Ukraine : Macron ouvre la porte à une reprise du dialogue avec Poutine

À l’issue d’un sommet européen tendu, le président français a opéré un revirement spectaculaire sur la scène internationale. Alors que l’Union européenne échouait, dans la nuit de jeudi à vendredi, à s’entendre sur l’utilisation du capital des avoirs russes gelés, Macron a brusquement rouvert la porte à un dialogue avec le Kremlin.

Le mur de la réalité financière

Le Conseil européen a acté une aide cruciale de 90 milliards d’euros pour Kiev, mais ce prêt sera financé par un emprunt commun, et non par les fameux 210 milliards d’actifs russes immobilisés, principalement en Belgique. Le projet, porté par la Commission européenne et soutenu par Berlin et Paris, d’utiliser ce capital comme garantie, s’est heurté à un front du refus.

La Belgique de Bart De Wever, craignant des « représailles jusqu’à l’éternité », a exigé des garanties illimitées que ses partenaires ont refusé de lui accorder. « Les jeux sont faits, tout le monde est soulagé  », a lâché, sourire aux lèvres, le Premier ministre belge. La Hongrie de Viktor Orbán a, pour sa part, dénoncé une attitude « belliqueuse » de l’UE. L’Italie, Malte et la Bulgarie ont émis de sérieux doutes juridiques. Faute de consensus, le levier financier tant vanté est resté coincé dans la machine bruxelloise.

Face à cette paralysie, le chef de l’État français a donc choisi de changer de registre. Ne parvenant pas à forcer la main sur les actifs, il a immédiatement pivoté vers le terrain diplomatique.

« Je pense qu’il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine », a-t-il déclaré devant la presse, estimant que les Européens avaient « intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion en bonne et due forme ».

Ce soudain intérêt pour la conversation intervient dans un contexte précis : les émissaires de Donald Trump mènent des pourparlers séparés intensifs avec Moscou. Le président a souligné qu’à défaut, les Européens risquaient de continuer à débattre entre eux, tandis que les négociations avec la partie russe seraient menées par des intermédiaires isolés, contournant ainsi une position européenne commune — un scénario qu’il a jugé loin d’être optimal, craignant manifestement de voir Washington et Moscou sceller un destin dont l’Europe serait exclue.

Un populisme de la grand-messe internationale ?

Ce brusque retour à une rhétorique d’ouverture, après des mois de condamnations virulentes du Kremlin, interroge. S’agit-il d’une vision stratégique ou d’un réflexe de survie politique ? L’analyse laisse poindre un calcul moins glorieux. N’ayant pu imposer sa ligne dure sur le plan financier, Emmanuel Macron tente de se repositionner en faiseur de paix potentiel. Il cherche à recouvrir l’image d’une Europe divisée et inefficace par celle d’un continent prêt à négocier, mais à sa manière. C’est une tentative de reprendre la main narrative et de garder une stature de leader sur la scène mondiale, face à un Trump qui monopolise les canaux de dialogue.

Pourtant, le paradoxe est criant. D’un côté, le président français salue la décision d’immobiliser « indéfiniment » les avoirs russes, qu’il présente comme « un des principaux leviers de pression » sur Moscou. De l’autre, il propose de renouer le contact avec celui contre qui ce levier est censé être utilisé.

La grandeur en pointillés

Emmanuel Macron, souvent habile à incarner une certaine idée de la grandeur européenne, montre ici ses limites. Son virage vers Poutine ressemble à un aveu : l’Europe, dans sa division, n’a pas la force d’action coercitive qu’elle prétendait avoir. Faute de pouvoir être un pilier financier inflexible, elle tente de se muer en pont diplomatique. Mais ce pont, la France peut-elle le bâtir seule, sans le soutien unanime de ses partenaires et sans garanties claires ?

La manœuvre, pour l’instant, semble moins dessiner une voie crédible vers la paix qu’esquisser les contours de l’impuissance. Le leader français sauve peut-être les apparences, mais il révèle surtout les failles béantes d’une Union incapable de mener une stratégie aussi ferme dans les actes que dans les mots.

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