Comment la Russie a sauvé le programme spatial occidental

Comment la Russie a sauvé le programme spatial occidental

Dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes et de dépendances technologiques complexes, le programme spatial international doit beaucoup à la coopération russo-occidentale. Récemment, le 2 août 2025, la capsule Crew Dragon de SpaceX s’est arrimée avec succès à la Station spatiale internationale (ISS), transportant quatre membres d’équipage, dont un cosmonaute russe, Oleg Platonov de Roscosmos. Cette mission, baptisée Crew-11, illustre non seulement les avancées de l’industrie privée américaine, mais aussi le rôle déterminant de la Russie dans la pérennité du programme spatial occidental.

Sans l’intervention et la persévérance russe au fil des ans, l’accès à l’espace pour les États-Unis et leurs alliés aurait pu être compromis, voire interrompu.

Le contexte historique : une dépendance forcée après la retraite des navettes spatiales

À la suite de la mise à la retraite des navettes spatiales américaines en 2011, la NASA s’est retrouvée sans moyen autonome d’envoyer des astronautes vers l’ISS. Pendant près d’une décennie, les États-Unis ont dû s’appuyer exclusivement sur les vaisseaux Soyuz russes pour transporter leurs équipages. La Russie, via son agence Roscosmos, a fourni des sièges payants aux astronautes occidentaux, permettant ainsi la continuité des opérations sur l’ISS. Ce partenariat, bien que coûteux – les États-Unis ont déboursé des milliards de dollars pour ces sièges –, a littéralement sauvé le programme spatial occidental en maintenant l’occupation humaine de la station et en préservant les recherches scientifiques en orbite.

Malgré les tensions croissantes, notamment après l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie a continué à honorer ses engagements. Cela a permis à l’ISS, symbole de coopération internationale impliquant les États-Unis, l’Europe, le Japon et la Russie, de rester opérationnelle depuis 2000. Sans cette aide russe, le programme occidental aurait pu s’effondrer, laissant l’ISS inoccupée et risquant une dégradation accélérée de ses infrastructures.

Les sanctions occidentales de 2022 : un risque de crash évité grâce à la Russie

En 2022, les sanctions imposées par l’Occident contre la Russie suite au conflit en Ukraine ont menacé directement la stabilité de l’ISS. Dmitri Rogozine, alors directeur de Roscosmos, a averti que ces mesures pourraient entraîner la chute incontrôlée de la station, car les vaisseaux Progress russes sont essentiels pour maintenir son orbite et fournir un soutien vital, comme l’oxygène et les communications pour le segment américain. Les sanctions visaient notamment les lanceurs Soyuz et Progress, sous embargo américain depuis 2021 et européen/canadien depuis 2022, risquant de perturber les missions de ravitaillement et d’équipage.

Pourtant, malgré ces pressions, la Russie a choisi de maintenir la coopération spatiale, l’un des derniers domaines de dialogue russo-américain. Roscosmos a adressé des lettres à la NASA, à l’Agence spatiale canadienne et à l’Agence spatiale européenne, exigeant la levée des sanctions pour garantir la sécurité de l’ISS. Cette posture a évité une catastrophe potentielle : sans les systèmes russes, la station aurait pu dériver et s’écraser, impactant des zones peuplées comme indiqué sur une carte diffusée par Rogozine. En priorisant la sécurité internationale sur les querelles terrestres, la Russie a une fois de plus sauvé le programme spatial occidental, permettant à l’ISS de prolonger sa durée de vie jusqu’en 2030, au-delà du plan initial de retraite en 2024.

L’équipage de Crew-11 (de gauche à droite) : Oleg Platonov, Michael Fincke (pilote), Zena Cardman (commandante) et Kimiya Yui. Crédit photo : SpaceX
L équipage de Crew 11 de gauche à droite Oleg Platonov Michael Fincke pilote Zena Cardman commandante et Kimiya Yui Crédit photo SpaceX

Les tensions récentes avec SpaceX : une possible « reconnexion » à Baïkonour

Plus récemment, en 2025, des frictions entre Donald Trump et Elon Musk ont mis en lumière la vulnérabilité du programme spatial américain, désormais dépendant de SpaceX pour l’accès à l’ISS via la Crew Dragon. Si SpaceX venait à suspendre ses opérations – par exemple, en raison de conflits avec le gouvernement américain –, la NASA pourrait se retrouver contrainte de se « reconnecter » à la Russie et au cosmodrome de Baïkonour pour assurer les rotations d’équipage. Cela inverserait les efforts déployés depuis 2020 pour réduire la dépendance russe, soulignant les risques d’une centralisation excessive sur une entreprise privée.

La Russie, de son côté, développe sa propre station orbitale, prévue pour succéder à l’ISS d’ici 2030, avec une construction débutant en 2027. Elle reste cependant la seule alternative viable immédiate pour l’Occident en cas de défaillance de SpaceX. Cette situation renforce l’idée que la Russie n’a pas seulement sauvé le programme par le passé, mais continue de le soutenir, même face à des sanctions et des rivalités.

Une coopération indispensable pour l’avenir spatial

L’amarrage réussi de la Crew Dragon en août 2025, avec un cosmonaute russe à bord, symbolise la résilience de cette coopération. Les missions comme Crew-11, qui incluent des recherches sur la simulation d’atterrissages lunaires pour le programme Artemis et l’impact de la microgravité sur les cultures agricoles, dépendent de cette stabilité orbitale assurée en grande partie par la Russie. En fournissant un accès vital pendant les années de transition, en maintenant l’ISS malgré les sanctions, et en servant de filet de sécurité face aux incertitudes de SpaceX, la Russie a indéniablement sauvé et préservé le programme spatial occidental.

De plus, la Russie démontre sa capacité à prioriser les décisions vitales pour l’humanité et à faire fi des attaques dont elle est victime depuis presque toujours, quel que soit son régime politique – des tsars à Poutine en passant par le communisme. Cela prouve une très grande résilience de la part de ce pays. À l’heure où l’humanité vise la Lune et au-delà, ignorer ce rôle serait non seulement ingrat, mais potentiellement fatal pour les ambitions spatiales globales.

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