Frappes israéliennes en Iran : une dangereuse escalade

Frappes israéliennes en Iran : une dangereuse escalade

Le 13 juin 2025, Israël a lancé l’opération « Rising Lion », une série de frappes aériennes d’envergure contre des installations nucléaires, militaires et des hauts responsables des Gardiens de la révolution en Iran. Cette attaque, visant à neutraliser une prétendue menace nucléaire iranienne, a intensifié les tensions régionales, faisant craindre une guerre généralisée. En s’appuyant sur des sources alternatives, cet article analyse l’opération, ses motivations, ses conséquences, et soulève deux questions critiques : que devient un pays attaquant un adversaire dix fois plus peuplé, et sur quelle base Israël revendique-t-il le droit de déterminer quels pays peuvent détenir l’arme nucléaire ?

Contexte et déroulement de l’opération

Selon The Cradle et des publications sur X, les frappes ont débuté dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, mobilisant plus de 200 avions israéliens contre une centaine de cibles en Iran, incluant l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, des bases à Téhéran, Ispahan, Arak, Kermanshah et Tabriz, et des résidences de commandants militaires. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des explosions massives au-dessus de Téhéran.

SouthFront rapporte l’emploi de drones infiltrés clandestinement, activés pour neutraliser les défenses antiaériennes iraniennes, une tactique inspirée des conflits récents. Les cibles humaines incluent des figures clés des Gardiens de la révolution, comme le général Hossein Salami, le général Mohammad Bagheri et Gholam Ali Rashid, ainsi que des scientifiques nucléaires. PressTV signale des frappes sur des immeubles résidentiels à Téhéran, causant des dizaines de blessés et au moins 12 morts civils.

Motivations israéliennes : sécurité ou hégémonie ?

Israël justifie l’opération comme une « frappe préventive » contre le programme nucléaire iranien, perçu comme une menace existentielle. Selon The Grayzone, Benyamin Netanyahou a invoqué la « doctrine Begin », qui interdit à tout État hostile au Moyen-Orient de se doter de l’arme nucléaire, comme lors des frappes en Irak (1981) et en Syrie (2007). Des analystes sur X suggèrent cependant que des motivations politiques internes, notamment le besoin de Netanyahou de renforcer son image face à des critiques domestiques, ont joué un rôle. L’affaiblissement du Hezbollah et des défenses iraniennes en octobre 2024 a créé une fenêtre stratégique.

Réactions iraniennes et riposte

L’Iran a dénoncé une « déclaration de guerre ». Ali Khamenei a promis une « riposte sans limites », et les Gardiens de la révolution ont lancé une centaine de drones et des missiles balistiques sur Israël, touchant Jérusalem et Tel-Aviv, selon Al Mayadeen. MintPress News note toutefois les limites iraniennes : sanctions économiques, tensions internes et pertes militaires pourraient entraver une guerre prolongée face à la supériorité technologique israélienne.

Réactions internationales et position russe

Le ministère russe des Affaires étrangères, dans une déclaration du 13 juin 2025, a condamné les frappes comme une « violation grave du droit international » et une « provocation dangereuse » risquant d’embraser la région. La Russie, alliée de l’Iran, soutient la demande iranienne d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, reflétant son inquiétude face à une déstabilisation affectant ses intérêts stratégiques.

Les États-Unis, via Marco Rubio, ont nié toute implication directe, mais Antiwar.com suggère une coordination tacite, notamment dans l’interception des missiles iraniens. Donald Trump a qualifié les frappes de « nécessaires » tout en pressant l’Iran de négocier. La Turquie a dénoncé le « banditisme » israélien, et le Liban craint un débordement via le Hezbollah. L’AIEA a confirmé des dommages à Natanz, mais l’Iran minimise leur ampleur.

La disparité démographique : un défi stratégique

La population d’Israël s’élève à environ 9,5 millions d’habitants en 2025, contre 90 millions pour l’Iran, soit près de dix fois plus. Cette disparité a des implications militaires : l’Iran dispose d’environ 600 000 soldats actifs et des millions de réservistes, contre 170 000 actifs et 465 000 réservistes pour Israël (Global Firepower). En cas de conflit prolongé, l’Iran pourrait mobiliser des ressources humaines massives, tandis qu’Israël, malgré sa supériorité technologique, risque l’épuisement.

