La France en crise : quand la Ve République trahit le peuple

La France en crise : quand la Ve République trahit le peuple

Une crise politique chronique et profonde

La France traverse une crise politique qui s’inscrit dans une longue série de tourments institutionnels, bien au-delà de ces dernières années. Depuis la fondation même de la Ve République en 1958, née elle-même d’une crise majeure – les émeutes d’Alger et l’instabilité de la IVe République –, le pays a enchaîné les secousses : la guerre d’Algérie, Mai 1968, les chocs pétroliers des années 1970, les cohabitations conflictuelles des années 1980-1990, les mouvements sociaux massifs comme ceux contre la réforme des retraites en 1995 ou 2010, jusqu’aux Gilets jaunes en 2018 et les tensions actuelles autour de l’endettement public et de l’absence de majorité stable à l’Assemblée. Ce n’est pas un phénomène récent, mais une dérive chronique qui mine la confiance des citoyens depuis des décennies. Les rues bruissent encore des échos des manifestations, les sondages révèlent un mécontentement généralisé, et pourtant, Emmanuel Macron, réélu pour un second mandat en 2022, continue d’imposer une politique que beaucoup qualifient de détestable et d’impopulaire. Réformes des retraites qui allongent la durée de travail sans véritable concertation, gestion économique qui creuse les inégalités, bellicisme irresponsable et une Europe perçue comme un carcan bureaucratique : les Français se sentent piégés. Comment en est-on arrivé là ? Deux fois, en 2017 et en 2022, une majorité relative d’électeurs a porté Macron au pouvoir, croyant peut-être en un renouveau. Mais aujourd’hui, la déception est largement palpable. Ce paradoxe n’est pas seulement le fruit d’une erreur de casting électoral ; il révèle un dysfonctionnement profond de nos institutions, en particulier de notre Constitution. Il y a quelque chose qui cloche dans la Ve République, ce régime conçu pour la stabilité mais qui semble avoir muté en une machine à produire de l’impuissance populaire, comme l’analysent de nombreux historiens et politologues qui soulignent sa « fatigue » accumulée au fil des crises.

Les origines glorieuses de la Ve République et le legs de De Gaulle

Rappelons d’abord les origines glorieuses de cette Ve République. Elle fut forgée par un géant de l’histoire française : le général Charles de Gaulle. En 1958, au milieu du chaos de la guerre d’Algérie et de l’instabilité parlementaire de la IVe République, de Gaulle a imaginé un système présidentiel fort, capable de redonner à la France sa souveraineté et sa grandeur. C’était l’œuvre d’un homme d’État visionnaire, patriote jusqu’au bout des ongles, qui avait su résister à l’occupation nazie et incarner la France libre. De Gaulle n’était pas un politicien ordinaire ; il portait en lui des valeurs profondes : le sens de l’honneur et de l’honnêteté, le dévouement à la nation, une vision historique qui transcendait les petits calculs partisans. Mais après lui, les successeurs n’ont pas été à la hauteur. Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, et maintenant Macron : une galerie de figures qui ont systématiquement trahi le peuple en privilégiant les intérêts personnels ou de caste au détriment du bien commun. Où est passé le souffle gaullien ? La Ve République, conçue pour un leader d’exception, s’est transformée en un outil au service d’ambitions médiocres, traversant des crises récurrentes comme les cohabitations forcées ou les scandales financiers qui ont ébranlé la confiance publique dès les années 1970.

Les qualités essentielles d’un président et la dérive actuelle

Un président devrait posséder un caractère forgé dans l’adversité, une intégrité morale inébranlable, et un engagement sincère pour le peuple. Il doit être courageux, capable de dire non aux lobbies, aux puissances d’argent, et aux idéologies qui divisent. Il doit incarner des valeurs comme la justice sociale, la souveraineté nationale, et un humanisme qui place l’homme au centre de tout. Or, les présidents récents en sont bien loin. Macron, par exemple, apparaît comme un technocrate pervers et amoral, déconnecté des réalités du terrain, plus à l’aise avec les élites européennes qu’avec les ouvriers et paysans de province. Son manque d’empathie pour les souffrances quotidiennes – hausse des prix, précarité énergétique, insécurité – trahit une absence de colonne vertébrale politique. Au lieu de servir le peuple, il semble obsédé par son image et son héritage personnel. Cette dérive n’est pas unique à lui ; elle est symptomatique d’une classe dirigeante qui a perdu le sens du devoir, comme en témoignent les crises successives depuis Mai 1968 jusqu’à l’instabilité gouvernementale actuelle.

