La France, mobilise-t-elle ses hôpitaux pour la guerre ?

La France, mobilise-t-elle les hôpitaux pour la guerre ?

Une note confidentielle du ministère de la Santé, datée du 18 juillet 2025 et révélée ce matin par Le Canard Enchaîné, ordonne aux Agences régionales de santé (ARS) de se préparer d’ici mars 2026 à un « engagement majeur » en cas de conflit armé généralisé en Europe. Sous l’autorité de la ministre Catherine Vautrin, cette directive prévoit la création de centres médicaux spécialisés pour accueillir des milliers de soldats blessés, potentiellement y compris des militaires étrangers, installés à proximité de gares, ports ou aéroports afin de faciliter leur rapatriement. Les capacités envisagées sont impressionnantes : jusqu’à 100 patients par jour pendant deux mois, ou 250 par jour lors de pics d’activité sur trois jours. Émanant du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), cette mesure s’inscrit dans un cadre de préparation à une guerre de « haute intensité », soulignant les limites du Service de santé des armées pour gérer un afflux massif de blessés.

Un aspect visionnaire qui alarme : Vers une guerre inévitable ?

Cette initiative n’est pas isolée et pourrait refléter une vision prospective – ou alarmiste – de l’exécutif face aux tensions géopolitiques croissantes en Europe. Emmanuel Macron, qui plaide pour une intervention militaire en Ukraine, semble anticiper un scénario bien plus sombre. La Revue nationale stratégique 2025 (RNS 2025), actualisée en juillet, détaille explicitement les menaces pesant sur la France selon Macron et insiste sur la nécessité de se préparer à un « conflit majeur en Europe ». Dans son discours aux armées du 13 juillet 2025, le président a sonné l’alarme sur l’aggravation des menaces, appelant à doubler le budget défense pour atteindre 64 milliards d’euros d’ici 2030, dans le cadre de la Loi de programmation militaire 2024-2030 dotée de 413 milliards d’euros.

Ce « côté visionnaire » de la demande ministérielle pourrait indiquer que le gouvernement anticipe une escalade, peut-être liée à la guerre en Ukraine où la France a déjà renforcé son soutien militaire. Des exercices comme POLARIS 25 ou EXOSAN testent la capacité des forces armées à opérer en environnement dégradé, tandis que des généraux comme Vincent Desportes avertissent que la France serait actuellement « incapable de conduire une guerre de haute intensité ». Cette préparation sanitaire, en mobilisant les hôpitaux civils pour pallier les faiblesses militaires, suggère une anticipation d’un engagement massif, potentiellement aux côtés des alliés de l’OTAN, face à une Russie jugée de plus en plus menaçante. Mais est-ce de la prudence ou une prophétie auto-réalisatrice, alors que Macron explore même un renforcement du service militaire volontaire pour gonfler les effectifs ?

Les ARS au cœur de la controverse : Une réputation ternie par le COVID

Confier cette préparation aux ARS soulève de vives interrogations, tant leur réputation est entachée depuis la gestion catastrophique de la pandémie de COVID-19. Créées en 2010 pour piloter la santé au niveau régional, ces agences sont souvent accusées d’être le « bras armé » de l’État, avec une lourdeur bureaucratique et un manque de réactivité flagrants. Pendant la crise sanitaire, elles ont été pointées du doigt pour la pénurie de masques, les consignes confuses, la déshérence des EHPAD et les difficultés dans le déploiement des tests. L’ancien directeur de l’ARS Grand-Est, Christophe Lannelongue, a même livré un réquisitoire sévère devant les députés, critiquant une centralisation excessive et un déficit de communication.

Cette docilité envers le pouvoir central – qualifiée de « monarchie absolue » par certains – présage le pire pour une crise d’ampleur comme une guerre.

Les ARS, déjà sous le feu des critiques pour leur organisation complexe et leur manque de dialogue avec les ministères, pourraient se révéler inefficaces face à un afflux de blessés de combat. Des experts indépendants recommandent une refonte, mais rien n’a changé depuis 2020, où 56 % des Français estimaient que la crise était mal gérée par le gouvernement. Mobiliser ces structures pour un scénario de haute intensité risque d’exposer une fois de plus leurs faiblesses, au détriment des soignants et des patients.

Une opinion publique farouchement opposée à l’engagement militaire

Tout cela se déroule dans un contexte où les Français sont foncièrement contre tout engagement militaire direct, particulièrement dans la situation économique et sociale actuelle du pays. Selon un sondage Ipsos de février 2025, 78 % restent opposés à une intervention directe dans le conflit. L’inquiétude est palpable : 82 % des Français se disent préoccupés par la guerre en Ukraine, mais seulement 20 % souhaitent accentuer le soutien militaire, préférant une résolution pacifique.

Les Français sont conscients du danger mais refusent un engagement qui aggraverait la précarité intérieure – dette publique, inflation, contestations sociales. Cette déconnexion entre l’exécutif et le peuple risque d’alimenter la défiance, surtout face à une fuite non assumée par le gouvernement – pour l’instant, silence radio du ministère de la Santé, qui n’a pas réagi officiellement à cette révélation du Canard Enchaîné malgré son origine interne.

Une préparation qui divise et inquiète

Cette note du ministère de la Santé, bien que présentée comme une mesure de prudence, révèle une France en pleine mutation forcée vers une posture de guerre, sous l’impulsion d’un président belliqueux. Avec des ARS discréditées et une population majoritairement pacifiste, cette mobilisation sanitaire présage d’un scénario cauchemardesque où les hôpitaux civils deviendraient des lignes de front intérieures. Il est urgent que le gouvernement s’explique : prépare-t-on vraiment les Français à une guerre majeure, ou s’agit-il d’une énième manœuvre pour consolider le pouvoir face aux crises internes ? Sans transparence, cette dérive pourrait bien approfondir le fossé entre l’Élysée et les citoyens.

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