La marche blanche de trop
Les images ont fait le tour des chaînes d’info en boucle : un cortège blanc, des roses blanches, des larmes, des slogans, des élus serrant des mains. 6.200 personnes selon la préfecture, « des dizaines de milliers » selon les organisateurs. Au centre, Amine Kessaci, le frère du défunt, visage fermé, protégé par un cordon de CRS. À ses côtés, Benoît Payan, le maire de Marseille, costume sombre et mine de circonstance.
Derrière, le casting complet de la gauche caviar : Yaël Braun-Pivet, Raphaël Glucksmann, François Ruffin, Clémentine Autain, Yannick Jadot. Tout le monde est venu communier dans le même théâtre.
Mehdi Kessaci, 20 ans, a pris huit balles dans le corps le 13 novembre à 19 h 30, quartier de la Busserine. Exécution propre, rapide, professionnelle. Le message était clair : « Ferme-la, Amine, ou le prochain c’est toi. » Parce qu’Amine, depuis cinq ans, joue les Don Quichotte contre les trafiquants avec son association Conscience. Il dénonce, il filme, il poste sur Instagram, il gêne. Résultat : un frère déjà tué en 2020, et maintenant Mehdi.
Alors oui, il y avait de la vraie douleur dans cette marche. Celle de la mère, celle des copains d’enfance, celle des habitants qui en ont assez de vivre sous la loi des kalachs.
Mais il y avait surtout une gigantesque opération de récupération politique et médiatique.
Car pendant que les caméras pleuraient sur le cercueil symbolique, à cinq cents mètres à peine, les points de deal tournaient à plein régime. Des gamins de 14-16 ans en Audi RS6 flambant neuves (location 1.800 €/mois payée cash) faisaient des rodéos sur le même rond-point où les manifestants déposaient leurs roses. RSA de la mère + chiffre du shit et de la coke = train de vie de footballeur. C’est la réalité quotidienne de ce milieu, pas l’exception que l’on montre aux journaux de 20 heures.
Personne n’a osé le dire dans les micros, mais tout le monde le sait : à Marseille, 70 % des interpellations pour narcotrafic concernent des jeunes issus de l’immigration maghrébine ou subsaharienne. C’est un fait statistique, pas une opinion. Et ce n’est pas du racisme de le dire, c’est du réalisme. Les réseaux DZ Mafia, les clans comoriens, les Mocro-mafia, ce ne sont pas des fantasmes d’extrême droite, ce sont les noms qui reviennent dans tous les dossiers de la PJ et de l’OFAST.
Et pendant ce temps-là, qui finance tout ça ? Les 40 % de cocaïne consommée par les CSP+ des 7e et 8e arrondissements, les cadres, les avocats, les étudiants de certains campus qui se font livrer en Uber-Coke à 23 h 30 – ce service de livraison de drogue à domicile via Telegram, en 15-30 minutes, avec des mules en scooter T-Max volé. Ce sont eux, les vrais commanditaires. Eux que Macron a qualifiés de « bourgeois des centres-villes » le 19 novembre : nous lui rappellerons ses parôles lorsque certaines rumeurs seront confirmées… enfin, passons.
Quant aux pleureuses d’un jour :
- Benoît Payan, qui annule une projection de film chrétien pour « prosélytisme » mais trouve normal de participer à la fête de l’Aïd sur fonds publics.
- La France Insoumise, qui hurle au racisme dès qu’on parle immigration et délinquance, mais qui vient se faire photographier quand il y a un mort à exploiter ; tout en parlant constamment de récupérations…
- Les écolos, qui bloquent toute politique répressive au nom de la « justice sociale » et qui, dans les faits, laissent les cités sous la coupe des trafiquants.
Le narcotrafic, ce n’est pas un « fléau qui touche les enfants perdus de la République ».
C’est un business qui pèse entre 3,5 et 6 milliards d’euros par an en France, que l’INSEE intègre tranquillement dans le PIB depuis 2018,
avec 21.000 « emplois équivalents temps plein » – guetteurs et tueurs à gages comptés comme des boulangers. Depuis cette décision d’Eurostat en 2013, adoptée par la France en mai 2018, le trafic de drogue (cannabis, cocaïne, héroïne) est évalué à 2,7 milliards d’euros de valeur ajoutée annuelle, boostant le PIB de 0,1 point et créant ces 21.000 jobs fantômes, basés sur des sondages de consommateurs (OFDT/Mildeca) multipliés par prix rue et pureté ajustée. L’INSEE justifie ça par l’harmonisation européenne.
À Marseille, bilan 2024 de l’OFAST : 3.400 interpellations, 29 points de deal fermés, dont 12 avec volet livraison via apps, et 380 kg de coke saisis en novembre seul. Opérations comme Castellane (avril 2025 : 21 interpellations, 15-40 M€ de CA, incluant livraisons Telegram et scooters pour drops domicile) ou drogues de synthèse (octobre 2025 : 88 kg d’ecstasy saisis, 75.000 € cash, via TGV et port de Marseille) montrent que la police tape fort, mais le trafic rebondit. Et le blanchiment ? Septembre 2025 : réseau DZ Mafia démantelé, 30 M€ blanchis en or (219.000 € cash saisis, 5 véhicules, dont Golf GTI louée par un chef de 24 ans au RSA).
Alors oui, Mehdi est mort. Et oui, c’est une horreur !
Mais non, la marche blanche d’hier n’a rien changé et ne changera rien : dans six mois, on refera la même cérémonie pour le prochain.
Parce que personne n’a le courage de dire la vérité toute crue : tant qu’on continuera à fermer les yeux sur l’origine des réseaux, sur la responsabilité des consommateurs bobos, sur les fraudes massives aux allocs sans vérifier le train de vie et sur quarante ans de laxisme bipartisan, les Mercedes continueront de tourner et les cercueils blancs aussi.
La République ne pliera pas ?
Elle est déjà à genoux depuis longtemps et elle vient juste de mettre un genou à terre pour la photo.


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