En France, le classement des partis politiques par les services de l’État, notamment lors des élections, suscite des controverses récurrentes. Cette pratique, souvent perçue comme une tentative de discréditer certains candidats pour favoriser les résultats souhaités par le gouvernement, a été particulièrement critiquée lors des municipales de 2020 avec la circulaire Castaner. Ce texte, émis par le ministère de l’Intérieur, visait à attribuer des « nuances politiques » aux candidats, mais a été dénoncé comme une manipulation visant à marginaliser les voix patriotiques et souverainistes, notamment celles estampillées « extrême droite ». Alors que ces classifications influencent la perception des électeurs, il est crucial de rappeler que le choix d’un candidat ne devrait pas se fonder sur ces étiquettes, mais sur une analyse personnelle de leurs propositions, à travers leur profession de foi et leurs interventions publiques. Par ailleurs, dans un contexte où la presse mainstream semble alignée sur le système, être qualifié d’« extrême droite » devient paradoxalement un gage de patriotisme et de souverainisme, tandis que l’extrême gauche bénéficie d’une indulgence injustifiée malgré sa violence.
La circulaire Castaner : une classification controversée
En janvier 2020, le ministère de l’Intérieur, sous la direction de Christophe Castaner, a publié une circulaire (n° 6241/SG) visant à attribuer des « nuances politiques » aux candidats des municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants. Officiellement, l’objectif était de clarifier les résultats électoraux pour mieux refléter les tendances nationales. Cependant, cette initiative a rapidement été accusée de partialité. Des partis comme le Rassemblement national (RN) et Debout la France (DLF) ont dénoncé une tentative de manipulation, pointant du doigt l’attribution arbitraire de l’étiquette « extrême droite » à leurs candidats.
Nicolas Dupont-Aignan, président de DLF, a vivement réagi, affirmant que son parti, ancré dans le gaullisme et le souverainisme, n’avait rien à voir avec l’extrême droite. Dans un communiqué, il a qualifié cette classification de « scandaleuse » et annoncé un recours en justice, arguant que l’État cherchait à discréditer son mouvement pour limiter son influence électorale. Marine Le Pen, leader du RN, a également dénoncé une « manipulation » visant à « fausser la lecture des résultats » en marginalisant les partis patriotiques. Le Conseil d’État, saisi par plusieurs partis, a partiellement suspendu la circulaire le 31 janvier 2020, jugeant que l’attribution de nuances dans les communes de 3 500 à 9 000 habitants était illégale, mais maintenant son application dans les communes plus grandes.
Cette affaire illustre une pratique plus large : l’utilisation par l’État de classifications politiques pour orienter le débat public. En 2024, lors des législatives, un « nuancier politique » similaire a été publié, détaillant des catégories comme « extrême droite », « droite », « centre », « gauche » ou « extrême gauche ». Si ce nuancier se voulait neutre, il a renforcé la perception que l’État cherche à enfermer les candidats dans des cases pour influencer les électeurs, souvent au profit des partis alignés sur le gouvernement, comme La République en Marche (LREM, aujourd’hui Renaissance).
Une stigmatisation asymétrique : extrême droite vs extrême gauche
Un point frappant dans ces classifications est l’asymétrie dans la perception des étiquettes. Être qualifié d’« extrême droite » est souvent perçu comme une stigmatisation lourde, associée à des connotations historiques péjoratives, notamment le racisme ou l’antisémitisme. En revanche, l’étiquette « extrême gauche » bénéficie d’une indulgence surprenante, parfois même d’une aura d’humanisme ou de progressisme. Pourtant, l’actualité montre que les violences politiques, qu’il s’agisse d’actions de groupes comme les Black Blocs ou de manifestations anarchistes, sont souvent le fait de mouvances d’extrême gauche. Les dégradations lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2023 ou les affrontements avec la police dans des ZAD (zones à défendre) en sont des exemples récents.
Cette différence de traitement est amplifiée par la presse mainstream, souvent accusée de relayer le narratif gouvernemental. Les partis comme La France insoumise (LFI), bien que classés à l’extrême gauche par certains observateurs, sont rarement qualifiés ainsi dans les grands médias, qui préfèrent des termes comme « gauche radicale ». À l’inverse, des figures comme Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Nicolas Dupont-Aignan sont systématiquement étiquetées « extrême droite », même lorsque leurs programmes s’inscrivent dans une logique souverainiste ou patriotique plutôt qu’extrémiste. Cette dichotomie renforce l’idée que l’État et les médias cherchent à discréditer les souverainistes tout en minimisant les dérives de l’extrême gauche.
L’étiquette « extrême droite » : un badge d’honneur pour les patriotes ?