Les faiblesses structurelles des institutions françaises

Les faiblesses de nos institutions aggravent ce mal. La Ve République concentre un pouvoir immense entre les mains du président et de son gouvernement, sans véritable contrôle populaire. Le peuple n’a que peu de leviers pour intervenir : le référendum existe, mais il est à l’initiative du chef de l’État, comme un outil césariste pour légitimer des décisions déjà prises – neuf seulement ont été organisés depuis 1958, souvent pour des enjeux partisans. Les procédures comme la dissolution de l’Assemblée ou le recours au Conseil constitutionnel sont quasi impossibles à déclencher par les citoyens ordinaires ; elles exigent des majorités parlementaires ou des signatures massives, souvent bloquées par les appareils partisans. De surcroît, les membres du Conseil constitutionnel, y compris son président nommé par le chef de l’État, sont souvent choisis non pour leurs compétences juridiques ou leurs valeurs morales, mais par pur copinage politique, comme en témoigne la récente proposition de nomination de Richard Ferrand par Emmanuel Macron, qualifiée de « copinage malsain » par des opposants. Résultat : les Français se sentent exclus du jeu politique. Ils votent tous les cinq ans ou s’abstiennent, puis subissent. Pas de procédure de révocation pour destituer un élu incompétent, pas d’initiative citoyenne directe pour abroger une loi impopulaire. C’est une démocratie verrouillée, où le peuple est spectateur, non acteur, et cette impuissance s’est aggravée au fil des décennies, menant à un « divorce entre représentants et représentés ».

La baisse du niveau des parlementaires et leur déconnexion du peuple

Pire encore, le niveau intellectuel et moral des parlementaires a drastiquement baissé. Jadis, l’Assemblée nationale abritait des orateurs brillants, des penseurs comme Jaurès ou Clemenceau. Aujourd’hui, elle est peuplée de carriéristes, souvent issus de grandes écoles mais dépourvus de vision profonde. Leur discours est plat, recyclé d’éléments de langage des partis. Moralement, c’est la dégringolade : affaires de corruption, népotisme, et un opportunisme qui fait passer l’avenir politique personnel avant l’intérêt général. Ces élus manquent de courage ; ils suivent le vent dominant, évitent les débats risqués, et fuient les confrontations avec le peuple. Leur absence de colonne vertébrale est flagrante : combien ont osé défier leur propre parti pour défendre une cause juste ? Au lieu d’un engouement réel pour le peuple – pour ses aspirations à la dignité, à la sécurité, à la prospérité –, ils ne pensent qu’à leur réélection, à leurs indemnités, à leurs réseaux. On voit ainsi des commissaires politiques dignes de l’Union soviétique, obsédés par une pureté idéologique qui justifient la censure et l’intimidation. Ces idéologies préfabriquées éloignent les élus du réel et les rendent sourds aux cris du peuple, contribuant à une bipolarisation croissante.

La thèse d’Étienne Chouard : une bouffée d’air frais pour repenser la gouvernance

C’est dans ce contexte de crise institutionnelle persistante que la thèse d’Étienne Chouard émerge comme une bouffée d’air frais, une invitation à repenser radicalement notre gouvernance. Chouard, ancien professeur d’économie et de droit, s’est réveillé politiquement il y a une vingtaine d’années, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Depuis, il se bat contre ce qu’il appelle les « voleurs de pouvoir » : les politiciens professionnels qui monopolisent la décision. Dans une interview récente accordée à la chaîne Omerta en 2025, il retrace son parcours : « J’ai été prof toute ma vie professionnelle… et depuis 20 ans, je me bagarre contre les politiciens. » Pour lui, le problème fondamental réside dans le fait que ce n’est pas aux gouvernants d’écrire la Constitution, mais aux gouvernés : les représentés doivent rédiger eux-mêmes les règles du pouvoir, au travers d’assemblées constituantes non élues – un mécanisme qui réduirait considérablement les sources d’abus. « Les représentants… écrivent leur puissance et instituent l’impuissance populaire. » C’est là une clé essentielle pour saisir pourquoi les peuples du monde entier restent désarmés depuis deux siècles.

