Dans un mouvement qui inquiète les défenseurs de la liberté d’expression, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a annoncé la création d’une coalition d’associations pour signaler et faire disparaître les « contenus haineux » en ligne. Cette initiative, présentée comme un « enjeu démocratique majeur » et un « enjeu de santé publique pour nos enfants et adolescents », implique un soutien financier accru de l’État pour recruter du personnel dédié à cette tâche. Les associations concernées, toutes alignées sur des causes progressistes, travailleront en lien direct avec l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) pour accélérer les retraits de contenus. Mais derrière cette façade protectrice se cache un renforcement de la censure, s’inscrivant dans une multitude de dispositifs déjà existants en France et en Europe, qui érodent progressivement les principes démocratiques.
L’annonce de Bergé : une coalition subventionnée pour la chasse aux contenus
Selon des sources comme Ouest-France et TF1 Info, cette coalition regroupe une douzaine d’associations militantes, dont le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), la Fédération des centres LGBTI+, Flag!, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), M’endors pas, le Mouvement du Nid, Osez le féminisme, le Planning familial, Respect Zone, Sos Homophobie, Sos Racisme et Addam. Ces groupes, déjà financés par l’État, verront leurs subventions augmentées pour embaucher des « veilleurs » chargés de signaler les contenus jugés haineux – tels que l’antisémitisme, le racisme, l’homophobie ou la misogynie – afin qu’ils soient retirés plus rapidement par les plateformes. Bergé insiste sur l’urgence : « Ces associations vont pouvoir signaler les contenus haineux de façon à ce qu’ils soient retirés de manière beaucoup plus rapide. »
Des médias comme Le Figaro et Valeurs Actuelles rapportent que cette mesure s’aligne sur le règlement européen DSA (Digital Services Act), renforçant le rôle de l’Arcom dans la modération. Sur les réseaux sociaux, des réactions critiques émergent, comme celles soulignant le risque d’une censure idéologique, où des associations extrêmement politisées décident de ce qui est « haineux ». Par exemple, un utilisateur dénonce une « dictature en marche », accusant Bergé de confier la censure à des groupes alignés sur l’islamo-gauchisme et le wokisme, au détriment des voix nationalistes.
Les dispositifs de censure déjà en place : un arsenal grandissant en France et en Europe
Cette initiative n’est pas isolée ; elle s’ajoute à un arsenal de mesures de censure en ligne déjà bien fourni. En France, la plateforme Pharos permet depuis 2009 aux citoyens et associations de signaler des contenus illicites, menant à des milliers de retraits annuels pour apologie du terrorisme, haine raciale ou pédopornographie. La loi Avia de 2020, bien que partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, imposait aux plateformes de retirer les contenus haineux en 24 heures. L’Arcom, fusion du CSA et de la Hadopi en 2022, régule déjà les médias en ligne et peut sanctionner les diffuseurs de « fake news » ou de contenus discriminants. Plus récemment, la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) mène une veille active et signale des contenus, avec des investissements supplémentaires annoncés par Bergé.
À l’échelle européenne, le DSA, entré en vigueur en 2023 et pleinement applicable en 2024, impose aux grandes plateformes (comme Google, Meta, X ou TikTok) de modérer les contenus illicites sous peine d’amendes allant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial. Ce règlement cible les « contenus haineux » en obligeant les plateformes à coopérer avec les autorités nationales et à fournir des rapports de transparence. Le Code de conduite de l’UE contre la haine en ligne, signé en 2016 par les géants du web, a déjà mené à des retraits massifs. Des critiques, comme celles publiées sur Village Justice, soulignent que le DSA menace la liberté d’expression en confiant à des entités privées et publiques le pouvoir de définir ce qui est « illégal » en ligne, souvent de manière totalement subjective.
Un déni de démocratie : quand la protection devient contrôle
Ces dispositifs marquent une entrée dans un déni de démocratie flagrant. Sous prétexte de lutter contre la haine – un objectif louable –, ils confient à des associations idéologiquement orientées et à des régulateurs étatiques le pouvoir de censurer des opinions divergentes, risquant une uniformisation du discours public. En France, la sélection d’associations comme Sos Racisme ou Osez le féminisme, toutes subventionnées, suggère une censure sélective favorisant les narratives progressistes au détriment des voix conservatrices ou nationalistes. En Europe, le DSA, malgré les assurances de la Commission européenne qu’il ne vise pas à censurer, impose une modération opaque qui peut étouffer le débat libre, comme le dénoncent des analystes craignant un « faux procès de la censure ».
Ce glissement vers un contrôle orwellien nie les fondements démocratiques : la liberté d’expression, pilier de la Convention européenne des droits de l’homme, est subordonnée à des interprétations subjectives de la « haine ». Résultat ? Une société où les dissidents sont réduits au silence, les enfants « protégés » d’idées contraires, et la démocratie transformée en un simulacre où seul le discours approuvé par l’État prospère. Comme le notent des observateurs, cela érode la pluralité, favorisant un totalitarisme doux sous couvert de bienveillance.
Un appel à la vigilance
L’initiative de Bergé n’est que la pointe visible d’un iceberg censorial qui menace les libertés fondamentales. En France comme en Europe, ces outils de régulation, bien qu’utiles contre les véritables menaces, risquent de devenir des armes contre la dissidence. Il est urgent de questionner ce déni de démocratie : protège-t-on vraiment les vulnérables, ou impose-t-on un consensus forcé ? Les citoyens doivent exiger une transparence totale pour préserver un espace en ligne libre et pluraliste.
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