Emmanuel Macron : un président sous pression, des moyens d’éviction en débat
Emmanuel Macron, président de la France depuis 2017, semble aujourd’hui plus que jamais dans l’œil du cyclone. Accusé par une frange croissante de la population de mener des politiques néfastes pour le peuple français et de menacer la paix mondiale, il multiplie les déclarations belliqueuses qui attisent les tensions internationales. Dernière en date : un appel à renforcer l’armement et à envisager l’envoi de troupes en Ukraine face à la Russie, une posture qui inquiète autant qu’elle divise. À cela s’ajoute sa proposition controversée de partager la dissuasion nucléaire française avec d’autres pays européens, perçue par beaucoup comme une atteinte à la souveraineté nationale. Face à cette situation, les moyens d’évincer le chef de l’État du pouvoir sont désormais ouvertement évoqués. Passage en revue des options, dans un contexte où la gouvernance mondiale devient un horizon caressé par certains leaders.
Une présidence jugée toxique
Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a cultivé une image de réformateur audacieux. Mais à mi-parcours de son second mandat, le tableau s’est assombri. Les crises sociales, comme celle des Gilets jaunes, et les critiques sur sa gestion économique ont fragilisé sa légitimité. Plus récemment, ses prises de position géopolitiques, notamment sur le conflit ukrainien, ont alimenté l’idée qu’il met en danger la stabilité mondiale. « Préparez-vous à la guerre », a-t-il lancé lors d’un discours récent, appelant à une mobilisation européenne face à la Russie. Pour ses détracteurs, cette rhétorique guerrière, couplée à une politique intérieure perçue comme déconnectée des réalités populaires, fait de lui un président toxique, tant pour la France que pour l’équilibre international.
Le nucléaire européen : une provocation de trop ?
Mais c’est peut-être sa proposition d’« ouvrir le débat » sur le partage de l’arme nucléaire française avec d’autres pays de l’Union européenne qui cristallise les oppositions. Depuis 2020, Macron évoque régulièrement une « dimension européenne » des intérêts vitaux de la France, suggérant que la dissuasion nucléaire hexagonale pourrait contribuer à la défense collective du continent. En février 2025, lors d’une visite au Portugal, il a réaffirmé cette idée, se disant « prêt à discuter » d’une capacité nucléaire souveraine au service d’une « plus grande force européenne ». Une déclaration qui a fait bondir les souverainistes de tous bords. Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, y voit une « trahison » de l’indépendance nationale, tandis que La France insoumise dénonce une « folie » qui fragilise la crédibilité de la dissuasion française. Même au sein de sa majorité, des voix s’élèvent pour rappeler que l’arme atomique, pilier de la doctrine gaulliste, ne se partage pas.
Des moyens légaux d’évincer Macron
Face à cette montée des tensions dans la société française et à sa provocation belliciste, comment faire en sorte d’écarter Emmanuel Macron du pouvoir avant la fin de son mandat en 2027 ? Plusieurs scénarios émergent dans le débat public.
- La destitution constitutionnelle
Prévue par l’article 68 de la Constitution, la destitution permet au Parlement de démettre le président en cas de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Si cette procédure reste exceptionnelle – elle nécessite une majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale et au Sénat réunis en Haute Cour –, elle pourrait être invoquée par une opposition unie, arguant que les provocations guerrières et le bradage supposé de la souveraineté nucléaire constituent un tel manquement. Cependant, avec une Assemblée fragmentée depuis les législatives anticipées de 2024, réunir une telle majorité semble illusoire. - La pression populaire
Les Français ont déjà démontré leur capacité à faire plier l’exécutif par la rue. Les Gilets jaunes en 2018-2019 ont ébranlé le pouvoir, sans toutefois le renverser. Une mobilisation massive, alimentée par le rejet des appels à la guerre et des réformes impopulaires, pourrait contraindre Macron à la démission. Mais ce scénario dépend d’une convergence des colères – ouvriers, agriculteurs, classes moyennes – difficile à orchestrer. - La dissolution et le chaos politique
Macron dispose du pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. S’il y recourait à nouveau, espérant reprendre la main, une victoire des oppositions pourrait le placer en cohabitation avec un Premier ministre hostile, le réduisant à un rôle symbolique. À l’inverse, un échec cuisant de son camp pourrait accentuer son isolement et précipiter sa chute. - L’impeachment informel : la désertion de ses soutiens
Enfin, une défection massive de sa majorité – élus, ministres, ou figures comme François Bayrou – pourrait le pousser vers la sortie. Si cette hypothèse reste improbable tant que Macron conserve le contrôle de son parti, elle n’est pas à exclure dans un climat de crise aiguë.
La gouvernance mondiale en toile de fond
Ces débats s’inscrivent dans un contexte plus large : celui d’une aspiration croissante à une gouvernance mondiale, portée par de nombreux leaders politiques. Emmanuel Macron lui-même n’a jamais caché son ambition de voir émerger une Europe forte, capable de peser face aux États-Unis, à la Chine ou à la Russie. D’autres, comme les tenants du Forum économique mondial, appellent à une coordination supranationale pour répondre aux crises globales – climat, pandémies, conflits. Cette vision, souvent taxée de « mondialisme » par ses critiques, suscite des résistances en France, où elle est perçue comme une menace à l’identité nationale. Pour beaucoup, le projet de partager le nucléaire européen s’inscrit dans cette logique, renforçant l’idée que Macron sacrifie la France sur l’autel d’une utopie fédéraliste.
Vers une fin de règne tumultueuse ?
À deux ans de la fin de son mandat, Emmanuel Macron apparaît plus isolé que jamais. Entre ses provocations internationales, ses propositions controversées et un mécontentement intérieur persistant, les appels à son éviction se font plus pressants. Reste à savoir si les mécanismes démocratiques, ou la force de la rue, parviendront à transformer cette défiance en action concrète. Une chose est sûre : le président, jadis perçu comme un modernisateur, risque de laisser derrière lui un pays fracturé et un monde encore plus instable.
Source « Nous avons besoin d’un seul ordre mondial ».
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