Les racines historiques et anthropologiques de l’impuissance populaire selon Chouard

Chouard remonte aux racines anthropologiques et historiques. Les sociétés primitives savaient se méfier des chefs ; mais au XVIIIe siècle, une « catastrophe humaine » s’est produite : les marchands, les riches, les banquiers, ont pris le contrôle en instaurant l’élection comme mode de désignation. « Les marchands sont devenus législateurs… et les usuriers sont devenus le souverain. » Cela a permis l’endettement massif des sociétés, financé par des banques centrales privées masquées en institutions publiques. Les guerres mondiales, les boucheries, en découlent : « On a eu des guerres mondiales des énormes boucheries quoi. » Chouard cite même la Bible, avec Jésus chassant les marchands du temple, pour illustrer cette résistance éternelle aux puissances d’argent.

La solution de Chouard : les citoyens comme constituants et les ateliers constituants

Sa solution ? Les citoyens doivent devenir constituants. « Nous avons intérêt à devenir constituants… arrêter d’élire l’assemblée constituante. » Il propose des « ateliers constituants », où des gens ordinaires s’entraînent à écrire les règles. « C’est facile et extrêmement efficace… on devient un adulte politique. » Dans ces ateliers, les désaccords sont rares ; on converge sur des principes communs. Chouard insiste : une vraie constitution doit être un « contrat social signé par tout le monde et écrit coécrit par tout le monde », modifiable par le peuple seul.

Les outils clés : le tirage au sort et le RIC

Deux outils clés dans sa thèse : le tirage au sort et le RIC. Le tirage au sort est « la seule procédure démocratique », car l’élection est aristocratique – on choisit les « meilleurs », souvent les plus ambitieux ou corrompus. « L’élection est la procédure la plus violemment antidémocratique. » Avec le tirage au sort, on désigne des groupes pour des mandats courts, rotatifs, évitant la professionnalisation. Chouard fait le « procès de l’élection » : elle infantilise les électeurs, décourage la participation, et produit des gouvernants menteurs. À l’inverse, le tirage au sort responsabilise et égalise.

Le RIC, référendum d’initiative citoyenne, est l’arme ultime. Pas le référendum présidentiel, « césariste », mais un RIC en toute matière : initier, abroger des lois, révoquer des élus, changer la Constitution. « Une poignée de citoyens… peut déclencher un référendum. » Chouard imagine un débat loyal, médiatisé, avant le vote. « C’est nous qui décidons. » Jamais les élus ne l’accorderont ; seuls les citoyens peuvent l’instituer. Dans des interviews plus récentes, il réaffirme : « Élire des maîtres ce n’est pas voter ! » ; Il détaille comment le RIC combattrait la « prison politique » de la Ve République, en rendant les médias aux travailleurs et en contrôlant la monnaie.

Réponses aux objections et appel à l’action

Chouard n’est pas naïf sur les objections. Au peuple incompétent ? « Les élus sont champions pour faire de très grosses bêtises. » Trop de lois ? On en voterait moins, et mieux. Il appelle à des « RIC sauvages » locaux, organisés par les citoyens sans attendre. « Soyez résolu de ne plus servir et vous voilà libre », cite-t-il La Boétie. Imaginez : des communes libres, une confédération où le pouvoir remonte du bas. Dans une vidéo de mai 2024 sur Le Média en 442, il insiste : « Devenir un adulte politique » via le RIC et le tirage au sort redonnerait le pouvoir aux citoyens, contre le capitalisme sauvage et les dominations.

Une thèse pragmatique pour un changement de paradigme

Cette thèse n’est pas utopique ; elle est pragmatique, ancrée dans l’histoire et l’expérience. Chouard a lu des milliers de livres, de la Bible à Castoriadis, et ses idées résonnent avec des mouvements comme les Gilets jaunes. Bien sûr, il a ses détracteurs, qui l’accusent de confusionnisme, mais son message central – redonner le pouvoir au peuple – est d’une clarté brûlante. En France, où la Ve République agonise sous le poids de ses contradictions accumulées depuis 65 ans, Chouard nous invite à un changement de paradigme : passer d’une démocratie représentative verrouillée à une démocratie directe, où nous écrivons nos règles.

Vers une renaissance démocratique

Il est temps de réfléchir : voulons-nous continuer à subir, ou devenir acteurs ? Les ateliers constituants, le RIC, le tirage au sort pourraient être les outils d’une renaissance. La France, berceau des révolutions, mérite mieux qu’une politique impopulaire imposée par des pseudo-élites défaillantes. Changeons de paradigme, pour que le peuple redevienne souverain.

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