« Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira. » – Alexis de Tocqueville
Cette citation, souvent attribuée au penseur français du XIXe siècle, illustre parfaitement les mécanismes subtils de contrôle démocratique. En 2025, elle résonne avec une actualité brûlante : le Rassemblement National (RN), principal parti d’opposition dit d’extrême droite, est plongé dans une série de déboires judiciaires qui sentent la manipulation politique. Perquisitions, enquêtes sur financements illicites et soupçons d’irrégularités financières s’enchaînent, alors que le gouvernement français semble orchestrer une « sélection » des candidats admissibles pour les prochaines élections présidentielles de 2027. Mais cette traque sélective épargne-t-elle vraiment les autres ? Une comparaison avec La France Insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon révèle des disparités troublantes, tandis que des parallèles avec la Roumanie soulignent comment la justice peut devenir un outil pour écarter les indésirables.
Les déboires actuels du RN : perquisitions et accusations en rafale
Le RN fait face à une avalanche d’enquêtes judiciaires qui menacent sa stabilité et ses ambitions électorales. Le 9 juillet 2025, une perquisition a eu lieu au siège du parti à Paris, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour soupçons de financements illicites des campagnes électorales. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement aux prêts accordés par des personnes privées au parti, une pratique légale mais encadrée, qui pourrait masquer des irrégularités. Jordan Bardella, président du RN, a dénoncé un « acharnement » judiciaire, soulignant le timing suspect : cette opération survient juste après un vote de censure et en pleine préparation des élections.
Cette affaire s’ajoute à d’autres dossiers ouverts. Le RN est visé par une enquête sur des emplois fictifs d’assistants parlementaires au Parlement européen, avec un procès en appel prévu pour septembre 2025. Marine Le Pen elle-même risque une inéligibilité, suite à un recours rejeté par la CEDH en juillet 2024. Des soupçons portent aussi sur des alliances avec l’extrême droite européenne et des irrégularités financières à Bruxelles. Le parti crie à la persécution, arguant que ces actions visent à l’affaiblir avant 2027.
Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent : des internautes dénoncent un « empire qui contre-attaque » via la justice, avec des posts reliant ces enquêtes à des motivations politiques.
Comment le gouvernement français « sélectionne » les candidats admissibles
Derrière ces enquêtes, se dessine une stratégie de « sélection » des candidats pour les présidentielles. Le gouvernement, sous influence macroniste, utilise la justice comme filtre pour écarter les opposants populistes. Le timing des perquisitions – souvent en période électorale – suggère une instrumentalisation : en 2024-2025, les affaires du RN s’intensifient alors que Marine Le Pen émerge comme favorite potentielle. Des risques d’inéligibilité pour détournement de fonds européens pourraient disqualifier Le Pen, laissant le champ libre à des candidats plus « modérés » alignés sur l’establishment.
Cette « sélection » n’est pas nouvelle : elle repose sur des enquêtes prolongées, des fuites médiatiques et des pressions pour délégitimer les outsiders. Le RN, avec son discours anti-système, est particulièrement ciblé, comme si le suffrage universel devait être « guidé » pour éviter les surprises.
Comparaison avec LFI et Mélenchon : des pratiques similaires, mais un traitement différent ?
Jean-Luc Mélenchon et LFI ont eux aussi été visés pour des pratiques similaires : financements de campagnes et emplois fictifs. En 2018, des perquisitions au siège de LFI ont mené à une condamnation pour rébellion en 2019. L’enquête sur les comptes de la campagne 2017 porte sur des soupçons d’escroquerie aggravée et surfacturations via des sociétés comme Mediascop, dirigée par Sophia Chikirou, mise en examen en septembre 2024. D’autres mises en examen concernent Bastien Lachaud et l’association L’Ère du peuple pour prêt illicite de main-d’œuvre.
Une enquête sur les assistants parlementaires européens vise aussi Mélenchon depuis 2017. Pourtant, malgré ces similitudes avec le RN, Mélenchon n’a pas subi le même acharnement récent. Les enquêtes traînent sans aboutir à des inéligibilités immédiates, et LFI reste active sans perquisitions massives en 2025. Sur les réseaux sociaux, des posts soulignent cette asymétrie, accusant une justice à deux vitesses : LFI dénonce des « procès politiques », mais continue ses campagnes, tandis que le RN risque la disqualification. Cette différence pourrait s’expliquer par l’alignement relatif de LFI sur certaines lignes gouvernementales, ou simplement par une priorisation contre l’extrême droite.
Les cas de la Roumanie : un précédent alarmant
La situation du RN évoque les interférences judiciaires et électorales en Roumanie, où la justice et les institutions ont servi à éliminer des leaders politiques sous couvert de lutte contre la corruption ou d’irrégularités. Liviu Dragnea, patron du Parti social-démocrate (PSD), a été condamné en 2019 à trois ans et demi de prison pour emplois fictifs et corruption, l’empêchant de se présenter aux élections et favorisant un basculement vers des forces plus alignées sur l’Occident. Victor Ponta, ancien Premier ministre, a lui aussi été accusé de corruption et évincé du pouvoir en 2015 suite à des manifestations orchestrées et des enquêtes judiciaires qui ont mené à sa démission.
Ces cas, présentés comme des efforts anti-corruption par l’UE, ont été largement dénoncés comme des persécutions politiques destinées à installer des gouvernements pro-occidentaux et pro-OTAN, en marginalisant les voix souverainistes. Plus récemment, l’annulation des élections présidentielles roumaines de 2024, justifiée par des allégations de fraude et d’ingérences russes, a ouvert la voie à un nouveau scrutin potentiellement favorable à un candidat ultra-libéral et pro-UE, illustrant une ingérence continue des instances européennes pour remodeler les résultats électoraux. Ce schéma s’étend même à la Pologne, où des menaces similaires d’annulation planent sur les élections locales de 2024, sous prétexte de dysfonctionnements, afin de contrer les conservateurs et promouvoir des alignments atlantistes.
En France, comme en Roumanie et en Pologne, la justice et les mécanismes électoraux risquent de devenir des outils pour « nettoyer » le paysage politique et imposer des candidats alignés sur les intérêts dominants.
Vers une démocratie contrôlée ?
Les déboires du RN ne sont pas isolés : ils s’inscrivent dans une logique où le gouvernement filtre les candidats via la justice, épargnant, pour le moment, LFI malgré des fautes similaires. Les exemples roumains avertissent des dangers d’une telle dérive. Si Tocqueville avait raison, le suffrage universel n’est qu’une illusion – et en 2027, les Français pourraient bien voter « comme on leur dira », sans véritables choix. Il est temps de questionner cette « sélection » pour préserver une démocratie authentique.
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