Le chantage de Trump contre l’Inde : une illusion de puissance globale surestimée

Le chantage de Trump contre l'Inde : une illusion de puissance globale surestimé

Donald Trump, dans sa quête pour imposer sa vision protectionniste et géopolitique au monde, semble convaincu de pouvoir plier des puissances émergentes comme l’Inde par un chantage économique pur et simple. En augmentant les droits de douane sur les produits indiens à 50 % – une hausse de 25 % supplémentaire annoncée le 6 août 2025 –, Trump vise explicitement à punir New Delhi pour ses achats massifs de pétrole russe, accusés de financer la « machine de guerre » de Moscou en Ukraine. Mais cette approche, qualifiée d’ « injustifiée et déraisonnable » par l’Inde, révèle surtout une surestimation flagrante de la puissance américaine. Trump se voit comme le maître du monde, capable de dicter les alliances et les échanges commerciaux par des menaces unilatérales, ignorant que l’Inde, avec son économie en pleine croissance et ses 1,4 milliard d’habitants, ne se laissera pas intimider si facilement. Cette stratégie risque non seulement d’échouer, mais aussi d’isoler les États-Unis sur la scène internationale, en poussant des partenaires potentiels vers des alliances alternatives comme les BRICS.

Les menaces tarifaires : un outil de chantage économique

Le décret signé par Trump le 6 août 2025 impose ces nouveaux tarifs, qui entreront en vigueur dans 21 jours, en réponse aux importations indiennes de pétrole russe, évaluées à 52,7 milliards de dollars en 2024. Selon la Maison Blanche, cette mesure vise à « réduire la capacité de Moscou à financer le conflit en Ukraine », présenté comme une « menace inhabituelle et extraordinaire » pour la sécurité nationale américaine. Trump a déclaré sur CNBC le 4 août : « L’Inde n’a pas été un bon partenaire commercial, car elle fait beaucoup d’affaires avec nous, mais nous n’en faisons pas avec elle. Donc nous nous sommes mis d’accord sur 25 % mais je pense que je vais augmenter ce chiffre de manière significative dans les prochaines 24 heures, car ils achètent du pétrole russe. » Il a même critiqué l’Inde sur Truth Social, affirmant que « les Indiens ne se soucient pas du nombre de personnes qui sont tuées en Ukraine par la machine de guerre russe. »

Cette hausse porte les tarifs à 50 % sur une gamme de produits indiens exportés vers les États-Unis, le premier partenaire commercial de l’Inde avec 87,4 milliards de dollars d’exportations annuelles. Des secteurs comme l’acier, l’aluminium et potentiellement les produits pharmaceutiques – exemptés pour l’instant mais menacés d’une taxe jusqu’à 250 % – pourraient être touchés, risquant de réduire la croissance du PIB indien de jusqu’à 40 points de base, potentiellement en dessous de 6 %. Les économistes estiment que ces tarifs pourraient avoir des effets dévastateurs, forçant l’Inde à chercher des marchés alternatifs ou à riposter.

Mais ce chantage va plus loin : Trump lie ces mesures à des négociations commerciales plus larges. Les discussions bilatérales, avec un commerce de 190 milliards de dollars, sont au point mort, notamment sur l’ouverture du marché agricole indien, qui emploie 45 % de la main-d’œuvre et que New Delhi refuse de libéraliser de peur d’une « dévastation ». L’Inde a proposé de supprimer des tarifs sur 40 % des produits américains, de baisser progressivement ceux sur les voitures et alcools américains, et d’acheter du matériel militaire et du gaz naturel liquéfié américain, mais Washington juge cela insuffisant. Ajoutez à cela les tensions sur le conflit avec le Pakistan, où Trump est perçu comme manquant de soutien à l’Inde, et la visite du chef de l’armée pakistanaise aux États-Unis en juin 2025, et vous avez un cocktail explosif.

