Emmanuel Macron et sa « guerre informationnelle »

Emmanuel Macron et sa « guerre informationnelle »

Une dérive autoritaire qui masque l’échec total face au désarroi des Français

Emmanuel Macron, jamais à court d’idées pour consolider son pouvoir, vient de convoquer un conseil de défense pour le 10 septembre prochain, dédié à la « guerre informationnelle ». Selon les informations révélées par La Lettre, ce rassemblement vise à faire le point sur la stratégie française en matière de lutte contre les manipulations de l’information et les tentatives de déstabilisation par des puissances étrangères. À première vue, cela pourrait sembler une mesure légitime dans un monde où la désinformation pullule sur les réseaux sociaux. Mais en y regardant de plus près, cette initiative n’est qu’un énième masque pour une censure rampante, un refus obstiné de remise en question et une ignorance flagrante du désarroi profond qui ronge les Français.

Une censure qui s’intensifie sous couvert de sécurité nationale

Depuis son arrivée à l’Élysée, Macron a multiplié les outils pour contrôler le flux d’informations. Rappelons-nous la loi sur les « fake news » de 2018, ou plus récemment, les pressions exercées sur les plateformes comme X (ex-Twitter) pour modérer les contenus jugés « déstabilisants ». Ce nouveau conseil de défense, programmé dans un contexte de tensions géopolitiques – avec des accusations récurrentes envers la Russie ou la Chine –, risque d’accélérer cette tendance. Sous prétexte de protéger la démocratie contre les ingérences étrangères, le gouvernement s’arroge le droit de définir ce qui est vrai ou faux, étouffant ainsi les voix dissidentes.

Ce n’est pas la première fois que Macron recourt à un « Conseil de défense » pour gérer une crise sous un voile de secret-défense. Pendant la pandémie de Covid-19, le Conseil de défense sanitaire – une instance dérivée du Conseil de défense et de sécurité nationale, composée du président, du Premier ministre et de ministres clés comme ceux de la Santé, de la Défense ou de l’Intérieur – a servi de cadre opaque pour des décisions majeures, comme le renforcement des protocoles scolaires ou la fermeture des discothèques en décembre 2021.

Cette structure, informée par un Conseil scientifique Covid-19 indépendant mais dont les avis étaient publics, a été vivement critiquée pour son manque de transparence et sa centralisation excessive du pouvoir présidentiel, avec des réunions secrètes où les participants devaient abandonner leurs téléphones. De plus, cette approche est une exception française : nos voisins comme l’Allemagne (avec une concertation fédérale impliquant les Länder), la Belgique (via un comité de concertation régional) ou l’Espagne (décentralisation vers les régions après une phase initiale centralisée) gèrent les crises sanitaires de manière plus collaborative et inclusive, sans recourir à un tel outil militarisé.

Ce précédent illustre parfaitement comment Macron utilise ces conseils pour contourner le débat public, renforçant une dérive autoritaire qui se répète aujourd’hui avec la « guerre informationnelle ».

Imaginez : des algorithmes renforcés, des suspensions de comptes plus fréquentes, et peut-être même des poursuites judiciaires pour des publications critiques envers le pouvoir. Ce n’est pas de la science-fiction ; c’est déjà en marche. Les récentes affaires de censure sur les réseaux sociaux, comme la suppression de contenus relatifs aux manifestations agricoles ou aux Gilets jaunes, montrent que la « guerre informationnelle » sert surtout à museler l’opposition interne plutôt qu’à contrer des menaces extérieures. Macron, en convoquant ce conseil, ne fait que perpétuer une dérive autoritaire qui érode les libertés fondamentales, au nom d’une sécurité illusoire.

Un manque criant de remise en question : l’arrogance au pouvoir

Ce qui frappe le plus dans cette annonce, c’est l’absence totale d’introspection de la part du président. Après les élections européennes désastreuses pour son camp, les législatives qui ont fragmenté l’Assemblée nationale, et des années de contestations sociales, Macron persiste dans sa bulle élyséenne.

Au lieu de se demander pourquoi tant de Français se tournent vers les extrêmes ou expriment leur colère en ligne, il préfère blâmer les « manipulations étrangères ».

C’est le comble de l’hypocrisie : accuser l’extérieur pour éviter de regarder en face les échecs de sa propre politique.

Où est la remise en question sur les réformes impopulaires, comme celle des retraites imposée à coups de 49.3 ? Sur l’explosion de la dette publique ou l’incapacité à juguler l’inflation qui étrangle les classes moyennes ? Macron semble convaincu que son « en même temps » est infaillible, et que tout dissentiment relève de la désinformation. Cette posture narcissique non seulement aliène une partie croissante de la population, mais elle sape la crédibilité même de l’exécutif. Un vrai leader saurait écouter les critiques ; Macron, lui, les censure.

Ignorer le désarroi des Français : Une déconnexion fatale

Enfin, et c’est peut-être le plus grave, cette focalisation sur la « guerre informationnelle » révèle un mépris profond pour la réalité quotidienne des Français. Pendant que l’Élysée planifie des conseils de défense high-tech, des millions de citoyens luttent contre la précarité, l’insécurité et le sentiment d’abandon. Le désarroi est palpable : sondages après sondages, les Français expriment leur lassitude face à un président perçu comme distant et élitiste.

Prenez les agriculteurs en colère, les banlieues en ébullition, ou les retraités qui peinent à boucler les fins de mois. Ces voix, souvent amplifiées sur les réseaux sociaux, ne sont pas des produits de manipulations étrangères, mais des cris légitimes contre des politiques qui aggravent les inégalités. En les qualifiant de « déstabilisation », Macron non seulement les ignore, mais il les criminalise implicitement. Cette déconnexion risque d’alimenter encore plus la défiance envers les institutions, favorisant paradoxalement les extrêmes qu’il prétend combattre.

Vers une démocratie muselée ?

En convoquant ce conseil de défense, Emmanuel Macron ne défend pas la France ; il défend son propre récit. Cette « guerre informationnelle » n’est qu’un prétexte pour renforcer la censure, éviter toute remise en question et tourner le dos au désarroi réel des Français. Il est temps que le président descende de son piédestal et affronte la réalité : la vraie menace n’est pas toujours extérieure, elle est souvent dans l’inaction et l’arrogance du pouvoir. Sans un virage radical, cette dérive pourrait bien marquer la fin d’une présidence déjà bien ébranlée.

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