Le 13 mars 2025, Donald Trump a lancé une nouvelle offensive dans la guerre commerciale qui oppose les États-Unis à l’Union européenne (UE). Le président américain a promis d’imposer des droits de douane de 200 % sur le champagne, les vins et autres boissons alcoolisées en provenance de France et des pays européens, une mesure qu’il conditionne au retrait immédiat des taxes européennes de 50 % sur le whisky américain. Cette déclaration, publiée sur son réseau social Truth Social, intervient en réaction à la décision de Bruxelles, annoncée la veille, d’appliquer des tarifs douaniers sur divers produits américains, dont le bourbon, en représailles aux surtaxes américaines de 25 % sur l’acier et l’aluminium.
Dans son message, Trump n’a pas mâché ses mots, qualifiant l’UE d’« une des autorités fiscales et tarifaires les plus hostiles et abusives au monde », accusée d’avoir été « créée dans le seul but de profiter des États-Unis ». Il a présenté cette menace comme une opportunité pour les producteurs américains de vin et de champagne, suggérant que ces taxes pourraient doper leur compétitivité sur le marché intérieur.
En France, la réponse ne s’est pas fait attendre. Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a affirmé sur X que la France était « déterminée à riposter » aux côtés de la Commission européenne et de ses partenaires. « Nous ne plierons pas face aux menaces et protégerons toujours nos filières », a-t-il ajouté, dénonçant l’escalade initiée par Trump dans ce conflit commercial. Du côté des professionnels, Nicolas Ozanam, directeur général de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), a exprimé son exaspération : « On en a assez d’être les victimes collatérales de disputes qui n’ont rien à voir avec notre secteur. » Il a appelé l’UE à adopter une approche plus pragmatique pour éviter une catastrophe économique.
Cette escalade intervient dans un contexte déjà tendu pour la filière des spiritueux européens. Spirits Europe, le lobby du secteur, avait déploré dès mercredi la décision de l’UE de taxer le whisky américain, estimant qu’elle exposait inutilement les producteurs à des représailles. « Cette annonce tombe à un moment critique, alors que nous faisons face à des tensions géopolitiques et à un ralentissement des marchés clés », avait prévenu l’organisation. Les États-Unis, premier marché d’exportation pour les vins et spiritueux français, représentent un enjeu majeur avec 3,8 milliards d’euros de ventes en 2024, en hausse de 5 % sur un an.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump multiplie les mesures protectionnistes, utilisant les droits de douane comme levier de négociation et source de revenus pour l’État fédéral. Outre l’UE, le Canada, le Mexique et la Chine ont déjà été visés par des taxes similaires. Alors que les tarifs européens sur les produits américains doivent entrer en vigueur le 1er avril, la menace de Trump pourrait bouleverser des décennies d’échanges transatlantiques, marqués par un accord de 1997 qui avait largement libéralisé le commerce des alcools.
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