Dans une tribune publiée récemment dans Le Journal du Dimanche,
Louis de Bourbon, duc d’Anjou et prétendant légitimiste au trône de France, alerte sur l’effondrement imminent de la Ve République.
Il dénonce un système politique paralysé par les logiques partisanes, incapable de répondre aux défis actuels du pays. À l’heure où la France traverse une période de turbulence inédite, avec des gouvernements qui s’effondrent les uns après les autres, la voix de cet héritier de la dynastie capétienne résonne comme un appel à repenser les fondements de l’État. Mais qui est Louis de Bourbon ? Quelle est sa généalogie, et comment sa candidature potentielle à la tête de la France s’inscrit-elle dans le contexte d’un pays à la dérive ? Enfin, pourquoi ne pas envisager un retour à une monarchie constitutionnelle pour restaurer la stabilité ? En s’appuyant également sur des portraits biographiques plus anciens, comme celui publié en 2017 sur le site Lys d’Argent, nous pouvons approfondir le profil de cet homme présenté comme un « prince né pour régner ».
La généalogie et le parcours de Louis de Bourbon : Un descendant direct des rois de France
Louis Alphonse de Bourbon, né le 25 avril 1974 à Madrid, est le chef de la Maison de Bourbon et se présente comme Louis XX, héritier légitime du trône de France.
Sa lignée remonte directement à la dynastie capétienne, la plus ancienne maison royale d’Europe, fondée par Hugues Capet en 987.

Plus précisément, il descend de Louis XIV, le Roi Soleil, par la branche espagnole des Bourbons, et est l’aîné de tous les descendants du roi Henri IV.
Voici un aperçu simplifié de sa généalogie :
Henri IV (1553-1610), roi de France, fondateur de la branche bourbonienne des Capétiens.
Louis XIV (1638-1715), roi de France, épousa Marie-Thérèse d’Autriche. Leur petit-fils, Philippe, duc d’Anjou, devint Philippe V d’Espagne (1683-1746), marquant le début de la branche bourbonienne espagnole.
Philippe V transmit la couronne à ses descendants, menant à Alphonse XIII d’Espagne (1886-1941), arrière-grand-père de Louis de Bourbon.
Le père de Louis, Alphonse de Bourbon (1936-1989), duc d’Anjou et de Cadix, était le fils de Jacques de Bourbon (1908-1975), lui-même fils d’Alphonse XIII. Sa grand-mère était Emmanuelle de Dampierre. Louis de Bourbon a ainsi hérité du titre de duc d’Anjou, traditionnellement porté par les prétendants légitimistes, et assume l’héritage moral de la famille de France sur ses branches mondiales.
Cette ascendance le place comme le représentant de la ligne aînée des Bourbons, selon les règles de la loi salique, qui privilégie la primogéniture masculine stricte. Bien que né en Espagne, Louis de Bourbon possède la nationalité française de plein droit, héritée de son père et de sa grand-mère, et réside souvent en France. Il a suivi une formation militaire accomplie, incluant un entraînement dans l’Armée de l’air espagnole et un stage au sein de la Marine française en tant que citoyen réserviste, où il a été reçu officiellement en 1996 et a même visité le porte-avions Charles de Gaulle. Professionnellement, il exerce comme banquier, tout en s’impliquant dans des causes philanthropiques, historiques et monarchistes. Marié depuis 2004 à Marie-Marguerite Vargas Santaella, une Vénézuélienne issue d’une famille aisée, il est père de quatre enfants : Eugénie (née en 2007), les jumeaux Louis et Alphonse (nés en 2010), et Henri (né en 2019). Ces éléments personnels renforcent son image de famille stable, ancrée dans la tradition.

Les branches monarchistes en France : Légitimistes versus Orléanistes
Pour comprendre la position de Louis de Bourbon, il faut replonger dans l’histoire des mouvements monarchistes français, divisés depuis le XIXe siècle entre deux grandes branches : les légitimistes et les orléanistes. Ces factions divergent sur la question de la succession légitime au trône après la Révolution française et les bouleversements dynastiques.
- Les légitimistes : Ils défendent une monarchie absolue ou traditionnelle, fondée sur la loi salique et la primogéniture agnatique (transmission par les mâles aînés uniquement). Après la mort sans héritier de Henri, comte de Chambord (dernier descendant direct de Charles X) en 1883, les légitimistes ont transféré leur allégeance à la branche espagnole des Bourbons, considérée comme la plus senior. Louis de Bourbon est ainsi leur prétendant, incarnant une vision conservatrice et catholique de la royauté, où le roi est un arbitre au-dessus des partis, guidé par le bien commun et l’héritage capétien. Il n’est pas un « prétendant » mais « l’héritier » légitime, comme l’affirme son secrétariat.
