Macron s’attaque une fois de plus aux réseaux sociaux

Macron s'attaque une fois de plus aux réseaux sociaux

Dans un contexte de défiance croissante envers les institutions, le président français Emmanuel Macron multiplie les initiatives visant à réguler les contenus en ligne, suscitant des inquiétudes quant à leur impact sur la liberté d’expression. Des discours récents aux lois passées, un fil rouge se dessine : une volonté de contrôler l’espace informationnel, souvent au nom de la lutte contre la désinformation ou la haine. Cet article examine ces mesures, leurs antécédents et les critiques qu’elles soulèvent, en s’appuyant sur des analyses et des témoignages issus de sources variées.

Les déclarations récentes : une charge contre les réseaux sociaux

Le 29 octobre 2025, lors d’un discours à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé les réseaux sociaux comme des vecteurs de désinformation et d’extrémisme.

Il a qualifié X (anciennement Twitter) de plateforme « dominée par des contenus d’extrême droite » en raison de l’influence de son propriétaire, Elon Musk, décrit comme participant à un « mouvement réactionnaire international » . TikTok, de son côté, est accusé de favoriser une « excitation maximale » pour maximiser les revenus publicitaires, au détriment du débat démocratique. Le président a plaidé pour un « agenda de protection et de régulation beaucoup plus fort en Europe » , visant à « reprendre le contrôle » de l’espace démocratique face aux ingérences étrangères, notamment russes.

Ces propos s’inscrivent dans une continuité. En septembre 2025, Macron avait déjà averti que les algorithmes des réseaux sociaux « tuent la démocratie » en privilégiant l’émotion sur la raison. Il propose d’interdire les comptes anonymes et de rendre les plateformes responsables des contenus publiés, sous peine d’amendes sévères. Selon lui, plus de 40 % des jeunes s’informent via ces plateformes, les exposant à des risques de manipulation.

Un historique de mesures restrictives : de la loi AVIA au DSA

Cette posture n’est pas nouvelle. Dès 2020, la loi Avia, soutenue par le gouvernement Macron, visait à combattre les contenus haineux en ligne en imposant aux plateformes de retirer les signalements dans les 24 heures, sans intervention judiciaire. Bien que partiellement censurée par le Conseil constitutionnel pour atteinte disproportionnée à la liberté d’expression, elle illustre une tendance à la censure extrajudiciaire. La loi a été promulguée le 24 juin 2020, malgré les critiques de défenseurs des droits numériques comme La Quadrature du Net, qui y voyaient « cinq ans de surveillance et de censure » sous Macron.

Aujourd’hui, ces efforts se prolongent au niveau européen via le Digital Services Act (DSA), entré en vigueur en 2024, qui permet des sanctions jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial pour « risques systémiques » comme la désinformation. Couplé au règlement eIDAS sur les identités numériques, il pourrait mettre fin à l’anonymat en ligne, une mesure défendue par Macron depuis 2022 pour lutter contre la haine. En juin 2025, il a même proposé d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, exerçant une pression sur Bruxelles pour renforcer l’application du DSA.

Des rapports comme celui de Freedom House notent une légère amélioration de la liberté en ligne en France, mais mettent en garde contre ces tentatives de régulation qui pourraient mener à une censure accrue.

L’affaire Brigitte Macron : un exemple de répression sélective ?

Un cas emblématique de ces tensions est le procès pour cyberharcèlement intenté par Brigitte Macron contre dix personnes accusées de propager des rumeurs transphobes la concernant. Débuté le 29 octobre 2025, il met en lumière le débat sur les limites de la liberté d’expression. Les avocats de la Première dame ont réclamé 15.000 euros de dommages, arguant que « la liberté d’expression n’est pas sans limites » . Les défendeurs, âgés de 41 à 60 ans, invoquent le droit à l’humour et à la satire, tandis que des observateurs comme Euronews soulignent comment ce dossier ouvre un débat sur la liberté d’expression en France.

Ces rumeurs, persistantes depuis quatre ans, ont été amplifiées par des figures comme l’influenceuse américaine Candace Owens, qui fait l’objet d’une plainte séparée. La fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, a témoigné que ces allégations ont « détérioré » la qualité de vie de sa mère. Critiques et médias alternatifs y voient une utilisation sélective de la justice pour museler les voix dissidentes, comparant cela à des batailles judiciaires aux États-Unis sur la liberté d’expression.

L’épouvantail de l’ « extrême droite » : un label discréditant ?

Les discours de Macron ciblent souvent ce qu’il qualifie d’ « extrême droite », un terme perçu par nombre de Français comme un outil de discrédit employé par les médias mainstream – détenus à 90 % par des milliardaires et subventionnés. Ce label englobe des formations comme le Rassemblement National ou Reconquête, situées à droite des Républicains, un parti décrit aujourd’hui comme corrompu et déconnecté des Français, représentant principalement les « boomers » et les « bobos » collaborationnistes. Des analyses soulignent que cette appellation sert à marginaliser des débats sur l’immigration, la souveraineté et l’identité, thèmes populaires mais évités par les élites.

Amnesty International et d’autres organisations internationales expriment des préoccupations sur le bilan français en matière de liberté d’expression, notant des restrictions sous couvert de sécurité. À l’étranger, des médias comme The Spectator accusent Macron de « déclarer la guerre à la liberté d’expression » , prédisant une surveillance généralisée.

Implications et perspectives

Ces mesures pourraient mener à une « bureaucratisation de la pensée » , où le débat ne survit que sous licence, selon des critiques. Avec le DSA et eIDAS, l’Europe risque d’imposer un modèle de modération qui influence même au-delà de ses frontières.

Alors que la cote de popularité de Macron avoisine les 11 %, ces initiatives sont vues par beaucoup comme une réponse à la perte de contrôle narratif, plutôt qu’une défense sincère de la démocratie.

En conclusion, si la régulation des réseaux sociaux répond à des défis réels, les approches d’Emmanuel Macron soulèvent des questions légitimes sur l’équilibre entre protection et liberté. Un débat inclusif, impliquant société civile et experts indépendants, semble essentiel pour éviter une polarisation accrue.

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