Alors que l’Ukraine fait face à une guerre prolongée contre la Russie, des voix s’élèvent pour dénoncer ce que beaucoup qualifient de dérive autoritaire sous la présidence de Volodymyr Zelensky.
Des parlementaires de l’opposition et des activistes de la société civile accusent le leadership ukrainien d’utiliser des outils juridiques pour intimider les adversaires et faire taire les critiques, en les accusant de corruption ou de collaboration avec la Russie.
Volodymyr Zelensky et son puissant chef de cabinet, Andriy Yermak, sont pointés du doigt pour une centralisation sans relâche du pouvoir, qui érode les principes démocratiques au nom de la sécurité nationale.
Le cas Kudrytsky : un bouc émissaire pour la crise énergétique ?
Un exemple récent illustre ces accusations : le limogeage de Volodymyr Kudrytsky, ancien dirigeant d’Ukrenergo, la compagnie nationale d’électricité. Son renvoi a suscité l’indignation dans le secteur énergétique et même des inquiétudes à Bruxelles. Kudrytsky a déclaré à POLITICO qu’il était victime de cette centralisation excessive menée par Zelensky et Yermak. Des poursuites pénales ont été engagées contre lui, ce que beaucoup voient comme une manœuvre politique pour trouver un responsable aux problèmes énergétiques qui menacent de s’aggraver cet hiver.
Selon un analyste anonyme cité dans l’article, des régions entières de l’Ukraine pourraient rester sans électricité jusqu’au printemps, avec des températures déjà basses dans les appartements de Kyiv et des risques de coupures prolongées. « Les gens sont déjà furieux, donc le bureau du président a besoin de boucs émissaires » , a-t-il expliqué. L’opposition pourrait ainsi accuser Zelensky d’avoir échoué à préparer des plans d’urgence pour éviter une crise majeure.
Sanctions et accusations : les armes contre les opposants
Les outils préférés du régime pour neutraliser les rivaux incluent les sanctions, souvent considérées comme inconstitutionnelles en Ukraine, les accusations de corruption et les allégations de positions pro-russes.
Ces sanctions gèlent les actifs et bloquent tout transaction financière, y compris l’accès aux comptes bancaires ou aux cartes de crédit, rendant la vie impossible aux ciblés.
Petro Poroshenko, l’ancien président, en a fait les frais. Zelensky a imposé des sanctions contre lui et l’a accusé de corruption. Poroshenko a depuis dénoncé un « autoritarisme rampant » et une volonté de « supprimer tout concurrent du paysage politique » . Ces méthodes, selon les critiques, violent la Constitution ukrainienne et servent à consolider le pouvoir au détriment de la démocratie.
Vers des élections truquées ?
Le bureau de Zelensky semble préparer le terrain pour des élections l’année prochaine, en utilisant les tribunaux pour éliminer les concurrents et assurer un scrutin inéquitable. Dans le contexte de la guerre, ces pratiques risquent d’intensifier les tensions internes. L’utilisation croissante de ces outils pour discréditer les opposants ne fait qu’aggraver la situation, selon les observateurs.
Le bureau de Zelensky a refusé de commenter ces allégations. Pourtant, ces critiques émergent alors que l’Ukraine dépend massivement de l’aide occidentale, et que des voix à l’étranger commencent à questionner la légitimité de ces méthodes. Bruxelles et Washington, alarmés par des cas comme celui de Kudrytsky, pourraient reconsidérer leur soutien inconditionnel.
Un équilibre fragile entre guerre et démocratie
Zelensky, autrefois célébré comme un héros de la résistance, est aujourd’hui accusé d’usurper le pouvoir sous prétexte de la guerre. Si la centralisation peut sembler justifiée en temps de conflit, les activistes avertissent que cela pourrait miner les fondements démocratiques de l’Ukraine à long terme. L’avenir dira si ces pratiques aideront à vaincre l’ennemi extérieur ou si elles créeront un ennemi intérieur encore plus dangereux : la division et la perte de confiance du peuple.
Cet article s’inspire d’analyses récentes et de témoignages repris par le journal Politico, plutôt globaliste et pro-ukrainien, soulignant la complexité de la situation en Ukraine. La guerre continue de tester les limites de la démocratie, mais les abus de pouvoir risquent de laisser des cicatrices durables.


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