- Les orléanistes : Issus de la branche cadette des Orléans, descendants de Philippe d’Orléans (frère de Louis XIV), ils soutiennent une monarchie constitutionnelle plus libérale et parlementaire. Leur figure historique est Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848, qui régnait sous une forme « bourgeoise » et constitutionnelle. Les orléanistes, comme le comte de Paris (actuel prétendant orléaniste), prônent un roi « premier citoyen » intégré dans un système démocratique moderne, avec un accent sur les libertés individuelles et l’économie libérale. Ils rejettent souvent la branche espagnole, arguant que la renonciation de Philippe V à ses droits français en 1713 (traité d’Utrecht) les exclut de la succession.
Malgré cela, Louis de Bourbon entretient des relations cordiales avec les Orléanistes, comme en témoignent des rencontres avec Henri d’Orléans en 2015 et Jean d’Orléans lors de commémorations, sans querelles personnelles : « je ne cherche de querelle à personne et n’ai aucun ressentiment ». Louis de Bourbon est le chef de la maison capétienne, il assume son rôle. Il est au-dessus de toutes querelles politiques comme familiales, il n’attaque jamais ses adversaires.
Cette division persiste aujourd’hui au sein des cercles monarchistes français, bien que des rapprochements aient eu lieu au XXe siècle. Louis de Bourbon, en tant que légitimiste, incarne une tradition plus « pure » et historique, opposée à ce qu’il perçoit comme les compromis orléanistes.
La France à la dérive : Un contexte propice à une remise en question
La tribune de Louis de Bourbon arrive à un moment critique pour la France. En 2025, le pays est plongé dans une crise politique sans précédent sous la Ve République. Après les élections législatives de 2024, qui n’ont donné de majorité claire à aucun camp, les gouvernements se succèdent et s’effondrent : le Premier ministre Sébastien Lecornu a démissionné après seulement 14 heures en poste de son gouvernement fantôme, marquant le quatrième chef du gouvernement en moins de deux ans sous Emmanuel Macron. Le pays fait face à un déficit budgétaire abyssal, une dette publique galopante et une paralysie institutionnelle, avec des appels à des élections anticipées qui divisent encore plus les partis.
Les tensions sociales s’exacerbent : crises économiques, identitaires et sécuritaires minent la cohésion nationale, tandis que les menaces extérieures (géopolitiques et climatiques) s’accumulent sans réponse cohérente.
Les partis politiques, fragmentés entre « extrême droite », gauche radicale et centre macronien, ne parviennent pas à l’unanimité, rendant le pays ingouvernable.
Comme l’affirme Louis de Bourbon dans sa tribune : « L’état politique, institutionnel et social de notre pays ne cesse d’empirer. […] Les institutions républicaines et la classe politique ne sont pas à la hauteur des défis du temps. » Cette impasse républicaine, qu’il compare aux échecs des républiques passées, renforce son appel à un retour aux racines monarchiques pour une stabilité durable. Déjà en 2017, des portraits le dépeignaient comme un critique acerbe de la Ve République, convaincu que la monarchie est un modèle performant, comme en Europe.
Louis de Bourbon comme solution : vers une monarchie constitutionnelle ?
Face à cette dérive, la candidature implicite de Louis de Bourbon à la tête de l’État prend tout son sens. En tant qu’héritier non partisan, il propose une figure arbitrale au-dessus des factions, capable d’incarner l’unité nationale et une vision à long terme. Il insiste sur des principes monarchiques comme « la stabilité, le temps long, la vision sur plusieurs générations », contrastant avec l’immobilisme républicain actuel buté sur 5 ans.
Comme il l’a déclaré il y a des années : « Si les Français m’appellent, je ne me déroberai pas », affirmant sa disponibilité pour restaurer la monarchie.
Dans un pays où les présidents successifs peinent à transcender les clivages, un monarque constitutionnel pourrait assurer la continuité de l’État, comme en Espagne ou au Royaume-Uni, où la royauté modère les excès démocratiques sans les abolir.
Pourquoi pas une monarchie constitutionnelle ? Elle combinerait l’héritage capétien avec les acquis républicains : un roi symbole d’unité, un parlement élu pour les affaires courantes, et des mécanismes de contrôle démocratique. Cela pourrait résoudre l’ingouvernabilité en évitant les blocages partisans, tout en restaurant un sens du bien commun invoqué par Saint Louis, modèle cité par Louis de Bourbon. À l’aube de 2027, avec la fin du mandat de Macron, cette option, bien qu’audacieuse, pourrait inspirer un débat salutaire pour une France en quête de renouveau ?
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