La persécution de la foi chrétienne : l’affaire finlandaise comme symptôme d’un malaise européen

L’Affaire Räsänen : un procès symbolique en Finlande

En cette fin d’octobre 2025, la Cour suprême de Finlande a tenu des audiences qui pourraient marquer un tournant dans l’histoire de la liberté religieuse en Europe.

Au cœur de cette affaire se trouve Päivi Räsänen, une députée et ancienne ministre de l’Intérieur, ainsi que Juhana Pohjola, un évêque luthérien.

Tous deux sont poursuivis pour « incitation à la haine » en raison de déclarations inspirées de la Bible, critiquant l’homosexualité et affirmant la distinction divine entre hommes et femmes.

Ce qui a commencé en 2019 par un simple tweet de Räsänen citant un verset des Romains – pour contester le soutien de son église à une marche des fiertés – s’est transformé en une saga judiciaire interminable.

Acquittés à deux reprises par des tribunaux inférieurs, ils font face à un appel du procureur qui pourrait les condamner à deux ans de prison, avec en prime l’exigence de censurer leurs écrits en ligne. Cette poursuite, qualifiée par certains de « procès de la Bible » , illustre une tendance alarmante : la chrétienté est de plus en plus placée sous surveillance, victime d’attaques judiciaires et sociétales qui la dépeignent comme une menace discriminatoire, tandis que d’autres religions bénéficient souvent d’une indulgence remarquable.

Les multiples attaques contre la chrétienté en Europe

Cette affaire finlandaise n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans un modèle plus large d’attaques contre la chrétienté, où les expressions de foi chrétienne sont scrutées, censurées ou criminalisées au nom de valeurs modernes comme l’inclusion ou la neutralité. En Europe, les actes antichrétiens se multiplient : en France, par exemple, plus de 400 incidents ont été recensés rien qu’au premier semestre de 2025, incluant vandalismes, incendies et violences contre des églises ou des symboles sacrés. Des statues de la Vierge sont profanées, des croix effacées des espaces publics, et des événements culturels chrétiens annulés sous prétexte de prosélytisme. À Marseille, une projection d’un film documentaire sur le Sacré-Cœur a été interdite dans un lieu municipal au dernier moment, invoquant la laïcité pour éviter toute forme de promotion religieuse. Pourtant, dans la même ville, le maire participe ouvertement à des fêtes musulmanes comme l’Aïd-el-Kébir, promettant même l’extension de mosquées sur des terrains publics et déclarant que la cité « doit » ces facilités à la communauté. Cette disparité est flagrante : tandis que les traditions chrétiennes sont reléguées au privé, les manifestations d’autres religions sont encouragées, parfois au nom de l’intégration culturelle.

La laïcité sélective en politique française

Ce deux poids deux mesures est particulièrement visible dans le paysage politique français, où certains partis de gauche, comme La France Insoumise, affichent une laïcité sélective. Ils dénoncent avec vigueur le financement public de symboles chrétiens emblématiques, tels que la rénovation de la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille, qualifiée de dépense injustifiée pour un monument « non-universel« . En revanche, ils défendent ardemment des établissements musulmans, comme un lycée confessionnel à Lille, contre la suppression de subventions, en criant à l’islamophobie. Ils plaident même pour l’installation de salles de prière islamiques dans les universités, voyant cela comme un accommodement raisonnable. Quant aux actes de violence contre les chrétiens – près d’un millier en 2023, soit deux par jour –, ils passent souvent sous silence, alors que les discriminations envers d’autres communautés religieuses font l’objet de condamnations immédiates et publiques. Cette incohérence n’est pas fortuite : elle semble dictée par des calculs électoraux, visant à séduire des électorats issus de l’immigration musulmane, au détriment d’une application équitable de la laïcité.

Un phénomène étendu à l’échelle européenne

Au-delà de la France, cette dynamique se retrouve dans d’autres pays européens.

En Finlande, le procureur argue que même des citations bibliques « inoffensives » peuvent être considérées comme haineuses si elles heurtent des sensibilités contemporaines, menaçant ainsi la liberté d’expression religieuse.

Räsänen elle-même refuse de s’excuser pour des paroles qu’elle attribue non à son opinion personnelle, mais à la doctrine divine. Si elle est condamnée, cela pourrait créer un précédent dangereux, où citer la Bible devient un délit, tandis que des discours issus d’autres textes sacrés – souvent plus explicites sur des sujets similaires – échappent à une telle scrutinité. Pourquoi cette focalisation sur le christianisme ? Parce qu’il est perçu comme l’héritage dominant de l’Occident, donc un symbole à déconstruire pour promouvoir une diversité qui, ironiquement, tolère moins les racines chrétiennes que les influences extérieures. Des festivals communautaires musulmans sont célébrés avec drapeaux et soutiens officiels, mais une crèche de Noël ou une croix publique suscite des débats interminables sur la neutralité.

Enjeux globaux et appel à la réflexion

Ces attaques incessantes contre la chrétienté – judiciaires, politiques et culturelles – soulèvent une question fondamentale : où est l’équilibre entre protection contre la discrimination et respect de la liberté religieuse ?

En criminalisant des croyances millénaires au nom de la modernité, on risque d’effacer une part essentielle de l’identité européenne.

L’affaire Räsänen, avec sa symbolique puissante d’un Christ bâillonné par les couleurs du drapeau finlandais, rappelle que la tolérance doit être universelle, sans quoi elle n’est que de l’hypocrisie.

Si la décision de la Cour suprême, attendue dans les prochains mois, confirme cette tendance, elle pourrait inspirer d’autres poursuites ailleurs, accélérant la marginalisation d’une foi qui a façonné l’Europe. Il est temps de questionner ce unilatéralisme : pourquoi la chrétienté est-elle constamment sous contrôle, alors que d’autres religions naviguent avec une liberté accrue ? La réponse réside peut-être dans un agenda sociétal qui priorise la déconstruction plutôt que l’harmonie.