Chronologie des réactions politiques étrangères :
Jean-Luc Mélenchon, leader du parti de gauche radicale La France insoumise, a tenu dimanche « la politique du centre gauche » de la coalition allemande sortante pour responsable de « la victoire de la droite dure et la percée de l’extrême droite » aux législatives dans ce pays.
« En Allemagne, la politique du centre gauche (…) a produit le désastre habituel: la victoire de la droite dure et la percée de l’extrême droite », a-t-il écrit sur le réseau social X.
Le chef de l’Otan Mark Rutte s’est « réjoui », dimanche, de pouvoir travailler prochainement avec le vainqueur des élections allemandes Friedrich Merz dans une « période cruciale » pour la sécurité.
« Il est essentiel que l’Europe augmente ses dépenses en matière de défense et votre leadership sera déterminant pour cela », a-t-il affirmé dans une publication sur le réseau social X.
Le chef du parti conservateur, vainqueur des élections législatives allemandes, Friedrich Merz, a affiché dimanche comme « priorité absolue » le renforcement de la défense européenne afin que le Vieux continent atteigne « progressivement l’indépendance vis-à-vis des États-Unis ».
Face au gouvernement américain qui « se montre largement indifférent au sort de l’Europe », celui qui est appelé à former le prochain gouvernement a évoqué, à la télévision ARD, « une capacité de défense européenne autonome » comme alternative à « l’Otan dans sa forme actuelle ».
Allemagne : Merz veut un gouvernement «aussi vite que possible» face aux défis internationaux.
Friedrich Merz, le chef des conservateurs arrivés en tête des élections législatives en Allemagne dimanche, a dit souhaiter la formation d’un gouvernement « aussi vite que possible » afin d’agir face aux défis internationaux du moment.
« Le monde extérieur ne nous attend pas et il n’attend pas non plus de longues négociations de coalition (…). Nous devons vite redevenir opérationnels pour faire ce qu’il faut sur le plan intérieur, pour redevenir présents en Europe », a-t-il déclaré à Berlin.
La cheffe de file de l’extrême droite allemande, Alice Weidel, a salué dimanche soir le « résultat historique » de son parti, l’AfD, aux élections législatives et proposé une alliance avec les conservateurs pour gouverner l’Allemagne. « Nous n’avons jamais été aussi forts au niveau national », a jubilé Alice Weidel, au quartier général de son parti à Berlin, après que l’AfD a obtenu de 19,5 à 20% des suffrages, soit le double d’il y a quatre ans et un score historique pour cette formation antimigrants et prorusse née en 2013.
Interviewée par la chaîne de télévision publique ARD, Alice Weidel a affiché l’ambition de son mouvement de faire partie du prochain gouvernement, aux côtés des démocrates-chrétiens de Friedrich Merz, arrivés en tête du scrutin avec près de 30% des voix. « Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple », a dit Mme Weidel, disant vouloir notamment « fermer les frontières » aux étrangers et baisser les impôts.
« Nous avons besoin d’un changement de politique, notre main est tendue, on doit juste la prendre », a-t-elle lancé à l’attention des conservateurs, qui ont jusqu’ici exclu de gouverner avec l’AfD.
Les conservateurs de Friedrich Merz ont remporté dimanche les élections législatives en Allemagne, devant le parti d’extrême droite AfD qui réalise le meilleur score de son histoire, selon les sondages à la sortie des urnes des chaînes de télévision publiques. Les conservateurs des partis CDU/CSU recueillent entre 28,5% et 29% selon ces sondages diffusés par les télévisions publiques ARD et ZDF, tandis que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) obtient 19,5 à 20%, un résultat inédit pour un parti d’extrême droite à un scrutin fédéral depuis l’après-guerre.
« Nous n’avons jamais été aussi forts au niveau national », a déclaré Alice Weidel, cheffe de file de l’AfD au quartier général de son parti à Berlin. Cette formation anti-migrants et prorusse née en 2013 a doublé son score d’il y a quatre ans. Friedrich Merz, qui a toutes les chances de remplacer le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier, a exclu toute alliance gouvernementale avec l’AfD.
