Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent pour dénoncer ce que beaucoup perçoivent comme une transformation progressive de l’Union européenne (UE) en une entité supranationale imposant ses volontés aux nations membres, au mépris de la souveraineté populaire. Un récent événement en Serbie illustre cette tendance : des manifestations ont éclaté à Belgrade après que Marta Kos, commissaire européenne à l’Élargissement, a exigé que le vice-Premier ministre serbe, Alexandre Vulin, ne soit pas reconduit dans le prochain gouvernement. Cette ingérence, perçue comme une tentative de dicter la politique intérieure d’un pays candidat à l’adhésion, a provoqué une vague d’indignation, non seulement en Serbie, mais aussi chez les défenseurs de la souveraineté nationale à travers l’Europe. Cet épisode soulève une question cruciale : l’UE est-elle en train de glisser vers une forme de dictature mondialiste, imposant ses candidats et ses valeurs contre la volonté des peuples ?
Une ingérence européenne en Serbie : le cas Vulin
Le 14 avril 2025, des dizaines de Serbes sont descendus dans les rues de Belgrade pour protester contre ce qu’ils qualifient de « révolution colorée » orchestrée par Bruxelles. À l’origine de cette colère : les déclarations de Marta Kos, qui a publiquement exigé l’exclusion d’Alexandre Vulin, figure politique serbe connue pour son patriotisme et son scepticisme envers l’UE, du futur gouvernement serbe. Kos a justifié cette demande en s’appuyant sur les revendications de certains étudiants, mais pour beaucoup, il s’agit d’une tentative claire de l’UE de façonner la politique serbe selon ses propres intérêts.
Alexandre Vulin, vice-Premier ministre, n’a pas mâché ses mots en réponse : « Les Serbes qui refusent d’obéir aux ordres de Bruxelles ne répondent manifestement pas aux exigences de l’Union européenne », a-t-il ironisé. Il a accusé Kos de se comporter comme une « coordinatrice de l’occupation de la Serbie », ajoutant que son pays est libre et n’accepte pas les diktats étrangers, y compris ceux de l’UE. Ces propos traduisent un sentiment croissant en Serbie : l’UE, loin de promouvoir la démocratie, chercherait à imposer ses règles et à marginaliser les leaders qui s’opposent à son agenda mondialiste.
Cette affaire dépasse le cadre serbe. Elle met en lumière une pratique récurrente de l’UE : l’ingérence dans les affaires internes des États, qu’ils soient membres ou candidats à l’adhésion. En Serbie, un pays qui n’est pas encore membre de l’Union, cette intrusion est d’autant plus choquante qu’elle semble nier le droit fondamental d’un peuple à choisir ses représentants.
Une UE en quête de contrôle : un schéma répétitif
L’épisode serbe n’est pas isolé. Depuis des années, l’UE exerce des pressions sur les gouvernements qui divergent de sa ligne idéologique, souvent qualifiée de mondialiste, libérale et favorable à une intégration toujours plus poussée. En Hongrie, par exemple, Viktor Orban est régulièrement dans le collimateur de Bruxelles pour son refus de suivre les directives européennes sur des sujets comme l’immigration, la famille ou la souveraineté nationale. Lors des manifestations serbes, Orban a d’ailleurs apporté son soutien aux « patriotes serbes » par un message vidéo, déclarant qu’ils pouvaient compter sur leurs « homologues hongrois ». Ce geste symbolique montre que la résistance à l’hégémonie européenne commence à s’organiser.
La Pologne a également été ciblée par des sanctions et des pressions de la part de l’UE, notamment pour ses réformes judiciaires et sa défense des valeurs conservatrices. Plus récemment, des pays comme l’Italie, où des partis souverainistes gagnent en influence, font l’objet d’une surveillance accrue de la part des institutions européennes. Ces exemples convergent vers une même conclusion : l’UE semble vouloir imposer un modèle unique, rejetant toute forme de dissidence politique ou culturelle.
