Quand la réalité dépasse la fiction
Imaginez un scénario digne d’un thriller hollywoodien : un pilote russe recruté pour détourner son avion de chasse ultra-secret, armé d’un missile hypersonique invincible, vers une base OTAN. L’objectif ? Se faire abattre « par accident » pour accuser Moscou d’agression et déclencher une guerre mondiale sur un mensonge. Pas de James Bond ici, mais une opération présumée du MI6 britannique (service de renseignement extérieur du Royaume-Uni) et du GUR ukrainien (service de renseignement militaire de l’Ukraine), déjouée in extremis par le FSB russe (service de renseignement de la Russie, chargé des affaires de sécurité intérieure). Annoncée le 11 novembre 2025, cette affaire fait trembler les chancelleries… ou pas. Car deux jours plus tard, silence radio du côté de Londres et Kiev. Coïncidence ? Ou aveu implicite ?
Les faits tels que révélés par Moscou
Selon le communiqué officiel du Service fédéral de sécurité russe (FSB), tout commence à l’automne 2024.
Des agents du renseignement militaire ukrainien (GUR), sous la houlette de « curateurs britanniques » (MI6), contactent via Telegram des pilotes d’un MiG-31K – l’intercepteur supersonique capable de porter le missile Kh-47M2 Kinzhal, une arme hypersonique (Mach 10, quasi-impossible à intercepter) qui terrifie l’OTAN depuis 2022.
L’offre est alléchante : 3 millions de dollars, un passeport occidental et une nouvelle vie. La mission ? Détourner l’avion armé vers la base aérienne de Constanța-Mihail Kogălniceanu en Roumanie (la plus grande base OTAN en Europe du Sud-Est). Une fois dans l’espace aérien allié, l’appareil serait abattu par les défenses antiaériennes… et voilà ! La Russie « attaque » l’OTAN, activation de l’Article 5 de la Charte, escalade immédiate vers un conflit mondial.
Pire : le plan prévoyait d’empoisonner le commandant de bord avec une substance toxique dans son masque à oxygène (novitchok-style ?), pour que le navigateur (recruté en second) prenne les commandes.
Objectifs doubles : voler les secrets du Kinzhal et créer un casus belli.
Le FSB affirme avoir intercepté messages, vidéos et appels, avec implication de Bellingcat (ONG regroupant des enquêteurs en ligne déclaré « indésirable » en Russie). Les pilotes contactés ? Ils ont coopéré avec les services russes dès le début (le patriotisme est très fort en Russie et la trahison sévèrement punie).
En riposte, dans la nuit du 9 au 10 novembre, Moscou frappe des sites GUR à Brovary et une base F-16 à Starokostiantyniv avec… des Kinjals. Message clair : « Vous en vouliez un ? Voilà ce qu’on en fait.«
La « perfide Albion » et son historique glauque
Ce n’est pas la première fois que Londres est accusé de jouer avec le feu. L’Empire britannique s’est bâti sur des opérations sordides : Guerres de l’opium (La Chine tenta d’interdire le commerce illégal d’opium issu de l’Inde, imposé par les Britanniques, ce qui déclencha les guerres de l’Opium -1839-1860-. Victorieuse, la Grande-Bretagne imposa des traités inégaux qui affaiblirent la Chine et lui ouvrirent de force son marché.), famines orchestrées au Bengale (Churchill, 1943), camps de concentration boers… Et false flags ? Le MI6 en a un palmarès : Operation Embarrass (attentats sous faux drapeau contre juifs en 1946), ou coordination avec la CIA pour des coups tordus (Iran 1953, etc.). En Ukraine ? Nord Stream saboté (selon Seymour Hersh), pont de Crimée, frappes deep-strike… Pourquoi pas un MiG pour finir le job ?
