Emmanuel Macron sur TF1, un exercice d’autosatisfaction stérile !

Emmanuel Macron sur TF1, un exercice d’autosatisfaction stérile !

Le 13 mai 2025, Emmanuel Macron s’est offert une tribune de trois heures sur TF1 dans une émission intitulée « Les défis de la France ». Présentée comme un grand oral destiné à répondre aux préoccupations des Français, cette intervention s’est rapidement révélée être une opération de communication soigneusement orchestrée, mais désespérément vide de substance. Loin de proposer des solutions concrètes ou d’esquisser une vision pour les deux années restantes de son mandat, le président s’est livré à un numéro d’autosatisfaction narcissique, éludant ses responsabilités et esquivant les critiques avec une habileté qui frôle l’insulte à l’intelligence collective.

Un décor clinquant pour un discours creux

Dès les premières minutes, le ton était donné : un plateau immersif de 100 m² d’écrans, des intervenants soigneusement sélectionnés, et un président jouant la carte de l’empathie calculée. Mais derrière cette mise en scène coûteuse, le contenu était d’une pauvreté consternante. Interrogé par Gilles Bouleau et confronté à des figures comme Sophie Binet (CGT), Robert Ménard, ou encore la journaliste Salomé Saqué, Macron a multiplié les formules creuses et les promesses floues. Sur les référendums, il a évoqué une « consultation multiple » à venir, sans préciser les thèmes, hormis pour écarter explicitement l’immigration – un sujet pourtant central pour beaucoup de Français, comme en témoigne un sondage Ifop révélant que 82 % attendent des mesures claires sur l’insécurité.

Cette ambiguïté calculée illustre une stratégie bien rodée : promettre sans s’engager, parler sans rien dire. Comme l’a ironisé Philippe de Villiers sur CNews, « il y a un cours à l’ENA pour apprendre à parler pour ne rien dire, et Macron en est le champion ». Cette impression est renforcée par son refus d’assumer ses échecs, notamment sur la réforme des retraites, qu’il a défendue comme « nécessaire » face à Sophie Binet, ignorant les millions de Français descendus dans la rue en 2023. Sa réponse à la crise industrielle, symbolisée par les 600 suppressions d’emplois chez ArcelorMittal, a été tout aussi révélatrice : pas de nationalisation, mais une vague promesse de « sauver Dunkerque et Fos » sans plan concret.

Un président déconnecté des réalités

L’émission a mis en lumière une déconnexion abyssale entre Macron et les Français. Alors que 83 % des sondés s’inquiètent de la dette publique et 74 % jugent son action négative pour le pays (sondage Ifop), le président s’est contenté de vanter son bilan, qualifiant ses huit années à l’Élysée de « transformation courageuse ». Cette auto-glorification a suscité des réactions acerbes, à l’image de Marine Tondelier, qui a fustigé « des effets d’annonce » décevants, même pour ceux qui n’attendaient rien.

Sur des sujets brûlants comme la fin de vie, Macron a joué la carte du pragmatisme en n’excluant pas un référendum en cas de blocage parlementaire, mais cette ouverture semble davantage tactique que sincère, destinée à calmer les débats sans prendre position. Sur l’insécurité, il a proposé d’étendre les pouvoirs des polices municipales (sur le budget des communes alors qu’elles sont majoritairement très endettées) – une mesure déjà dans les tuyaux depuis des années – tout en évitant soigneusement les questions sur l’immigration, renvoyant le sujet à des considérations juridiques abstraites.

Une opération de communication ratée

L’émission, censée être un moment de reconquête après des mois de discrétion sur la scène nationale, a viré à la caricature. Les intervenants, bien que divers, semblaient parfois réduits à des faire-valoir pour un président maître dans l’art de l’esquive. Tibo InShape, star des réseaux sociaux, ou Charles Biétry, dont le témoignage émouvant sur la fin de vie a été éclipsé par les circonvolutions présidentielles, n’ont pas réussi à faire dérailler le monologue macronien.

Les réactions sur X reflètent un ras-le-bol généralisé. Un commentateur a qualifié l’intervention de « pantalonnade navrante », dénonçant une « logorrhée creuse » et une « gravité feinte ». Un autre, plus incisif, a vu en Macron un « commentateur de son propre échec », incapable d’assumer ses décisions. Même les soutiens habituels du président, comme la députée Olivia Grégoire, se sont contentés de saluer timidement une proposition marginale sur la régulation des écrans pour les jeunes, signe d’un embarras palpable.

Un président en bout de course

Cette prestation télévisée, loin de redonner du souffle à un mandat en perte de légitimité, a renforcé l’image d’un président isolé, enfermé dans une bulle technocratique. À deux ans de la fin de son second quinquennat, Macron semble plus préoccupé par son image internationale – il a longuement évoqué l’Ukraine et Gaza (dont il s’est exclu lui-même par ses prises de position aberrantes et à contre-pied de celles de la majorité des Français) – que par les urgences domestiques. Pourtant, les Français, eux, attendent des réponses sur le pouvoir d’achat, l’insécurité, et la crise industrielle, des sujets sur lesquels il n’a offert que des généralités.

En définitive, l’intervention d’Emmanuel Macron sur TF1 restera comme un symbole de son mandat : une mise en scène sophistiquée pour masquer une incapacité à répondre aux attentes d’une population exaspérée. Comme l’a résumé un député socialiste, « c’est un président sans majorité, sans légitimité, qui vient défendre un bilan sans nuance ». À l’heure où 60 % des Français expriment de l’inquiétude pour l’avenir du pays, selon un sondage Ifop, cette énième opération de communication sonne comme une provocation. Le compte à rebours pour 2027 a bel et bien commencé, et Macron semble déjà appartenir au passé.

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