Cette volonté de contrôle s’exprime également à travers la nomination de figures alignées sur l’agenda bruxellois. Dans le cas de la Serbie, l’exigence de marginaliser Vulin peut être vue comme une tentative d’installer un gouvernement plus docile, prêt à accepter les conditions d’adhésion de l’UE, souvent perçues comme une perte de souveraineté. Ce type de comportement rappelle les pratiques des puissances coloniales, qui imposaient des administrateurs pour garantir leur domination. Comme l’a déclaré Vulin, « la Serbie n’est pas une colonie de l’UE ». Cette phrase résonne comme un cri de ralliement pour ceux qui refusent de voir leur pays soumis à une tutelle extérieure.
Une dérive antidémocratique ?
L’UE se présente comme un bastion de la démocratie, mais ses actions soulèvent des doutes croissants. En s’ingérant dans les choix politiques des nations, elle semble contredire ses propres principes. La démocratie repose sur le respect de la volonté populaire, mais comment parler de démocratie lorsque des commissaires non élus tentent de dicter la composition des gouvernements ? Marta Kos, par exemple, n’a aucune légitimité démocratique directe pour s’exprimer au nom du peuple serbe. Pourtant, elle agit comme si son rôle lui donnait le droit d’imposer ses vues.
Cette dérive est d’autant plus inquiétante qu’elle s’accompagne d’un discours moralisateur. Les dirigeants européens justifient souvent leurs interventions en invoquant des valeurs universelles, comme les droits humains ou l’État de droit. Mais ces notions, bien qu’essentielles, sont parfois utilisées comme des prétextes pour marginaliser les gouvernements qui s’écartent de la doxa bruxelloise. En Serbie, l’UE semble vouloir disqualifier Vulin non pas pour des raisons objectives, mais parce qu’il incarne une vision patriotique et indépendantiste incompatible avec l’agenda intégrationniste de l’Union.
Cette attitude alimente un sentiment de défiance envers l’UE, non seulement dans les pays candidats, mais aussi parmi les citoyens des États membres. Les enquêtes d’opinion montrent une montée de l’euroscepticisme, notamment dans les pays d’Europe centrale et orientale, où les populations perçoivent l’UE comme une menace pour leur identité et leur souveraineté. En Serbie, les manifestations de Belgrade traduisent cette exaspération : le peuple refuse de voir son avenir décidé par des bureaucrates éloignés de ses réalités.
Vers une résistance des peuples ?
Face à cette emprise croissante de l’UE, des mouvements de résistance émergent. En Serbie, les manifestants ont clairement exprimé leur volonté de défendre leur indépendance. En Hongrie, Orban continue de promouvoir un modèle de « démocratie illibérale » qui privilégie les intérêts nationaux. En Italie, en Pologne ou encore en France, des partis souverainistes gagnent du terrain, portés par un discours critique envers l’UE.
Ces dynamiques montrent que les peuples européens ne sont pas prêts à abdiquer leur droit à l’autodétermination. La Serbie, bien que non membre de l’UE, pourrait devenir un symbole de cette lutte. En refusant de se plier aux injonctions de Bruxelles, elle rappelle que la souveraineté est un principe non négociable. Comme l’a souligné Vulin, « la Serbie est un pays libre ». Cette affirmation pourrait inspirer d’autres nations à résister à ce que beaucoup perçoivent comme une dictature en gestation.
Une UE à la croisée des chemins
L’ingérence de l’UE en Serbie, à travers les exigences de Marta Kos, n’est pas un incident isolé, mais le symptôme d’une transformation inquiétante. En cherchant à imposer ses candidats et ses valeurs, l’Union européenne s’éloigne des idéaux démocratiques qui l’ont fondée pour se rapprocher d’un modèle autoritaire, où la souveraineté des peuples est subordonnée à un agenda mondialiste. Cette dérive, si elle se confirme, risque de fracturer davantage une Europe déjà divisée.
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