Dans ce contexte, un renversement symbolique s’opère. Être traité d’« extrême droite » par l’État ou les médias mainstream devient, pour certains, une preuve de patriotisme et de souverainisme. Comme le souligne Nicolas Dupont-Aignan, cette étiquette est souvent utilisée pour marginaliser ceux qui défendent la souveraineté nationale, le contrôle des frontières ou une critique de l’Union européenne. François Asselineau (UPR) et Florian Philippot (Les Patriotes), autres figures souverainistes, partagent ce constat, dénonçant une presse alignée sur le système qui cherche à étouffer les voix dissidentes.
Cette perception est renforcée par la défiance croissante envers les institutions et les médias. Selon un sondage CEVIPOF de 2024, 54 % des Français estiment que les médias ne reflètent pas leurs préoccupations, et 44 % se méfient des résultats électoraux officiels. Dans ce climat, l’accusation d’« extrême droite » perd de son pouvoir disqualifiant. Au contraire, elle peut galvaniser un électorat lassé des étiquettes imposées par l’État et en quête de figures authentiquement patriotiques.
La profession de foi : la vraie boussole de l’électeur
Face à ces classifications orientées, il est essentiel que les citoyens se forgent leur propre opinion, sans se laisser influencer par les étiquettes de l’État. La profession de foi, document obligatoire pour les candidats aux élections, est un outil clé. Ce texte, qui présente le programme et les valeurs du candidat, permet aux électeurs de juger sur le fond. Par exemple, lors des municipales de 2020, les professions de foi étaient limitées à deux pages et devaient être claires et percutantes pour capter l’attention. En complément, les interventions des candidats à la radio, à la télévision, dans la presse écrite ou sur les réseaux sociaux offrent une vision directe de leurs idées, loin des filtres imposés par l’État ou les médias.
Plutôt que de se fier aux catégories comme « extrême droite » ou « extrême gauche », les électeurs devraient examiner les propositions concrètes : un candidat prône-t-il la souveraineté nationale ? Défend-il les intérêts locaux ? Ses idées sont-elles cohérentes avec les besoins du pays ? Ces questions, et non les étiquettes officielles, devraient guider le vote.
Les outils insidieux de l’État pour influencer les résultats électoraux
Au-delà des classifications politiques, l’État dispose de nombreux outils insidieux pour orienter les résultats électoraux en sa faveur. Le redécoupage électoral, par exemple, est une pratique controversée qui peut modifier l’équilibre des forces dans une circonscription. À Montpellier, la 2e circonscription législative illustre parfaitement cette stratégie : sa configuration en étoile, décrite dans une analyse de Médiacités (2022), intègre des quartiers populaires votant traditionnellement à gauche pour diluer les bastions de droite, garantissant ainsi un résultat plus favorable aux candidats alignés sur le pouvoir en place. Ce découpage, qui s’appuie sur des données électorales précises, est dénoncé comme une manipulation visant à faußer la représentation démocratique.

D’autres pratiques, moins visibles mais tout aussi problématiques, sont régulièrement rapportées. Certains candidats, notamment ceux issus de partis souverainistes ou anti-système, font face à un refus de bancarisation, ce qui entrave leur capacité à financer leur campagne. Par ailleurs, des professions de foi, pourtant essentielles pour informer les électeurs, sont parfois bloquées dans les centres de tri postaux et n’arrivent jamais à destination, privant les citoyens d’un accès direct aux programmes des candidats. Ces obstacles, souvent attribués à des « erreurs logistiques », sont perçus par les partis concernés comme des tentatives délibérées de saboter leur campagne, renforçant l’idée que l’État use de méthodes détournées pour obtenir le résultat électoral souhaité.

Reprendre le pouvoir sur son vote
La classification des partis politiques par l’État, illustrée par la circulaire Castaner ou le nuancier des législatives, soulève des interrogations sur la neutralité des institutions. En enfermant les candidats dans des cases comme « extrême droite », l’État semble chercher à discréditer les voix souverainistes pour favoriser un résultat aligné sur ses intérêts. Cette pratique, combinée à l’alignement présumé de la presse mainstream, contribue à fausser le débat démocratique.
Dans ce contexte, il est temps de redonner aux citoyens la pleine responsabilité de leur choix. Lire la profession de foi, écouter les candidats, comparer leurs idées : voilà les véritables outils pour voter en conscience. Quant à l’étiquette « extrême droite », elle ne doit plus faire peur. Dans une France où le patriotisme et le souverainisme gagnent du terrain, elle devient un symbole de résistance face à un système perçu comme déconnecté. À l’inverse, l’indulgence envers l’extrême gauche, malgré sa violence avérée, doit être questionnée. En 2025, plus que jamais, les Français sont appelés à voter avec discernement, loin des manipulations et des étiquettes imposées.
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