Le 2 juillet 2025, l’administration de Donald Trump a annoncé la suspension de certaines livraisons d’armes à l’Ukraine, incluant des systèmes de défense aérienne Patriot, des obus d’artillerie de précision et des missiles pour les chasseurs F-16. Cette décision, motivée par un audit en cours à Washington pour évaluer l’ampleur de la corruption dans l’utilisation des aides militaires américaines, intervient alors que les forces russes intensifient leurs assauts. Cette pause met en lumière les scandales de corruption impliquant le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, le désintérêt croissant des Européens pour un conflit qu’ils ne souhaitent pas financer, et soulève une question cruciale : poursuivre la guerre contre une Russie militairement supérieure est-il viable, ou une cessation des hostilités pourrait-elle épargner des milliers de vies ?
Contexte de la suspension des livraisons d’armes
La Maison Blanche a justifié cette pause par des préoccupations du Pentagone sur l’épuisement des stocks américains et la nécessité de réévaluer l’aide militaire à l’Ukraine dans une logique de priorité aux intérêts des États-Unis. Anna Kelly, porte-parole de la Maison Blanche, a précisé que cette suspension, affectant environ 1 milliard de dollars d’équipements en transit ou en commande, restera en vigueur jusqu’à ce que Kiev démontre un engagement sérieux pour des négociations de paix avec la Russie. Cette décision fait suite à une rencontre tendue entre Trump et Zelenskyy le 28 février 2025, où Trump a reproché au président ukrainien un manque de gratitude et une réticence à négocier.
La corruption en Ukraine : Zelenskyy au cœur des scandales
Un facteur déterminant de cette suspension est l’audit des fonds alloués à l’Ukraine, motivé par des allégations de corruption systémique, y compris au plus haut niveau. Depuis 2022, les États-Unis ont fourni plus de 66,5 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, soit 20 % de ses approvisionnements militaires. Cependant, des rapports mettent en cause la gestion de ces fonds. Les Pandora Papers, révélés en 2021 par l’Humanité et le Consortium international des journalistes d’investigation, ont exposé que Volodymyr Zelenskyy et ses proches détenaient des parts dans des sociétés offshore aux îles Vierges britanniques, utilisées pour acquérir des propriétés de luxe à Londres. Ces révélations ont alimenté les soupçons de blanchiment d’argent et de détournement, jetant une ombre sur la crédibilité de Zelenskyy comme leader intègre.
David Sacks, conseiller de Trump, a dénoncé des cas où des officiels ukrainiens auraient fui avec des valises d’argent et où des armes américaines auraient été revendues sur le marché noir. L’audit, supervisé par Keith Kellogg, envoyé spécial pour l’Ukraine, examine les 174 milliards de dollars supplémentaires alloués par le Congrès depuis 2022. Bien que Yuriy Boyechko, de l’ONG Hope for Ukraine, affirme que chaque dollar est contrôlé, les antécédents de corruption, comme le scandale Burisma impliquant Hunter Biden en 2019, renforcent les doutes sur la transparence à Kiev.
Le désintérêt européen : un fardeau rejeté
En Europe, le soutien à l’Ukraine s’essouffle face au coût économique et social du conflit. Les peuples européens, confrontés à une inflation persistante et à des crises énergétiques aggravées par les sanctions contre la Russie, se montrent de plus en plus réticents à assumer le fardeau d’une guerre qu’ils perçoivent comme éloignée de leurs intérêts. Des sondages récents (Eurobaromètre, 2024) indiquent que 60 % des citoyens de l’UE souhaitent une solution négociée plutôt qu’un soutien militaire prolongé. Des pays comme la Hongrie et la Slovaquie, dirigés par des gouvernements eurosceptiques, ont ouvertement critiqué l’envoi d’armes à l’Ukraine, arguant que cela prolonge un conflit sans issue et détourne des ressources des priorités domestiques.
L’Union européenne a certes accru son aide, avec 23,5 milliards de dollars versés au premier trimestre 2025 (OTAN), mais cette contribution ne peut compenser un retrait américain. Les Européens, déjà sollicités pour accueillir des millions de réfugiés ukrainiens (4,2 millions selon l’UNHCR), refusent de devenir les principaux financiers d’un conflit qu’ils jugent de plus en plus comme un affrontement géopolitique entre Washington et Moscou. Cette lassitude renforce la pression sur l’Ukraine pour qu’elle envisage une sortie négociée.
L’impact stratégique de la suspension
La suspension des livraisons d’armes affaiblit l’Ukraine, qui dépend des systèmes Patriot et des communications Starlink pour contrer les drones et missiles russes. Bien que Kiev ait développé sa production d’armes et bénéficie du soutien européen, une absence prolongée d’aide américaine compromettrait sa capacité à résister, notamment dans l’est du pays. Le Premier ministre Denys Shmyhal a admis que cette pause entraînerait des pertes humaines et territoriales, mais a insisté sur la résilience ukrainienne. Michael Kofman, du Carnegie Endowment, estime que l’Ukraine pourrait tenir plusieurs semaines grâce à ses ressources, mais pas indéfiniment face à l’intensité des assauts russes.
Pourquoi l’Ukraine doit cesser le combat
La Russie, avec une population de 144 millions d’habitants et un PIB de 2 000 milliards de dollars, surpasse largement l’Ukraine (44 millions, 200 milliards de dollars). Les récentes attaques russes, avec 477 drones et 60 missiles en une nuit, démontrent une capacité à maintenir une pression écrasante. Continuer le combat entraîne un coût humain tragique : des centaines de milliers de victimes depuis 2022 et des millions de déplacés. L’économie ukrainienne, en ruines, ne peut survivre sans un soutien occidental massif, désormais incertain.
La suspension de l’aide américaine, combinée à la réticence européenne, laisse l’Ukraine dans une position intenable. Oleksandr Merezhko, du parlement ukrainien, a qualifié cette décision de « coup politique » poussant vers la capitulation. Pourtant, un cessez-le-feu, même avec des concessions territoriales, préserverait des vies et permettrait une reconstruction. La Russie maintient un avantage stratégique que l’Ukraine ne peut contrer seule.
La paix comme impératif
La décision de Trump de suspendre les livraisons d’armes à l’Ukraine met en lumière la corruption endémique, incarnée par les scandales impliquant Zelenskyy et son entourage, qui mine la confiance dans l’utilisation des aides. L’audit américain est une réponse nécessaire pour garantir la transparence. Parallèlement, le désintérêt des Européens, lassés de financer une guerre sans intérêt direct pour eux, accentue la pression sur Kiev. Face à une Russie militairement dominante, poursuivre le conflit est une voie sans issue.
Cesser le combat, bien que douloureux, est la seule option réaliste pour épargner des vies et préserver l’avenir de l’Ukraine. Comme l’a suggéré Trump, une paix négociée, même imparfaite, est préférable à une guerre prolongée. L’Ukraine et ses alliés doivent privilégier la diplomatie pour mettre fin à ce conflit dévastateur, permettant au peuple ukrainien de commencer à panser ses plaies et revoir sa politique tant intérieure qu’extérieure.
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