Le verdict du 24 septembre 2025 condamnant Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme dans l’affaire libyenne soulève une certaine indignation, mais aussi des questions sur les zones d’ombre de son passé.
Si la justice semble dévoyée avec un renversement de la charge de la preuve, une exécution provisoire contestable et une immunité pour les faux médiatiques, – comme l’a analysé Philippe de Villiers sur CNews – Sarkozy n’est pas exempt de reproches.
Son rôle dans la mort de Kadhafi, qui a éliminé un témoin potentiel, et sa « trahison » du peuple français via le traité de Lisbonne pourraient être vus comme un retour de bâton. Pendant ce temps, son fils Louis semble prêt à reprendre le flambeau politique, suggérant que la dynastie Sarkozy n’est pas éteinte. Beaucoup de questions restent en suspens…
Le tribunal a balayé trois chefs d’accusation – absence de corruption, d’enrichissement personnel et de financement libyen avéré pour la campagne de 2012 – pour ne retenir que l’association de malfaiteurs, basée sur un « faisceau d’indices » ténu. Après une décennie d’enquête coûteuse, ce verdict apparaît comme un point de bascule judiciaire, selon l’analyse de Philippe de Villiers sur CNews le 26 septembre : la charge de la preuve bascule vers l’accusé, obligé de démontrer son ignorance des actes de ses collaborateurs. Dans un véritable État de droit, c’est à l’accusation de prouver la culpabilité ; ici, l’absence de preuves concrètes devient un argument contre Sarkozy. De Villiers souligne ce renversement comme hallucinant : « Quand il n’y a rien, il n’y a rien à prouver. » Cette inversion évoque les pratiques américaines, où deux récits s’affrontent et l’un l’emporte par pure politique.
L’exécution provisoire et le mandat de dépôt différé aggravent l’indignité : Sarkozy, qui s’est toujours présenté devant les juges, sera incarcéré d’ici janvier 2026, avant même l’appel. Cela prive les politiques du double degré de juridiction, les plaçant en position d’infériorité dès la première instance. Conçue pour empêcher récidives ou fuites, cette mesure semble détournée ici, comme dans d’autres affaires impliquant des figures de droite.
De Villiers y voit une jurisprudence dangereuse, appliquée déjà à Marine Le Pen et promise à d’autres, comme Jordan Bardella (qui verra peut-être arriver son tour au moment opportun).
Car nuançons : Sarkozy n’est pas un agneau immaculé.
Son intervention décisive en Libye en 2011, sous mandat ONU, a précipité la chute et la mort par lynchage de Mouammar Kadhafi en octobre de la même année.
Kadhafi, accusé d’avoir financé Sarkozy avec 50 millions d’euros, était un témoin clé potentiel ; sa disparition violente a-t-elle opportunément fermé des bouches ? L’affaire libyenne, avec ses allégations de pacte occulte, laisse planer des ombres sur les motivations de cette guerre, qui a plongé la Libye dans le chaos et favorisé l’immigration incontrôlée vers l’Europe. Était-ce une coïncidence bienvenue ?
De même, le traité de Lisbonne de 2008 reste une plaie ouverte : après le rejet populaire du traité constitutionnel par référendum en 2005 (55 % de non), Sarkozy a contourné la volonté du peuple en le faisant ratifier par le parlement. Cette « trahison » démocratique, vue comme un déni de souveraineté, pourrait être interprétée comme un retour de bâton judiciaire. En imposant une Europe supranationale sans consultation, Sarkozy a alimenté le sentiment d’une élite déconnectée, propice à des règlements de comptes via les tribunaux.
N’est-ce pas l’ironie du sort pour un homme qui a souvent joué avec les règles ?
Malgré ces nuages, la dynastie Sarkozy semble loin d’être éteinte. Son fils Louis, âgé de 28 ans, se lance en politique : candidat à la mairie de Menton pour les municipales de mars 2026, il multiplie les apparitions publiques, promouvant un livre sur Napoléon et soutenant son père lors du procès. Formé aux États-Unis, avec un passé militaire et des ambitions affichées, Louis pourrait reprendre le flambeau, perpétuant un héritage familial controversé mais résilient. La relève est-elle prête à affronter les mêmes tempêtes judiciaires ?
Beaucoup de questions restent en suspens : le « faisceau d’indices » tiendra-t-il en appel ? Kadhafi mort, qui corroborera les allégations ? Et si cette condamnation n’était que le symptôme d’une justice idéologisée, inversant la barbarie – quatre ans pour le logeur du Bataclan, cinq pour Sarkozy ?
Du « Mur des cons » aux scalps collectionnés, la magistrature semble cibler les puissants de droite.
Cette indignité judiciaire ébranle une fois de plus la République, mais elle interroge aussi les actes passés de Sarkozy. L’histoire jugera-t-elle au-delà des tribunaux ?
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