Une alliance avec les souverainistes et identitaires
En mai 2025, Samuel Samson, haut fonctionnaire du Département d’État américain, publie un texte révélateur intitulé « The Need for Civilizational Allies in Europe », qui expose la vision de l’administration Trump sur les relations transatlantiques. Ce document, relayé par des posts sur X comme ceux de @SouveraineTech ou @DrLiz16, traduit une volonté claire de combattre l’idéologie libérale incarnée par Bruxelles et les États européens qui s’y conforment, y compris le Royaume-Uni post-Brexit. Parallèlement, il révèle une proximité idéologique avec les mouvements souverainistes et identitaires en Europe, dans une tentative de remodeler le continent selon les valeurs trumpistes.
Une croisade contre le libéralisme européen
Le texte de Samson s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump visant à démanteler ce qu’elle perçoit comme une hégémonie libérale en Europe. Il dénonce les « dérives » de l’Union européenne, accusée de s’attaquer à la civilisation occidentale par des politiques de censure numérique, de migrations massives et de restrictions à la liberté religieuse. Ces griefs, déjà exprimés par J.D. Vance lors de la Conférence sur la sécurité de Munich 2025, visent des mesures comme le Digital Services Act, perçu comme un outil de répression des voix dissidentes, ou la surveillance accrue des discours en ligne en Allemagne. Le Royaume-Uni, malgré le Brexit, n’échappe pas à ces critiques : Samson cite les arrestations de chrétiens priant devant des cliniques d’avortement, comme Adam Smith-Connor, pour illustrer une supposée dérive autoritaire.
Cette offensive s’appuie sur une rhétorique civilisationnelle. Samson revendique un héritage occidental commun, ancré dans les traditions d’Athènes, de Rome et du christianisme médiéval, tout en omettant sciemment l’influence des Lumières européennes – pourtant centrale dans la fondation des États-Unis. Cette omission reflète une volonté de réécrire l’histoire pour justifier une vision conservatrice, alignée sur les idéaux néo-réactionnaires américains. Kristi Noem, Secrétaire à la Sécurité intérieure, va jusqu’à déformer le principe d’Habeas Corpus, le présentant comme un droit présidentiel d’élimination, une interprétation qui trahit une intention de vassalisation juridique de l’Europe.
Une proximité avec les mouvements souverainistes et identitaires
L’administration Trump trouve des alliés naturels dans les mouvements souverainistes et identitaires européens, qui partagent son rejet du libéralisme mondialiste. Samson salue des « nations chrétiennes » comme la Hongrie de Viktor Orbán, souvent qualifiée à tort de régime autoritaire par Bruxelles. Ce discours fait écho aux positions de partis comme le Rassemblement National en France, l’Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne, ou encore le parti Chega au Portugal, qui a obtenu 22,6 % des voix en 2025. Ces mouvements, souvent qualifiés d’extrémistes par leurs gouvernements, sont présentés comme des défenseurs de l’autodétermination des peuples face à une UE accusée de trahir ses racines.
Cette proximité idéologique est évidente dans les critiques partagées de la « censure » européenne et des migrations. L’AfD, par exemple, est surveillée comme une « organisation extrémiste » en Allemagne, une mesure dénoncée par Samson comme une atteinte à la démocratie. De même, Marine Le Pen, condamnée pour détournement de fonds et interdite de candidature, est citée comme victime d’une instrumentalisation politique. Ces exemples résonnent avec les thèses identitaires, qui, selon des analyses comme celles de l’ECFR, rejettent le multiculturalisme et prônent la préservation d’une identité européenne « blanche » – une vision compatible avec le trumpisme, qui s’oppose aux politiques « woke » et à l’immigration musulmane.
Un projet de vassalisation sous couvert de civilisation
Derrière cette rhétorique, l’administration Trump cherche à transformer l’UE de l’intérieur, comme le note un rapport de l’ECFR d’avril 2025. En s’appuyant sur des alliés comme Giorgia Meloni, qui a repris le discours trumpiste d’une « alliance civilisationnelle », et en ciblant des partis souverainistes, Trump vise à affaiblir les institutions libérales de Bruxelles. Le Royaume-Uni, libéré des contraintes de l’UE, est vu comme un partenaire privilégié pour un accord commercial bilatéral, une stratégie qui contourne l’UE et renforce les souverainistes britanniques comme Nigel Farage.
Ce projet, dénoncé comme une tentative de « changement de régime » sur les réseaux sociaux, s’appuie sur un chantage économique et numérique. Anu Bradford, citée dans le texte de Samson, souligne que Washington utilise son empire numérique pour imposer ses vues, notamment en menaçant les entreprises européennes de sanctions si elles maintiennent des politiques de diversité. Cette dynamique, qualifiée de « vassalisation » par des observateurs, vise à rétablir un ordre occidental dominé par les États-Unis, où l’autonomie européenne est sacrifiée au profit d’une alliance civilisationnelle conservatrice.
La fin de l’Europe mondialiste ?
L’administration Trump, sous couvert de défendre un héritage civilisationnel commun, mène une guerre idéologique contre les mondialistes européens, en s’appuyant sur des mouvements souverainistes et identitaires. Cette stratégie, qui englobe le Royaume-Uni malgré le Brexit, révèle une volonté de briser les élites européennes soumises à la finance hors sol. Le pari – et l’espoir – de ces dernières est que la parenthèse Trump se refermera rapidement comme elle s’est refermée en 2021 à l’issue de son premier mandat et que tout pourra recommencer comme avant avec l’élection d’un nouveau POTUS (Président Of The United States) qui reprendrait les rênes d’une Amérique néo-conservatrice à nouveau alignée sur les slogans du Nouvel Ordre Mondial et de l’agenda de Davos. Tout l’enjeu est là et il n’est pas mince : retour à la case départ avec l’esclavage des nations par la dette éternelle ou libération des peuples avec l’émergence d’un nouveau monde multipolaire.
Laisser un commentaire