Nouvelle réunion à Londres pour l’Ukraine : un plan de paix condamné à l’échec

Nouvelle réunion à Londres pour l'Ukraine : un plan de paix condamné à l'échec

Les efforts pour mettre fin à la guerre en Ukraine révèlent des fractures profondes entre les acteurs impliqués. Alors que le président américain Donald Trump durcit le ton à l’égard de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, les Européens tentent de contrebalancer les exigences américaines perçues comme trop profitables à la Russie. L’Union européenne (UE) et Zelensky persistent dans un déni de la réalité militaire sur le terrain, où les forces russes progressent inexorablement. Un nouveau plan de paix, esquissé lors d’une réunion de dernière minute à Londres, en 20 points et refusant toute concession territoriale, semble destiné à l’échec. Retour sur ces développements critiques qui prolongent le carnage.

Le marathon diplomatique de Zelensky : une alliance atlantiste déconnectée du terrain

Lundi 8 décembre, Volodymyr Zelensky a enchaîné un véritable marathon diplomatique, rencontrant les principaux soutiens atlantistes de l’Ukraine.

À Londres, il s’est entretenu avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz – des figures que l’on pourrait qualifier de vestiges néoconservateurs en Europe.

La réunion, organisée à Downing Street, a également inclus des échanges avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, avant un passage à Bruxelles pour voir la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa. Bref, toute la fine équipe !

À l’issue de ces discussions, Zelensky a annoncé qu’un « nouveau plan de paix révisé » serait bientôt communiqué aux États-Unis. Ce document, une feuille de route en 20 points, rejette catégoriquement toute cession de territoire à la Russie – une position figée dans la Constitution ukrainienne, amendée pour interdire toute négociation sur des concessions territoriales. « La Russie insiste pour que nous cédions des territoires, mais nous ne voulons rien céder. Je n’ai pas le droit légal de le faire » , a déclaré Zelensky aux journalistes, soulignant un blocage institutionnel insurmontable. Cependant, cette intransigeance constitutionnelle, a été pourtant orchestrée côté ukrainien en empêchant toute négociation avec Moscou. Or, la réalité militaire impose inévitablement un transfert d’espaces au profit de Moscou, au vu des conquêtes russes continues.

Ce « cénacle » de dirigeants atlantistes semble ignorer les faits du terrain. Alors que l’Ukraine peine à maintenir ses lignes, ces leaders élaborent des plans comme si Kiev était la partie dominante. Le chancelier Merz a d’ailleurs critiqué ouvertement certains aspects du plan américain, qualifiés de « trop favorables à la Russie« , tandis que Starmer et Macron insistent sur des « garanties de sécurité robustes » pour l’Ukraine – une promesse qui sonne creux sans concessions territoriales. Zelensky a salué ces échanges comme « productifs » , affirmant que les « points ouvertement anti-ukrainiens » du plan initial américain (réduit de 28 à 20 points) ont été supprimés. Pourtant, le nœud gordien reste : le statut du Donbass et des territoires occupés.

La Russie avance : Gerasimov confirme les gains sur le front Est

Pendant que les diplomates s’agitent, la Russie consolide ses positions. Le chef d’état-major russe, Valery Gerasimov, a déclaré mardi que les forces de Moscou progressent « le long de toute la ligne de front » . Les soldats russes gagnent du terrain dans les oblasts annexés ou rattachés, capturant de nouveaux villages à l’est de l’Ukraine. Selon Gerasimov, plus de 30 % des bâtiments de la ville de Myrnohrad (est de Pokrovsk) sont désormais sous contrôle russe, avec des troupes ukrainiennes encerclées dans cette zone stratégique. Ces avancées, confirmées par des images géolocalisées, incluent des gains au nord et au sud-est de Myrnohrad, ainsi que des infiltrations à l’ouest de Pokrovsk.

La campagne russe autour de Pokrovsk, lancée il y a 21 mois, semble sur le point d’aboutir, malgré des pertes lourdes des deux côtés. Les forces ukrainiennes, affaiblies par des pénuries d’infanterie et une supériorité numérique russe, peinent à contrer ces offensives. Zelensky a qualifié la situation à Pokrovsk de « difficile » , réfutant les affirmations russes d’encerclement total, mais admettant que les drones russes interdisent les lignes de ravitaillement sur 50 km autour de la ville. Ces progrès militaires renforcent la position de Vladimir Poutine, qui rejette déjà des aspects du plan américain comme « inapplicables » .

Trump déçu : Zelensky « n’a pas lu » le plan, et les élections en suspens

De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump ne cache pas son impatience. Avant même de recevoir le plan révisé de Kiev, le président américain a exprimé sa déception : « Je suis un peu déçu que le président Zelensky n’ait pas encore lu la proposition de paix. C’était le cas il y a quelques heures. Son peuple l’adore, mais lui non. La Russie est d’accord. » Ces propos, tenus dimanche soir lors d’un événement à Washington, visent à discréditer Zelensky, accusé de bloquer les négociations. Trump réitère que la Russie « préférerait sans doute avoir tout le pays » , mais accepte le cadre proposé – un plan initial en 28 points incluant des cessions territoriales, perçu comme un « catalogue de souhaits russes » .

Trump va plus loin en conseillant des élections en Ukraine, rappelant que la loi martiale en vigueur a empêché le scrutin prévu au printemps 2024. « Zelensky n’est plus légitimement à la tête de son pays » , insinue-t-il, créant une insécurité politique pour forcer des concessions. Les émissaires de Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, ont multiplié les navettes entre Moscou et Miami, mais sans percée.

Les Européens à contre-courant : un refus de la réalité qui prolonge le massacre

Les Européens jouent une partition inverse, soutenant Zelensky comme s’il représentait le camp victorieux. Lors de la réunion de Londres, Starmer a insisté : « Nous ne mettrons pas de pression sur Zelensky pour accepter un règlement. » Macron et Merz plaident pour un « cessez-le-feu juste et durable« , avec une force de maintien de la paix européenne pour garantir la sécurité ukrainienne. L’UE, via von der Leyen, promet des milliards d’actifs russes gelés pour financer la reconstruction – une carotte pour adoucir la pilule.

Ce refus collectif de la réalité – où la Russie contrôle déjà un cinquième du territoire ukrainien – prolonge le massacre sur le front. Sans concessions territoriales, la paix reste illusoire, et l’Ukraine risque un point de non-retour. Trump vise un accord avant Noël, mais les délais s’allongent. Zelensky prévoit de soumettre le plan révisé mardi aux États-Unis, mais le fossé persiste sur les « garanties de sécurité » et le Donbass.

Vers une paix imposée ou un effondrement ukrainien ?

Ce nouveau plan en 20 points, bien qu’amélioré, est taillé pour l’échec : il ignore les avancées russes et le blocage constitutionnel ukrainien.

Donald Trump, pragmatique, pousse pour un compromis rapide, conscient que l’opinion américaine fatigue. Les Européens, dans leur bulle atlantiste, risquent de laisser l’Ukraine saigner à blanc. Seule une reconnaissance des réalités militaires – incluant des transferts territoriaux – peut ouvrir la voie à une paix durable. Sinon, le front est deviendra un cimetière, et Zelensky un président fantôme.

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