La cession d’entreprises françaises : une menace croissante pour la souveraineté nationale

La cession d’entreprises françaises : une menace croissante pour la souveraineté nationale

Dans un contexte économique marqué par une mondialisation effrénée et des pressions géopolitiques intenses, la France assiste à une vague alarmante de cessions d’entreprises nationales à des investisseurs étrangers.

Ces opérations, souvent présentées comme des opportunités de croissance ou d’investissement, masquent en réalité une érosion profonde de la souveraineté française.

En perdant le contrôle de secteurs stratégiques, la France risque non seulement de voir s’évaporer son savoir-faire industriel et technologique, mais aussi de compromettre des milliers d’emplois, de réduire ses recettes fiscales et d’affaiblir sa position sur la scène internationale. Des exemples récents, comme la vente de filiales d’EDF ou de Monaco Marine, illustrent ce phénomène, mais ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Selon des rapports officiels, des centaines d’opérations similaires ont été autorisées ces dernières années, alimentant un débat sur la perte de souveraineté industrielle. Cet article explore ces cessions, leurs impacts dévastateurs et les appels à une protection renforcée.

Des ventes stratégiques qui vident la France de ses atouts

L’un des cas les plus emblématiques récents concerne EDF, le géant français de l’énergie. En août 2025, EDF s’apprête à céder une majorité de sa filiale Exaion – spécialisée dans le cloud souverain, la blockchain et l’intelligence artificielle – à Mara Holdings, un leader américain du minage de bitcoin. Mara investira environ 168 millions de dollars pour une part de 64 %, avec une option pour monter à 75 % d’ici 2027 moyennant 127 millions supplémentaires. EDF conservera une minorité et restera client, mais cette transaction transfère le contrôle d’une technologie critique à un acteur étranger. Exaion, axée sur le calcul haute performance et un cloud « souverain », représente un pilier de l’indépendance numérique française. Sa cession risque d’entraîner un transfert de savoir-faire vers les États-Unis, où Mara pourra exploiter ces innovations pour ses propres intérêts, potentiellement au détriment de la France. Sur le plan des emplois, bien que les détails soient flous, de telles ventes entraînent souvent des restructurations : rationalisation des équipes, délocalisations ou pertes de postes qualifiés. Cela affaiblit non seulement l’emploi local mais aussi la capacité de la France à innover en IA et en cybersécurité, des domaines essentiels à sa souveraineté.

Un autre exemple frappe le secteur maritime : l’acquisition de Monaco Marine par Safe Harbor Marinas, une entreprise américaine, annoncée fin juillet 2025. Monaco Marine, réseau de neuf sites en Méditerranée (de Marseille à Monaco), est spécialisé dans la maintenance et la rénovation de superyachts jusqu’à 90 mètres. Ces installations, comme le chantier principal de La Ciotat, sont des joyaux d’expertise française en ingénierie navale. En passant sous pavillon américain, ces actifs stratégiques – représentant une part significative du marché européen des superyachts (37 % des ventes mondiales en 2023) – échappent au contrôle national. Les implications pour la souveraineté sont claires : perte d’autonomie sur des infrastructures côtières vitales pour l’économie touristique et maritime, avec un risque de dépendance accrue vis-à-vis des États-Unis. Sur le savoir-faire, trois décennies d’expertise locale pourraient être diluées ou transférées, tandis que les emplois – dans un secteur employant des artisans hautement qualifiés – sont menacés par des logiques de rentabilité américaine. Bien que les détails sur les suppressions de postes ne soient pas précisés, de telles acquisitions mènent souvent à des optimisations qui privilégient les actionnaires étrangers au détriment des travailleurs français.

Ces cas ne sont pas isolés. Des recherches récentes mettent en lumière d’autres cessions fragilisantes. Par exemple, le rachat de start-ups françaises par des géants étrangers est devenu une norme alarmante. Selon une analyse de La Fabrique de l’Industrie, ces ventes sont souvent vues comme une « prédation » : des entreprises innovantes, nées en France avec des financements publics, finissent sous contrôle étranger, privant l’économie nationale de leurs retombées. Des exemples incluent des rachats dans la tech et la biotech, où le savoir-faire français en IA ou en santé est exporté, entraînant une perte de brevets et d’emplois qualifiés. En 2024-2025, des centaines de dossiers d’investissements étrangers ont été examinés par Bercy, avec seulement six refus pour des secteurs sensibles, laissant passer de nombreuses opérations qui érodent la base industrielle. De plus, le palmarès Vélite de la souveraineté économique révèle que l’industrie française est « en perte de vitesse », avec des cessions dans l’automobile et l’énergie qui réduisent les volontariats internationaux et affaiblissent les chaînes de valeur.

Un autre domaine touché est l’industrie de défense et stratégique. Des débats parlementaires soulignent la « perte de souveraineté industrielle » due à des ventes comme celle des turbines d’Alstom à General Electric (un cas historique mais récurrent dans les esprits), où des technologies critiques ont fui, entraînant des milliers de suppressions d’emplois et une dépendance accrue. En 2025, avec l’extension du contrôle des investissements étrangers (IEF), l’État tente de freiner, mais les autorisations massives – 131 en 2022 pour des secteurs stratégiques – montrent une porosité persistante.

Les conséquences dévastatrices : souveraineté, emplois et savoir-faire en péril

Ces cessions ne sont pas neutres ; elles portent atteinte à la souveraineté française sur plusieurs fronts. D’abord, la perte de contrôle sur des secteurs clés comme l’énergie, le numérique ou les infrastructures maritimes expose la France à des influences étrangères. Dans un monde géopolitique tendu, cela signifie une vulnérabilité accrue : dépendance technologique vis-à-vis des États-Unis ou de la Chine, risque de chantage économique, et affaiblissement de la capacité à défendre des intérêts nationaux. Des rapports de l’Assemblée nationale alertent sur cette « perte de souveraineté économique », appelant à prioriser ce critère dans les marchés publics.

Ensuite, l’impact sur les emplois est dramatique. Les investisseurs étrangers privilégient souvent la rentabilité à court terme, menant à des délocalisations, des restructurations et des pertes massives. En France, où 18.800 entreprises sont déjà sous contrôle étranger et emploient 2,3 millions de personnes, ces cessions aggravent le chômage structurel, particulièrement dans les régions industrielles. Le savoir-faire, fruit d’années d’investissements en R&D et en formation, s’évapore : transferts de technologies, brevets et compétences vers l’étranger, vidant la France de son capital humain et innovant. Des experts soulignent que cela freine l’innovation locale et renforce les inégalités, avec des effets en cascade sur les sous-traitants et l’économie régionale.

Enfin, fiscalement et socialement, ces ventes réduisent les recettes de l’État – moins d’impôts sur les sociétés payés en France – et minent le modèle social. Alors que la France reste attractive pour les investissements étrangers (premier en Europe selon EY), cette attractivité masque une « perte de vitesse » industrielle, avec des projets créant moins d’emplois qu’ailleurs en Europe.

Vers une riposte nécessaire

Face à cette hémorragie, des voix s’élèvent pour renforcer le contrôle des investissements étrangers, via des critères plus stricts sur la souveraineté et des incitations à l’investissement national. Le Sommet Choose France 2025 a beau célébrer des investissements positifs, il ne doit pas occulter les risques. La France doit protéger ses champions industriels pour préserver son indépendance et son avenir économique. Sinon, ces cessions continueront de fragiliser une nation déjà sous pression.

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