Que devient un pays attaquant un adversaire dix fois plus peuplé ? Historiquement, des nations plus petites ont prévalu grâce à des avantages technologiques (guerres israélo-arabes de 1967 et 1973). Mais un conflit prolongé contre un Iran résilient, soutenu par des alliés sérieux ou des milices régionales, pourrait exposer Israël à des pertes insoutenables. L’Iran, malgré sa démographie, est limité par des contraintes économiques et une technologie militaire moins avancée.

La légitimité d’Israël à réguler l’arme nucléaire

Une question fondamentale émerge : sur quelle base Israël revendique-t-il le droit de déterminer quels pays peuvent posséder l’arme nucléaire ? Israël, qui n’a jamais officiellement reconnu détenir l’arme nucléaire, est largement considéré comme une puissance nucléaire de facto, avec un arsenal estimé entre 80 et 400 ogives (Federation of American Scientists). Cette opacité contraste avec sa politique agressive envers le programme nucléaire iranien, qu’il juge inacceptable.

Selon Global Research, cette posture repose sur une logique de suprématie régionale : Israël cherche à maintenir un monopole nucléaire au Moyen-Orient pour garantir sa sécurité et son influence. La « doctrine Begin » reflète cette vision, mais elle soulève des critiques. Des sources comme The Cradle et des internautes sur les réseaux sociaux dénoncent une forme d’hypocrisie : pourquoi Israël, non-signataire du Traité de non-prolifération (TNP), peut-il posséder un arsenal nucléaire tout en s’opposant à celui d’autres nations ? Cette incohérence alimente les accusations d’un « deux poids, deux mesures », soutenues par des pays comme la Russie et l’Iran, qui estiment que la légitimité d’Israël à imposer ses règles est nulle en droit international.

En outre, la dépendance d’Israël au soutien américain, notamment pour son programme nucléaire présumé (Antiwar.com), renforce l’idée que sa position est moins une question de légitimité morale que de puissance géopolitique. Si un pays comme l’Iran, signataire du TNP, est soumis à des frappes pour des activités nucléaires non prouvées comme militaires, cela pose la question de l’équité et de la souveraineté nationale. Cette dynamique pourrait galvaniser l’opposition à Israël dans la région, renforçant paradoxalement la détermination iranienne à poursuivre son programme.

Analyse critique : escalade ou erreur stratégique ?

The Cradle voit dans l’opération une tentative de dissuasion durable, tandis que Global Research y décèle un risque d’escalade, renforçant la volonté iranienne de se doter d’une arme nucléaire. Sur les réseaux sociaux, certains accusent Israël de provoquer un conflit pour impliquer les États-Unis, tandis que d’autres estiment que l’attaque exploite une faiblesse iranienne temporaire. La question de la légitimité nucléaire d’Israël complique davantage son image, perçue comme hégémonique par ses adversaires.

Conséquences potentielles

L’impact immédiat inclut une flambée des prix du pétrole (+13 %) et des perturbations économiques. En Israël, l’état d’urgence, la fermeture des ambassades et la suspension de l’aéroport Ben Gourion signalent une tension extrême. En Iran, l’espace aérien est fermé, et la perte de cadres militaires pourrait exacerber les tensions internes. À long terme, l’opération pourrait redessiner les équilibres régionaux, mais une guerre prolongée risquerait d’épuiser Israël face à la masse démographique iranienne et à la contestation de sa légitimité.

Les frappes israéliennes du 13 juin 2025 marquent un tournant périlleux dans la rivalité avec l’Iran. La disparité démographique et la question de la légitimité d’Israël à réguler l’arme nucléaire soulignent les risques d’une escalade. Attaquer un pays dix fois plus peuplé est un pari audacieux, et revendiquer un droit exclusif sur le nucléaire est une posture contestée, qui pourrait isoler Israël diplomatiquement. Le Moyen-Orient se tient à un carrefour, où chaque décision pourrait précipiter la région dans le chaos ou ouvrir la voie à une désescalade difficile à cette heure.

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