Le 9 mai 2025, date symbolique de la victoire sur le nazisme, sera marqué par une décision totalement idiote du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a choisi de se rendre à Kiev pour célébrer le 75e anniversaire de la déclaration de Robert Schuman, qualifiant cet événement d’« anti-9 mai ». Cette prise de position, perçue comme une provocation, minimise le sacrifice colossal de l’Union soviétique dans la défaite du nazisme et s’inscrit dans une réécriture de l’histoire favorisant les récits occidentaux, notamment américains. Parallèlement, la présence du Premier ministre slovaque Robert Fico au défilé de la Victoire à Moscou, malgré les pressions de l’UE, souligne les fractures européennes face à cette mémoire historique.
L’ampleur du sacrifice soviétique : une vérité écrasante
La contribution de l’Union soviétique à la victoire sur le nazisme est indéniable, et les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’URSS a déploré environ 27 millions de morts, civils et militaires confondus, soit plus de 15 % de sa population. En comparaison, les États-Unis ont perdu environ 400.000 personnes, principalement des militaires. La différence est abyssale : soit 66,5 fois plus de pertes soviétiques qu’américaines. Dit encore autrement, lorsque 1 américain est mort au combat, 66 le sont côté russe ! Cette disparité reflète l’intensité des combats sur le front de l’Est, où l’URSS a affronté l’essentiel des forces nazies et a permis aux troupes américaines d’avancer plus « facilement ».
La bataille de Stalingrad (juillet 1942 – février 1943), tournant majeur de la guerre, illustre cet immense sacrifice. Les pertes soviétiques sont estimées à environ 1,1 à 1,3 million de soldats tués ou blessés, tandis que les forces de l’Axe (principalement allemandes) ont perdu environ 700.000 à 800.000 hommes, dont 400.000 Allemands. Les civils ont payé un tribut particulièrement lourd : environ 100.000 civils soviétiques ont été tués ou blessés, dont 40.000 lors des seuls bombardements allemands d’août 1942, qui ont détruit 80 % de la ville. Les estimations plus récentes suggèrent même jusqu’à 235 232 morts civils à Stalingrad et ses environs.
À l’inverse, le sol américain n’a jamais été touché par les combats, hormis l’attaque de Pearl Harbor, qui a causé environ 2.400 morts, majoritairement militaires. Cette absence de destructions sur leur territoire a permis aux États-Unis de se concentrer sur leur effort industriel et militaire, tout en subissant des pertes humaines incomparablement moindres. Affirmer que les Américains ont « sauvé l’Europe » du nazisme est donc une distorsion historique, largement orchestrée par Hollywood et la propagande culturelle occidentale.
Hollywood et la réécriture de l’histoire
Le cinéma américain a joué un rôle central dans la construction du mythe d’une victoire alliée dominée par les États-Unis. Des films comme Il faut sauver le soldat Ryan ou Le Jour le plus long glorifient le rôle américain, reléguant l’Union soviétique à un rôle marginal. Un sondage de l’Ifop réalisé en mai 1945 montre pourtant que, juste après la guerre, une majorité de Français reconnaissaient le rôle prédominant de l’URSS dans la défaite nazie. Au fil des décennies, cette perception s’est inversée sous l’influence de la propagande occidentale, qui a minimisé les sacrifices soviétiques tout en exagérant la contribution américaine. Cette manipulation a contribué à effacer la réalité du front de l’Est, où des batailles comme Stalingrad et Koursk ont brisé la machine de guerre nazie bien avant le débarquement de Normandie.
L’humiliation évitée grâce à de Gaulle : l’AMGOT et la résistance française
Les États-Unis, conscients de la défaite française de 1940, ont cherché à imposer leur tutelle sur la France après la guerre. Leur plan, connu sous le nom d’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories), prévoyait d’administrer la France comme un territoire occupé, en remplaçant le franc par une monnaie sous contrôle américain et en marginalisant le gouvernement français. Ce projet visait à museler la souveraineté française, considérée comme affaiblie par la collaboration de Vichy et la débâcle militaire.
Grâce à la ténacité du général de Gaulle, ce scénario humiliant a été évité. De Gaulle, en s’imposant comme chef de la France libre et en unifiant la Résistance via le Conseil national de la Résistance (CNR) en 1943, a redonné à la France une légitimité internationale. Son discours du 18 juin 1940 et son action diplomatique ont permis à la France de siéger parmi les vainqueurs en 1945, malgré les réticences américaines. En rejetant l’AMGOT, de Gaulle a préservé la souveraineté nationale, évitant une mise sous tutelle qui aurait durablement affaibli la France.
