La doctrine Trump pour un monde en mutation

La doctrine Trump pour un monde en mutation

En novembre 2025, la Maison Blanche a publié la nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis, un document d’une trentaine de pages qui marque un tournant décisif dans la politique étrangère américaine.

Signé par le président Donald J. Trump, ce texte se présente comme un plan concret pour restaurer la puissance américaine, corriger les erreurs du passé et prioriser les intérêts nationaux.

Il s’agit d’une doctrine pragmatique, ancrée dans le slogan « America First » , qui rompt avec les approches globalistes des administrations précédentes. Ce document, court mais dense, expose ce que les États-Unis veulent, les moyens à leur disposition et une stratégie régionale précise. Il suscite déjà de vives réactions internationales, notamment en Europe, où il est perçu comme un mélange de réalisme brutal et d’appels à une coopération redéfinie. Dans un monde marqué par des rivalités croissantes, cette stratégie vise à assurer la domination américaine au XXIe siècle, tout en évitant les pièges des interventions interminables.

Les erreurs du passé et la correction Trumpienne

Le document commence par un diagnostic sévère des stratégies américaines post-Guerre froide. Selon lui, les élites étrangères ont commis une erreur fatale en visant une domination mondiale permanente, sans lien direct avec les intérêts nationaux. Cela a conduit à des guerres coûteuses, un libre-échange destructeur pour l’industrie américaine et une dépendance excessive aux alliés qui déchargent leurs coûts de défense sur les États-Unis. Les institutions internationales, souvent anti-américaines, ont érodé la souveraineté nationale.

Ce bilan fait écho à une critique plus large du mondialisme, accusé de diluer les nations au profit d’élites transnationales.

Trump est présenté comme le correcteur nécessaire. Dès son premier mandat, il a prouvé que des choix audacieux pouvaient inverser la tendance : accords d’Abraham au Moyen-Orient, renforcement des alliances et focus sur la paix par la force. En huit mois de son second mandat, il revendique avoir résolu huit conflits majeurs, de Gaza à l’Arménie-Azerbaïdjan, en passant par Israël-Iran. Cette « présidence de la paix » repose sur une diplomatie non conventionnelle, une puissance militaire dissuasive et un levier économique. Le document pose trois questions centrales : que veut l’Amérique ? Quels sont ses moyens ? Comment les connecter dans une stratégie viable ?

Ce que veut l’Amérique : survie, prospérité et influence

Au cœur de la doctrine, les États-Unis aspirent à leur survie en tant que république souveraine protégeant les droits naturels de ses citoyens. Priorité à la sécurité des frontières, à la lutte contre l’immigration massive, les trafics de drogue et les influences hostiles. Le texte insiste sur une infrastructure résiliente, une armée la plus puissante du monde et une force de dissuasion nucléaire modernisée. Économiquement, l’Amérique vise la domination : une économie dynamique, un secteur énergétique exportateur, une base industrielle robuste et une innovation protégée du vol intellectuel.

Sur le plan international, les objectifs sont régionaux et pragmatiques. Dans l’hémisphère occidental, appliquer un « Corollaire Trump » à la Doctrine Monroe pour exclure les incursions étrangères et stabiliser la région contre les migrations. En Asie, contenir la Chine en sécurisant les chaînes d’approvisionnement et en maintenant la liberté de navigation. En Europe, soutenir les alliés pour préserver leur liberté tout en restaurant leur confiance civilisationnelle. Au Moyen-Orient, éviter les « guerres éternelles » en empêchant une domination hostile sur le pétrole. En Afrique, passer d’une aide idéologique à des investissements mutuellement bénéfiques. Ces intérêts vitaux sont priorisés sans dispersion, marquant une rupture avec les listes interminables des stratégies passées.

Les moyens américains : une puissance inégalée

Les États-Unis disposent d’atouts enviables : une économie innovante, un système financier dominant, une armée supérieure, des alliances stratégiques et une géographie favorable. Le document met l’accent sur la « soft power » américaine, fondée sur une culture de compétence et de mérite, rejetant les pratiques discriminatoires comme le DEI. Trump accélère la réindustrialisation, les coupes fiscales, la dérégulation et l’investissement en technologies émergentes pour renforcer ces bases.

Cette stratégie lie étroitement la puissance intérieure et extérieure. L’énergie américaine, libérée des idéologies « Net Zero » , devient un outil d’influence. La finance et l’innovation servent de leviers pour contrer les rivaux. L’objectif : unir ces actifs pour une Amérique plus forte, plus riche et plus sûre.

Les principes de la stratégie : pragmatisme et America first

La politique étrangère de Trump est décrite comme pragmatique, réaliste et principielle, sans idéologie rigide. Les principes clés incluent une définition focalisée de l’intérêt national, la paix par la force, une prédisposition au non-interventionnisme et un réalisme flexible. La primauté des nations souveraines est affirmée contre les organisations transnationales. La souveraineté est protégée contre la censure étrangère et les manipulations migratoires. L’équilibre des pouvoirs empêche toute domination adverse, tandis que la justice exige un traitement équitable dans les alliances et le commerce.

Le document critique l’hypocrisie des alliés qui profitent de la générosité américaine sans réciprocité.

