David van Hemelryck : un pilote intrépide au service de la résistance démocratique

Dans un ciel souvent marqué par l’indifférence, un homme ose défier les nuages pour porter un message de liberté.

David Van Hemelryck, ingénieur polytechnicien et pilote passionné, s’est transformé en symbole vivant de résistance face à ce qu’il perçoit comme un abus de pouvoir. À travers ses vols audacieux tractant une banderole clamant « Destitution », il incarne un courage rare, rappelant que la démocratie n’est pas un acquis figé mais un combat quotidien. Son engagement, loin d’être un geste isolé, s’inscrit dans une longue tradition de citoyens ordinaires qui, par des actes simples mais puissants, éveillent les consciences.

Des origines solides à un engagement radical

David Van Hemelryck n’est pas un aventurier de passage. Diplômé de l’École Polytechnique, il a d’abord embrassé une carrière d’ingénieur avant de bifurquer vers l’activisme. Auteur du livre Les Ailes de la Libération, il y relate ses expériences aériennes comme autant de métaphores de l’émancipation collective. Son combat n’est pas nouveau : dès 2013, il s’opposait déjà à François Hollande avec des actions similaires, investissant ses économies personnelles – environ 45.000 euros à l’époque – pour financer ses banderoles et ses vols. Aujourd’hui, à 58 ans, il pilote un petit ULM, un appareil modeste qui contraste avec la grandeur de son message.

Ce qui frappe chez Van Hemelryck, c’est sa détermination inébranlable. Survolant les plages de France, de la Côte d’Azur aux Sables d’Olonne, il expose son appel à la destitution d’Emmanuel Macron, un mécanisme prévu par l’article 68 de la Constitution française pour sanctionner un président en cas de manquement grave à ses devoirs. Pour lui, il ne s’agit pas d’une vendetta personnelle, mais d’un appel à la responsabilité collective : « Pour encourager les autres résistants, va signer la pétition Destitution ! », lance-t-il dans une vidéo récente. Son objectif ? Mobiliser les citoyens pour exercer une pression légitime sur les députés, transformant un geste individuel en mouvement populaire.

Des actes de courage face à l’adversité

Les actions de Van Hemelryck ne se déroulent pas sans risques. Le 7 août 2025, à peine atterri sur un aérodrome, il est intercepté par deux voitures de gendarmes. « Les barbouzes de Macron me pistent à la trace », écrit-il en direct sur X, tout en cherchant ses papiers pour gagner du temps et alerter ses soutiens. Cet épisode n’est pas isolé : la veille, son ULM a été approché en vol par un Rafale de l’Armée de l’air et de l’espace, un avion de chasse militaire, dans une interception que beaucoup jugent disproportionnée pour un simple militant pacifique. Libéré le lendemain, il n’a pas hésité à annoncer un nouveau vol vers Marseille, avec une « surprise » en prime, invitant le public à suivre en live.

Ces incidents soulignent le courage physique et moral de l’homme. Décoller avec seulement cinq litres d’essence pour échapper à une surveillance accrue, comme il l’a fait récemment, relève de l’exploit risqué. Pourtant, Van Hemelryck persiste, transformant chaque vol en acte de défiance. Soutenu par des figures comme l’avocat Juan Branco, avec qui il lance une procédure judiciaire contre ces « moyens militaires et policiers disproportionnés », il dénonce une atteinte à la dignité du peuple français. Ses vols ne sont pas seulement des démonstrations techniques ; ils sont des rappels que la liberté d’expression, même aérienne, doit être défendue coûte que coûte.

Ajoutant à ces obstacles, le gouvernement français a promulgué en 2021 la loi Climat et Résilience, qui interdit depuis le 1er octobre 2022 le tractage de banderoles publicitaires par avion, sous des motifs fallacieux de pseudo-écologie tels que la réduction de la pollution visuelle et sonore. Cette mesure, coïncidant avec l’intensification des activités de Van Hemelryck et évoquée à l’époque comme un moyen de l’empêcher de poursuivre ses manifestations aériennes, vise ostensiblement à entraver des expressions comme la sienne, bien que Van Hemelryck argue que son message politique pur n’est pas de la publicité et échappe ainsi à l’interdiction. Malgré cela, il continue ses vols, défiant une législation perçue comme une entrave déguisée à la liberté d’expression.