Juan Branco : l’avocat qui dérange l’ordre établi

Juan Branco : l'avocat qui dérange l'ordre établi

Juan Branco devant le Conseil de l’Ordre : chronique d’une radiation annoncée ?

Ce mercredi, devant les locaux du Conseil de l’Ordre des Avocats à Paris (2/4 rue de Harlay), une scène inhabituelle se déroule. Alors que les médias traditionnels brillent par leur absence, une centaine de soutiens populaires se rassemblent pacifiquement devant le bâtiment. Ils sont venus témoigner leur appui à Juan Branco, l’avocat dissident qui comparaît ce jour devant ses pairs pour ce qui pourrait aboutir à la sanction ultime : la radiation du barreau.

L’absence remarquée des grands médias contraste avec l’énergie des citoyens présents. « C’est révélateur », commente un manifestant. « Quand un avocat qui dérange est menacé dans son exercice professionnel, les caméras disparaissent. » À l’intérieur, dans la salle d’audience du Conseil de l’Ordre, l’atmosphère est tendue mais quelques confrères courageux et observateurs avertis ont fait le déplacement.

La disproportion est frappante entre la modestie de l’assistance et l’importance symbolique de l’enjeu : un avocat peut-il encore, en 2023, exercer son droit à la critique sans risquer sa robe ? La réponse se joue dans cette audience discrète mais cruciale, loin du faste habituel des grands procès médiatiques du Palais de Justice.

L’homme qui dérange trop

À 34 ans, Juan Branco cumule les casquettes – avocat, essayiste, journaliste – et les procédures judiciaires. Son crime ? Avoir osé défendre des causes qui fâchent : des Gilets jaunes à Julian Assange, en passant par la publication de Crépuscule, son brûlot anti-Macron qui lui valut une condamnation en Belgique. « C’est la première fois qu’on veut radié un avocat non pour des fautes professionnelles, mais pour ses idées« , s’indigne un confrère sous couvert d’anonymat.

L’audience s’ouvre dans une atmosphère électrique. Le représentant du Conseil de l’Ordre égrène les griefs : « Provocation à la violence », « manquement à la déontologie », « atteinte à l’image de la profession ». Des accusations qui, pour les soutiens de Branco, cachent mal une vérité plus crue : ce procès est politique. « On lui reproche surtout d’avoir été trop efficace dans ses combats », lance une avocate du public.

La mécanique de l’étouffement

L’affaire Branco n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une inquiétante série de mises au pas disciplinaires :
– En 2021, le Dr Louis Fouché était radié par l’Ordre des médecins pour ses positions sur le Covid
– En 2022, plusieurs journalistes indépendants ont été exclus de leurs rangs professionnels
– Aujourd’hui, c’est au tour des avocats trop dissidents d’être rappelés à l’ordre

« Les ordres professionnels sont devenus les chiens de garde du pouvoir », dénonce un universitaire présent dans la salle. « Leur mission originelle de protection des professions s’est transformée en machine à censurer. »

Le syndrome Assange

L’ombre de Julian Assange plane sur l’audience. Branco, qui lui a consacré un livre (« Assange, l’antisouverain »), voit dans son propre calvaire un écho à celui du fondateur de Wikileaks. « Dans les deux cas, il s’agit de punir ceux qui révèlent les dessous du pouvoir », explique-t-il à la barre. Son analyse est implacable : la profession d’avocat, comme celle de journaliste, est en train de perdre son âme.

« Avant, un avocat était celui qui disait non au prince. Aujourd’hui, on nous demande d’être des notaires du système », poursuit Branco, sous les applaudissements étouffés d’une partie du public. La comparaison avec Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice aux outrances jamais sanctionnées, est dans tous les esprits.

Un procès pour l’exemple

Alors que la suspension de six mois prononcée en 2022 n’a pas suffi à le museler, le pouvoir semble déterminé à faire de Branco un exemple. « Si on le radie, ce sera un signal adressé à tous les avocats qui voudraient encore penser librement », s’alarme une jeune avocate.

Dans l’assistance, les regards se tournent vers les portraits des grands ténors du passé. Vergès, Badinter, ceux qui justement firent leur renom en défendant les causes impopulaires. « Aujourd’hui, ils seraient probablement eux aussi sur le banc des accusés », murmure un historien du droit.

La robe noire en sursis

Un renvoi stratégique avant la bataille décisive du 15 octobre

L’audience aboutit à une décision attendue : la défense de Juan Branco obtient le renvoi de la procédure au 15 octobre à 9h30, dans les locaux du Conseil de l’Ordre (2/4 rue de Harlay, Paris). Une manœuvre tactique qui révèle les tensions sous-jacentes de ce dossier.

Une convocation estivale controversée

La stratégie du Conseil de l’Ordre – convoquer l’avocat en pleine période de vacances visait clairement à limiter la mobilisation publique. Un calcul déjoué par la présence d’environ 80 soutiens devant le bâtiment malgré cette période traditionnellement creuse. « Cette convocation en juillet, à la veille des départs en vacances, n’était pas un hasard », dénonce une avocate présente ce jour-là. « C’est une vieille tactique pour minimiser l’audience et la couverture médiatique. »

Le 15 octobre : rendez-vous pour une bataille judiciaire et symbolique

Juan Branco a immédiatement transformé ce report en appel à la mobilisation : « Le vrai procès aura lieu le 15 octobre. Venez nombreux : ce jour-là, c’est l’indépendance de notre profession qui sera jugée. ».

La question qui persiste

Derrière les manœuvres de calendrier se profile une interrogation fondamentale : jusqu’où peut-on museler un avocat qui dérange ? La réponse commencera à s’écrire le 15 octobre, où l’affluence et la couverture médiatique seront autant en jeu que les arguments juridiques.

Dans ce procès qui dépasse largement le cas personnel de Juan Branco, c’est toute une profession qui se regarde dans le miroir. Peut-on encore être avocat et libre ? La question, désormais, est ouverte.

Demain, lorsque le verdict tombera, une page se tournera. Soit celle de l’indépendance réelle du barreau, soit celle de sa soumission définitive aux pouvoirs en place. Dans les deux cas, l’histoire retiendra que c’est ici, aujourd’hui, que s’est joué l’avenir de la profession d’avocat en France.

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