Stéphanie Rist : une ministre de la Santé aux liens trop étroits avec big pharma

Stéphanie Rist : une ministre de la Santé aux liens trop étroits avec big pharma

La nomination de Stéphanie Rist au poste de ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, annoncée le 12 octobre 2025 dans le cadre du gouvernement Lecornu II, a suscité une vague de controverses. Députée Renaissance du Loiret depuis 2017 et rhumatologue de formation, Rist est une fidèle du macronisme, ayant notamment rapporté la loi sur le « Ségur de la Santé » en 2021.

Pourtant, son passé professionnel soulève des questions légitimes sur son indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique.

Alors que la France fait face à des défis sanitaires majeurs – désertification médicale, tensions budgétaires et débats sur l’accès aux soins – confier les rênes de la santé à une figure aux liens historiques avec Big Pharma apparaît comme un choix risqué, potentiellement conflictuel.

Un passé chargé de liens avec les laboratoires

L’enquête « PharmaPapers » de 2018, menée par Basta! et AlloDocteurs, a révélé que Stéphanie Rist avait déclaré pas moins de 309 liens d’intérêts avec des laboratoires pharmaceutiques entre 2012 et 2017, pour un montant total de 40.196 euros. Ces liens incluaient des défraiements pour des congrès, des invitations à des événements et des interventions rémunérées, souvent sous forme de repas ou de frais de voyage. À l’époque, Rist, alors rhumatologue en exercice privé, était qualifiée de « championne des liens avec les labos » parmi les députés médecins, un record qui interpelle sur l’influence potentielle de ces acteurs sur sa vision de la santé publique.

Bien que ces relations soient antérieures à son élection en 2017 et aient été déclarées publiquement – comme l’exige la loi pour éviter les conflits d’intérêts – elles n’en demeurent pas moins problématiques. Interpellée à l’Assemblée nationale en 2018, Rist a affirmé avoir rompu toute collaboration directe avec les laboratoires pour « éviter toute suspicion ». Mais peut-on vraiment effacer d’un trait de plume des années d’interactions financières et professionnelles ? Dans un secteur où les essais cliniques, les congrès et les partenariats avec l’industrie sont monnaie courante, surtout en rhumatologie, ces liens passés pourraient influencer subtilement les décisions actuelles. Imaginez une ministre chargée de négocier les prix des médicaments ou de réguler les vaccins, avec un historique aussi dense : le risque de biais, même inconscient, est palpable.

Transparence en question : les déclarations publiques d’intérêts

Une vérification sur le site du Ministère de la Santé (dpi.sante.gouv.fr), dédié aux Déclarations Publiques d’Intérêts (DPI) des acteurs sanitaires, ne révèle aucune entrée pour Stéphanie Rist. Cela s’explique par son statut antérieur de députée, dont les déclarations relèvent plutôt de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Sur la fiche HATVP de Rist, mise à jour le 30 septembre 2024 – juste avant sa nomination –, on trouve bien des détails sur ses activités professionnelles : des demi-journées en rhumatologie au Centre Hospitalier Régional d’Orléans, avec des rémunérations nettes annuelles allant de 2.304 à 4.648 euros entre 2019 et 2024.

Aucune participation financière directe dans des sociétés n’est déclarée, et les fonctions bénévoles ou consultatives sont absentes. Le conjoint de Rist, ancien directeur général du CHR d’Orléans, est mentionné sans détails publiés, mais sans lien apparent avec l’industrie pharma.

Cette transparence formelle est louable, mais elle masque une réalité : les déclarations ne couvrent que les cinq dernières années, et les liens antérieurs avec Big Pharma, bien que rompus, ont pu forger une expertise influencée. Dans un contexte où la santé publique exige une impartialité absolue, nommer une ministre avec un tel bagage semble imprudent, surtout quand des alternatives moins compromises existent.

Le contexte chaotique du gouvernement Lecornu II : contradictions et instabilité

Cette nomination s’inscrit dans le tumulte du gouvernement Lecornu II, annoncé le 12 octobre 2025, à peine deux jours après la reconduction surprise de Sébastien Lecornu à Matignon par Emmanuel Macron. Lecornu, qui avait été en position fragile suite à des tensions internes et des menaces de censure, avait laissé entendre par ses proches qu’un retour n’était pas envisagé, préférant une pause pour éviter l’usure politique. Pourtant, Macron l’a rappelé, contredisant ces signaux et provoquant la perplexité au sein de la majorité, notamment chez Horizons qui s’est exprimé contre cette « deuxième chance » accordée à Lecornu.

Ce revirement rapide illustre les contradictions d’un exécutif en crise, avec des ministres comme Gérald Darmanin reconduits malgré les critiques, et des menaces immédiates de motion de censure du RN et de LFI.

Pire, ce gouvernement – le quatrième en un an – reflète le « fonctionnement délirant » d’Emmanuel Macron, accusé d’arrogance et d’absence totale de remise en question. Les remaniements incessants, l’emprise présidentielle sur Matignon via des profils loyaux issus de la haute fonction publique ou de la société civile, et les choix imprévisibles transforment une crise politique en risque de régime. Même Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a critiqué publiquement : « Je ne comprends plus les choix. » Dans ce chaos, nommer Rist à la Santé apparaît comme un symptôme de plus : un recyclage de figures macronistes fidèles, au détriment de l’indépendance et de la stabilité.

Vers une santé publique sous influence ?

En résumé, la proximité passée de Stéphanie Rist avec Big Pharma, couplée à l’instabilité du gouvernement Lecornu II, pose un sérieux risque pour la santé des Français. Alors que Macron exhorte à « œuvrer à la stabilité », ses décisions – comme ce retour contradictoire de Lecornu – alimentent l’instabilité et les soupçons de conflits d’intérêts. Il est temps de questionner si ce « fonctionnement délirant » ne priorise pas la loyauté partisane sur l’intérêt public. Sans une vraie rupture avec les influences industrielles et une gouvernance plus cohérente, la confiance dans nos institutions sanitaires risque de s’effriter davantage.

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