La réponse Indienne : une résistance ferme face à l’hypocrisie occidentale

L’Inde n’a pas tardé à riposter. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal, a qualifié les menaces de « injustifiées » et « déraisonnables » le 4 août, promettant de « prendre les mesures nécessaires pour préserver ses intérêts nationaux et sa sécurité économique ».

New Delhi justifie ses achats de pétrole russe – qui représentent 35-40 % des exportations russes – par la nécessité d’assurer l’énergie pour sa population, surtout après que les approvisionnements traditionnels ont été détournés vers l’Europe suite à la guerre en Ukraine en 2022.

L’Inde dénonce un « double jeu » : les États-Unis importent toujours de l’hexafluorure d’uranium, du palladium, des engrais et des produits chimiques russes, tandis que la Chine, premier acheteur avec 62,6 milliards de dollars en 2024, échappe aux sanctions. Même l’UE sanctionne les carburants raffinés indiens issus de pétrole russe réexportés vers l’Europe, tout en maintenant ses propres échanges avec Moscou.

Le Kremlin a soutenu l’Inde, dénonçant des menaces « illégitimes » de Trump le 5 août. Des sources comme Reuters soulignent que ces tarifs pourraient « retarder des décennies de diplomatie indo-américaine », poussant l’Inde vers une plus grande intégration avec la Russie et les BRICS. D’ailleurs, une visite de Poutine en Inde est prévue cette année, selon le conseiller à la sécurité nationale indien Ajit Doval, signalant une défiance ouverte.

Trump : un géant aux pieds d’argile

Trump pense pouvoir « tenir le monde par chantage », mais il se trompe lourdement. En ciblant l’Inde – une démocratie stable et un contrepoids potentiel à la Chine – il risque d’aliéner un allié stratégique. Des médias comme le New York Times avertissent que cette « loterie tarifaire » met en péril les liens USA-Inde. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs soulignent l’hypocrisie : « Trump veut des tarifs sur l’Inde seulement, alors que la Chine défie ouvertement les États-Unis. » D’autres,  moquent Trump comme un « joker » utilisant le pétrole russe comme prétexte pour forcer des concessions agricoles.

Cette approche unilatérale ignore la multipolarité du monde : l’Inde continuera d’acheter du pétrole russe bon marché pour sa sécurité énergétique, et pourrait riposter en diversifiant ses partenariats. Trump se croit invincible, mais ses menaces pourraient accélérer le déclin de l’hégémonie américaine, en poussant des nations comme l’Inde vers Moscou et Pékin. Au final, ce chantage révèle non pas une force, mais une faiblesse : celle d’un leader qui mise sur l’intimidation plutôt que sur la diplomatie. L’Inde, en résistant, montre que le monde n’est plus à genoux devant Washington.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

NOUS CONCERNANT
NOUS CONCERNANT
MultiPol 360
À l’heure où tout semble s’effondrer dans les sociétés humaines et où ceux qui prônaient un Nouvel Ordre Mondial unipolaire découvrent avec rage que la majorité des peuples du monde n’acceptent plus la dictature occidentale, notre équipe a décidé de vous présenter ce monde en mutation en analysant les faits principaux qui sont soit occultés soit manipulés par les médias aux ordres. Nous couvrons l’essentiel de l’actualité française et internationale sans que vous perdiez votre temps à chercher parmi les milliers d’informations qui nous sont proposées chaque jour. Aujourd’hui, ceux qui veulent s’informer pour approcher la vérité et résister à la désinformation du Système ont un nouvel outil à leur disposition : Il s’appelle MultiPol360. Nous sommes heureux de le mettre à votre disposition. Bienvenue dans le monde multipolaire de demain !

NOS CONSEILS DE LECTURE

Vous y trouverez des conseils de lecture qui vous aideront à mieux comprendre les enjeux de la géopolitique et des interactions qui gouvernent notre monde.

SITES AMIS