Dans un geste d’une audace criminelle et d’une impunité flagrante, Israël a lancé le 9 septembre 2025 une frappe aérienne sur le sol qatari, à Doha, la capitale d’un État souverain membre des Nations Unies.
Cette opération, qualifiée d’« assassinat ciblé » par les autorités israéliennes, n’était rien de moins qu’une agression militaire illégale, une violation flagrante de la souveraineté territoriale du Qatar sans la moindre déclaration de guerre préalable.
Alors que le monde commémore encore les attentats du 11 septembre, Israël, sous la houlette de Benjamin Netanyahu, a choisi de semer le chaos et la trahison, transformant un allié potentiel en victime d’une attaque surprise qui défie toutes les normes du droit international. Cette action n’est pas seulement un acte de vengeance contre le Hamas ; c’est une déclaration de guerre déguisée, un mépris total pour les principes de non-ingérence qui fondent l’ordre mondial post-Seconde Guerre mondiale.
Un acte d’agression pure et simple : la violation du territoire qatarie
L’attaque a été menée avec une précision chirurgicale mais une brutalité inouïe : plus de dix avions de chasse israéliens ont déversé une dizaine de munitions sur un complexe abritant des dirigeants politiques du Hamas, sous prétexte de négociations en cours. Les cibles présumées, dont Khalil Al-Haya, chef négociateur du Hamas, ont miraculeusement échappé à la mort – ironie du sort, ils avaient quitté les lieux pour la prière, laissant leurs téléphones portables qui ont servi de leurres aux renseignements israéliens. Mais le bilan est lourd : cinq membres du Hamas et un officiel qatari ont péri, dont le fils de Khalil Al-Haya et son chef de cabinet. Deux hauts responsables du bureau politique du Hamas ont été gravement blessés et soignés dans un hôpital sous haute sécurité.
Ce qui rend cette frappe particulièrement odieuse, c’est son caractère clandestin et non déclaré. Israël n’a pas daigné informer le Qatar au préalable, malgré des assurances répétées données au Qatar et aux États-Unis que les leaders du Hamas ne seraient pas ciblés sur le sol qatari. Le Premier ministre qatari, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, n’a pas mâché ses mots : il a qualifié l’attaque de « trahison » lors de discussions avec la Maison Blanche. Comment justifier une telle intrusion ?
Le Qatar, hôte des pourparlers de paix et médiateur dans le conflit israélo-palestinien, a vu son territoire transformé en champ de bataille sans avertissement ni justification légale.
Selon la Charte des Nations Unies, article 2(4), les États s’abstiennent de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État. Israël, en bombardant Doha sans déclaration de guerre, a piétiné ce principe fondamental, rappelant les pires heures des impérialismes coloniaux où les puissances décidaient unilatéralement de violer les frontières des nations plus faibles.
Netanyahu, dans un discours belliqueux, a osé comparer cette opération à la traque américaine d’Oussama ben Laden, promettant de frapper à nouveau si nécessaire et avertissant le Qatar et d’autres pays : « Expulsez-les ou jugez-les, sinon nous agirons. » Une rhétorique de gangster qui masque mal l’absence totale de légitimité. Sans déclaration de guerre formelle, cette frappe n’est qu’une agression terroriste d’État, un précédent dangereux qui pourrait inciter d’autres nations à ignorer les frontières sous couvert de « sécurité nationale ». Et que dire des images satellites révélant les cratères à Doha ? Ce ne sont pas des dommages collatéraux ; c’est une profanation délibérée d’un espace neutre et diplomatique.
Réactions : colère légitime et hypocrisie internationale
Le Qatar n’a pas tardé à réagir avec dignité et fermeté. L’Émir Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani a dirigé les prières funéraires pour les victimes le 11 septembre, en présence de hauts responsables du Hamas comme Osama Hamdan et Izzat al-Risheq. Le pays accueillera un sommet d’urgence arabo-islamique la semaine prochaine pour coordonner une réponse, menaçant implicitement de reconsidérer ses liens de sécurité avec les États-Unis – ces mêmes États-Unis qui, sous Donald Trump, ont exigé de Netanyahu qu’il s’engage à ne pas recommencer. Pourtant, l’hypocrisie américaine est patente : comment condamner une telle violation tout en soutenant inconditionnellement Israël ?
La riposte régionale ne s’est pas fait attendre. Les Émirats arabes unis ont annulé la participation israélienne à une conférence de sécurité en novembre, accusant Tel-Aviv de déstabiliser le Golfe. L’Égypte a refroidi ses relations avec Israël, avertissant que toute tentative similaire sur son sol aurait des « conséquences désastreuses ». Même la Somalie, pays distant, a condamné l’attaque comme une atteinte à la souveraineté qatarie. Le pape Léon XIV a qualifié l’événement de « très sérieux », appelant à la prière et à la paix – un appel pieux dans un monde où la violence semble primer. Du côté du Hamas, le porte-parole Fauzi Barhoum a dénoncé une tentative de saboter les négociations, lors d’une conférence de presse sur Al-Jazeera.
Quant à l’ONU, une enquête du Conseil de sécurité est en cours, mais qui doute de son issue ? Israël, protégé par son veto américain, risque au mieux une résolution symbolique. Cette impunité encourage la récurrence : n’est-ce pas la même logique qui a justifié des frappes au Yémen contre les Houthis ? Le Golfe, jadis oasis de stabilité relative, voit ses chances de cessez-le-feu à Gaza s’évaporer, exacerbant les tensions dans une région déjà au bord de l’implosion.
Implications : un pas vers le chaos mondial
Cette frappe israélienne au Qatar n’est pas un épilogue isolé à l’attaque du Hamas d’octobre 2023 ; c’est un prologue à une ère d’anarchie où les États-nations peuvent bombarder leurs voisins sans formalités. Sans déclaration de guerre, Israël a normalisé la violation territoriale comme outil de politique étrangère, un précédent qui pourrait justifier des invasions futures sous des prétextes sécuritaires. Le Qatar, pilier diplomatique du Moyen-Orient, refuse d’être un pion dans le jeu vengeur de Netanyahu. Cette trahison ne fera qu’alimenter le cycle de violence, rendant la paix plus illusoire que jamais.
Il est temps que la communauté internationale – et particulièrement les États-Unis – cesse de fermer les yeux sur ces actes d’agression. La souveraineté n’est pas négociable ; elle est le socle de tout ordre mondial. Israël doit être tenu responsable, non par des mots, mais par des sanctions concrètes. Sinon, le message est clair : les puissants peuvent violer les lois impunément, et le monde paiera le prix de cette lâcheté collective.
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