Robert Schuman : un passé trouble et une figure controversée
La célébration par Barrot de la déclaration de Robert Schuman, présentée comme un contrepoids au 9 mai, est d’autant plus problématique que Schuman est une figure controversée. Selon des recherches approfondies, Schuman, avant d’être considéré comme un « père de l’Europe », a un passé trouble lié à la collaboration avec le régime nazi. Né sujet allemand en 1886 au Luxembourg, Schuman a servi dans l’administration allemande pendant la Première Guerre mondiale et a été impliqué dans des activités sous l’occupation nazie de la Lorraine. En 1940, il a voté les pleins pouvoirs à Pétain, un acte qui l’a lié au régime de Vichy, bien qu’il ait ensuite été arrêté par la Gestapo. Ces éléments jettent une ombre sur son image de « héros européen », et sa déclaration de 1950, bien que fondatrice de la CECA, est vue par certains comme un outil de domination économique allemande sur l’Europe, sous couvert de réconciliation.
Le déni de la volonté populaire : le référendum de 2005 et le traité de Lisbonne
L’insistance de Barrot à célébrer Schuman et l’Europe est également un affront à la volonté démocratique des Français. En 2005, lors du référendum sur la Constitution européenne, 55 % des Français ont voté « non », exprimant leur rejet d’une intégration européenne perçue comme antidémocratique et contraire aux intérêts nationaux. Malgré ce verdict clair, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a contourné ce choix en faisant ratifier le traité de Lisbonne en 2008 par voie parlementaire, sans nouveau référendum. Ce traité, reprenant l’essentiel de la Constitution rejetée, a été perçu comme un coup d’État antidémocratique, imposant l’Europe contre la volonté populaire. Célébrer Schuman dans ce contexte revient à glorifier une construction européenne bafouant la souveraineté française.
Une diplomatie scandaleuse et dangereuse
Les propos de Jean-Noël Barrot, Ministre étranger aux Affaires, qualifiant la célébration du 9 mai à Kiev d’« anti-9 mai », sont non seulement scandaleux, mais aussi suicidaires dans le contexte géopolitique actuel. En minimisant la victoire sur le nazisme, il insulte la mémoire des millions de Soviétiques morts pour libérer l’Europe, tout en s’alignant sur une narrative atlantiste qui exalte le rôle américain au détriment de la vérité historique. Sa présence à Kiev, à l’invitation d’un régime ukrainien controversé, est perçue comme une provocation envers la Russie, dans un contexte de tensions extrêmes liées à la guerre en Ukraine. Cette posture, loin d’être diplomatique, attise les divisions et compromet la crédibilité de la France sur la scène internationale. Barrot, par ses choix, ne mérite plus le titre de diplomate, mais celui d’agent d’une politique étrangère irresponsable et antidémocratique.
Un affront à l’histoire et à la souveraineté
Le 9 mai devrait être un jour de mémoire unissant les nations dans le souvenir de la victoire sur le nazisme, un triomphe porté principalement par l’Union soviétique. En choisissant de célébrer Schuman à Kiev tout en dénigrant cette date, Jean-Noël Barrot trahit l’histoire, ignore le sacrifice soviétique et méprise la volonté des Français, qui ont rejeté l’Europe supranationale. Grâce à de Gaulle, la France a échappé à l’humiliation de l’AMGOT ; aujourd’hui, elle doit se libérer d’une diplomatie provocatrice et alignée sur des intérêts étrangers, pour retrouver sa voix souveraine et respectueuse des vérités historiques.
NDLR : il est a noté également que le général de Gaulle refusait systématiquement de participer aux commémorations du 6 juin en Normandie pour les raisons suscitées. Il préférait se rendre en Provence, le 15 août.
Le chef du ministère français des Affaires étrangères a déclaré qu'il viendrait à Kiev le 9 mai pour y organiser un « anti-9 mai » et célébrer le 9 mai 1950.
— Brainless Partisans 🏴☠️☢️☣️🪆 (@BPartisans) April 18, 2025
— Une sorte d’« anti-9 mai » aura lieu à Kiev. La France participera-t-elle d’une manière ou d’une autre à cela ?
- Je… pic.twitter.com/iP1mnhkB1H
Mise à jour du 19 avril 2025 - 22h00 -
Résolution Citoyenne
Depuis de nombreux mois, la France mobilise sa diplomatie, ses finances et ses armées dans le conflit russo-ukrainien. Le président de la République n’a jamais reçu pour cela l’aval, ni du peuple, ni du parlement.
Fidèle à sa vocation première et à l’image de la première et désormais célèbre « tribune des généraux », Place d’Armes s’associe et porte ici à votre connaissance une démarche légitime de nos camarades militaires et civils visant à réclamer le respect de la souveraineté populaire sur les sujets hautement sensibles de l’engagement de ses ressources et de ses forces militaires.
Laisser un commentaire