Les Européens, par exemple, sont invités à augmenter leurs dépenses de défense à 5% du PIB, comme promis à La Haye.

La compétence et le mérite sont élevés au rang de priorités civilisationnelles, contre les idéologies radicales qui affaiblissent l’Amérique de l’intérieur.

Les priorités : fin de l’immigration massive et sécurité économique

Parmi les priorités, la fin de l’ère de l’immigration massive domine. Les frontières sécurisées sont vues comme essentielles à la souveraineté, contre les invasions, le terrorisme et les trafics. Le document appelle à une coopération internationale pour stopper les flux déstabilisants.

La protection des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression, est affirmée contre les abus gouvernementaux. Le partage des charges impose aux alliés une responsabilité accrue, avec des incitations pour ceux qui alignent leurs contrôles d’exportations. Le realignement par la paix utilise la diplomatie présidentielle pour stabiliser les régions et ouvrir des marchés.

La sécurité économique est fondamentale : commerce équilibré, sécurisation des chaînes critiques et réindustrialisation. Le renforcement de la base industrielle de défense, la dominance énergétique et la préservation de la suprématie financière sont détaillés. Le rejet des idéologies climatiques, accusées d’avoir nui à l’Europe, souligne un appel à l’autonomie énergétique.

Les Régions : Une Approche Priorisée

La stratégie régionale évite l’exhaustivité pour se concentrer sur les intérêts vitaux.

Hémisphère occidental : le corollaire Trump

L’Amérique réaffirme sa prééminence via un « Corollaire Trump » à la Doctrine Monroe, excluant les rivaux non-hémisphériques. Objectifs : enrôler les alliés pour contrôler migrations et cartels, étendre les partenariats pour développer ressources stratégiques. Priorité à la diplomatie commerciale, aux déploiements militaires ciblés et à la réduction des influences adverses, comme celles de la Chine.

Asie : gagner l’avenir économique, prévenir la confrontation

La Chine est le rival principal. Le document critique les erreurs passées favorisant son ascension et appelle à un endiguement économique : rééquilibrer le commerce, protéger les chaînes d’approvisionnement et aligner les alliés contre les pratiques prédatrices. Militairement, maintenir la dissuasion dans la Première Chaîne d’Îles, sécuriser le détroit de Taïwan et la mer de Chine méridionale. Coopération accrue avec l’Inde, le Japon et l’Australie via le Quad (Dialogue de Sécurité Quadrilatéral – en anglais : Quadrilateral Security Dialogue).

Europe : promouvoir la grandeur

L’Europe est en déclin économique et civilisationnel, dû à l’immigration, la censure et la perte de confiance.

Le document accuse l’UE d’éroder les souverainetés et appelle à restaurer l’identité occidentale. Priorité à la stabilité avec la Russie, via une fin rapide de la guerre en Ukraine. Les États-Unis encouragent les partis patriotiques et un partage des charges accru, tout en critiquant l’hypocrisie européenne sur les dépendances énergétiques.

Moyen-Orient : transférer les fardeaux, construire la paix

Moins prioritaire qu’avant, grâce à l’autonomie énergétique américaine. Focus sur la paix via les Accords d’Abraham étendus, la neutralisation de l’Iran et la stabilisation. Passer d’interventions à des partenariats économiques, acceptant les traditions locales sans ingérence.

Afrique : de l’aide à l’investissement

Abandonner l’idéologie libérale pour des partenariats mutuels : résoudre les conflits, promouvoir commerce et investissements en énergie et minéraux critiques. Vigilance contre le terrorisme sans engagements prolongés.

Réactions et implications : un monde divisé

Ce document a provoqué des remous en Europe, où il est vu comme une ingérence. Les leaders critiquent ses appels à des tarifs contre la Chine et sa description factuelle du déclin européen, mais certains, comme en France, envoient des signaux de convergence sur les douanes. Des voix soulignent l’hypocrisie américaine : forcer l’Europe à acheter du gaz cher tout en critiquant son affaiblissement, ou promouvoir le wokisme via des ONG tout en le dénonçant. Pourtant, la doctrine invite l’Europe à suivre son bon sens pour retrouver indépendance et prospérité, sans se noyer dans le filet américain.

Globalement, cette stratégie actualise un impérialisme américain adapté, rompant avec le mondialisme.

Elle reconnaît les erreurs post-1945 : libre-échange destructeur, guerres inutiles, immigration excessive. En repliant sur les Amériques tout en sécurisant les routes commerciales, elle positionne la Chine comme rival principal. Pour l’Europe, c’est un appel à renouer avec la Russie et à abandonner les normes excessives, mais aussi une invitation à assouplir pour les firmes américaines.

En conclusion, la Stratégie de Sécurité Nationale de 2025 est une feuille de route pour une Amérique dominante, riche et pacifique. Elle pourrait perdurer sous JD Vance, marquant une ère de réalisme nationaliste. Mais son succès dépendra de la capacité des alliés à s’aligner sans se soumettre, et des rivaux à négocier sans confrontation.

Dans un monde multipolaire, cette doctrine pourrait stabiliser ou diviser, selon qu’elle soit vue comme bienveillante ou hégémonique. 

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