Le chancelier sortant Olaf Scholz est le grand perdant du scrutin : son parti social-démocrate recueille entre 16 et 16,5%, contre 25,7% en 2021. Ce qui constitue une débâcle sans précédent pour le plus vieux parti d’Allemagne depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Les Verts, alliés au gouvernement de Scholz, ont légèrement reculé dans une fourchette de 12-13,5%.
M. Merz va devoir se mettre en quête d’un ou deux alliés pour former une coalition. Dans le système parlementaire allemand, les négociations peuvent prendre plusieurs mois avant d’aboutir. Les libéraux du FDP, ancien partenaire du gouvernement Scholz, ne sont pas assurés à ce stade d’atteindre la barre des 5% permettant d’entrer au Bundestag, la chambre basse du parlement.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le parti social-démocrate a essuyé un revers historique dimanche aux élections législatives, a dit assumer la responsabilité de cette « amère » défaite, sans se prononcer sur son avenir politique.
« Le résultat des élections est mauvais et j’en assume donc la responsabilité », a concédé le chef de gouvernement sortant devant les militants du SPD, félicitant son rival de droite Friedrich Merz pour sa victoire.

Rappel constitutionnel :
En Allemagne, le chancelier fédéral (Bundeskanzler ou Bundeskanzlerin) est la principale figure exécutive et dirige le gouvernement fédéral. Contrairement aux systèmes présidentiels où le chef de l’État est souvent élu directement par les citoyens, le chancelier en Allemagne est élu selon un processus spécifique lié au système parlementaire. Voici comment cela fonctionne :
1. Élection du Bundestag
Le premier pas vers l’élection du chancelier est l’élection du Parlement fédéral (Bundestag), qui se compose de députés élus tous les quatre ans par les citoyens allemands. Le Bundestag est élu au scrutin proportionnel avec une composante majoritaire, ce qui signifie que les partis politiques obtiennent des sièges en fonction de leur score électoral national.
Après les élections, les partis tentent de former une coalition majoritaire capable de soutenir un candidat à la chancellerie.
2. Proposition d’un candidat au poste de chancelier
Une fois le Bundestag élu, le président fédéral (Bundespräsident) nomme officiellement un candidat pour le poste de chancelier. Ce candidat est généralement le leader du parti politique ou de la coalition qui dispose de la majorité des sièges au Bundestag.
La proposition du président fédéral est basée sur les discussions post-électorales entre les partis pour former une coalition gouvernementale stable. Par exemple :
– Si un parti a la majorité absolue (ce qui est rare), son leader devient naturellement le candidat.
– Dans la plupart des cas, une coalition entre plusieurs partis est nécessaire pour atteindre la majorité.
3. Vote du Bundestag pour confirmer le chancelier
Le candidat proposé par le président fédéral doit ensuite être confirmé par le Bundestag lors d’un vote formel. Pour être élu au premier tour, le candidat doit obtenir la majorité absolue des voix, c’est-à-dire plus de la moitié des sièges du Bundestag.
Si aucun candidat ne reçoit la majorité absolue au premier tour, un deuxième vote peut avoir lieu. À ce stade, il suffit de remporter une majorité simple (plus de voix que n’importe quel autre candidat).
Si le Bundestag ne parvient pas à élire un chancelier après plusieurs tours de scrutin, le président fédéral peut choisir de nommer le candidat ayant obtenu le plus de voix ou dissoudre le Bundestag pour organiser de nouvelles élections.
4. Rôle du chancelier
Une fois élu, le chancelier devient le chef effectif du gouvernement et nomme les ministres fédéraux, qui doivent également être approuvés par le Bundestag. Le chancelier est responsable de définir les grandes lignes de la politique nationale et internationale, et dirige les délibérations du cabinet.
Le mandat du chancelier est indirectement lié à la confiance du Bundestag : s’il perd la confiance de la majorité parlementaire (par exemple, lors d’une motion de censure constructive), il peut être contraint de démissionner.
En bref :
Le chancelier en Allemagne est élu par le Bundestag après une proposition du président fédéral. Ce processus repose sur les résultats des élections législatives et nécessite généralement la formation d’une coalition majoritaire pour garantir la stabilité gouvernementale. Le rôle du chancelier est central dans le système politique allemand, bien qu’il soit limité par les pouvoirs du Parlement et des autres institutions.
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