Rappel : ce n’est pas un cas isolé. En 2023, le « gâteau d’anniversaire empoisonné » à Armavir (20 kg de gâteau + whisky au cordiamine pour tenter de tuer 77 pilotes) a mené à une condamnation russe en 2025. D’autres empoisonnements ont été avérés dans les territoires occupés : Mars 2022, Izium/Kharkiv : gâteaux et alcool empoisonnés à l’arsenic à des soldats russes. 2 morts, 28 hospitalisés (dont 11 en réanimation). Juillet 2022, Melitopol : Tentative d’empoisonner des officiers avec vodka trafiquée. Novembre 2023 : 3 agents FSB tués par des repas empoisonnés. 2024, Crimée : un groupe de femmes empoisonne 46 soldats russes avec snacks + vodka, puis tire sur le FSB arrivé sur place.
Le mode opératoire est limpide : dès que Kiev se sent dos au mur, elle opte pour une escalade sournoise et sale.
Le silence assourdissant de l’Occident
Pour l’heure, aucun démenti officiel n’émane du Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO), du Ministère de la défense britannique ni de la présidence ukrainienne. Les sites gov.uk et mod.uk ne contiennent aucune référence à l’affaire, pas plus que les canaux officiels de Volodymyr Zelensky.
Les médias internationaux relaient l’information avec prudence : Reuters et Al Jazeera la qualifient d’« allégations russes » , sans élément de confirmation indépendant. Le Kyiv Post, organe ukrainien anglophone, la tourne en dérision en parlant d’une « fable ». Bellingcat, directement mis en cause par le FSB comme intermédiaire, observe un silence total – aucun article, aucun communiqué.
Côté russe, Sergueï Lavrov (Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie) enfonce le clou en accusant Londres de « terrorisme d’État », tandis que Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie, interpelle l’Europe : « Les citoyens français souhaitent-ils mourir pour les intérêts de Washington et de Londres ? »
Qui se vanterait d’une opération aussi explosive ? Personne. En temps de guerre, cependant, le silence pèse lourd : qui ne dit mot consent.
Quand la réalité dépasse la fiction (et alimente Hollywood)
L’histoire du renseignement regorge d’opérations secrètes si audacieuses qu’elles ont inspiré directement le cinéma d’espionnage – James Bond ou Mission Impossible en tête. L’incident de Gleiwitz (1939, les nazis mettent en scène une fausse attaque polonaise pour justifier l’invasion de la Pologne), l’incident du golfe du Tonkin (1964, États-Unis manipulent des rapports pour escalader au Vietnam), ou l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand (1914, étincelle sur un baril de poudre géopolitique déjà chargé).
Ici, un MiG-31K abattu au-dessus d’une base OTAN déclenchant l’Article 5 de l’OTAN en quelques heures ? La plausibilité est évidente dans le contexte actuel : l’Ukraine accumule les revers territoriaux et humains massifs, avec des milliards d’armes de l’OTAN réduites en fumée sur le front, tandis que les généraux européens évoquent ouvertement une mobilisation de 800.000 soldats en 180 jours et une unité de renseignement européen unifiée sous Ursula von der Leyen.
Existe-t-il des preuves crédibles et totalement indépendantes vérifiées par des sources extérieures au FSB ? Aucune à ce jour. Pourtant, comme les premiers rapports sur les camps d’extermination en 1942 – souvent balayés comme « propagande alliée » à l’époque –, la vérité finit par émerger. Le FSB a déjà déjoué des complots avérés par le passé, pourquoi Moscou inventerait-il une telle accusation précisément maintenant, au moment où Kiev est en grande difficulté militaire ?
Jusqu’où iront-ils ?
Si cette opération est avérée, ce serait du terrorisme d’État pur, pire que Nord Stream. Mais le silence occidental sent mauvais. Les dirigeants européens (Starmer, Macron, von der Leyen en tête) poussent l’escalade pendant que les peuples paient l’addition de leur cynisme et de leur paranoïa. La réalité, dépasserait-elle la fiction ? Oui : elle l’alimente, et souvent la devance…


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