Dans un revirement spectaculaire, le gouvernement allemand, sous la houlette du chancelier Friedrich Merz, a annoncé des subventions massives pour diviser par deux ou trois le coût de l’énergie pour son industrie lourde.
Cette mesure, présentée comme temporaire et négociée avec la Commission européenne, vise à sauver un secteur en pleine déroute depuis 2022, victime des hausses de prix liées à la guerre en Ukraine et aux mécanismes absurdes du marché européen de l’énergie.
Mais derrière cette façade de sauvetage économique se cache une hypocrisie flagrante : l’Allemagne s’affranchit des règles qu’elle a elle-même imposées à l’Europe, au profit exclusif de ses intérêts, tout en aggravant la désindustrialisation française. Cette décision, décryptée dans une récente émission de TV Libertés, s’inscrit dans une guerre énergétique menée par Berlin contre Paris depuis des décennies, avec la complicité de l’UE et même de certaines banques françaises.
Une guerre énergétique historique : l’Allemagne contre le nucléaire français
Depuis 1974, comme le rappelle l’analyste Pierre-Yves Rougeyron dans l’émission, la France indemnise l’Allemagne pour compenser son avantage compétitif en matière d’énergie.
Grâce à son parc nucléaire imposé par Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing, la France disposait de l’électricité la moins chère d’Europe.
Incapable de suivre, Berlin a exigé une « indemnisation » au nom du couple franco-allemand et de l’idée européenne. Cela s’est traduit par l’indexation progressive des prix de l’électricité sur ceux du gaz, puis par l’intégration de l’euro-écologisme sous l’influence des Verts allemands. Angela Merkel, en sortant du nucléaire post-Fukushima, a accéléré cette dynamique : l’Allemagne subventionne massivement ses énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire), tout en forçant la France à vendre à bas prix son électricité « sale » – c’est-à-dire nucléaire – pour combler les trous.
Cette stratégie est une véritable guerre énergétique contre la France, comme nous le détaillions dans un article dédié. Berlin infiltre l’administration française via des acteurs comme Sven Rösner, directeur de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE), basé au ministère français de la Transition écologique. Ce « bureau allemand de l’énergie et des éoliennes » promeut l’éolien au détriment du nucléaire, subventionnant des ONG antinucléaires pour semer le doute sur sa sécurité. Résultat : la France investit 300 milliards d’euros dans la PPE3 pour des renouvelables inefficaces, importés d’Allemagne ou de Chine, tandis que l’Allemagne pollue avec ses centrales à charbon – émettant neuf à dix fois plus de gaz à effet de serre que la France en 2024. L’hypocrisie culmine avec le blocage, jusqu’en 2025, de la classification du nucléaire comme énergie verte à l’UE, imposé par Berlin sous pression des Verts.
La décision récente de subventionner l’industrie allemande – entre 3 et 5 milliards d’euros – n’est qu’une étape de plus. L’Allemagne, pensant pouvoir maintenir son écologisme payé par la France tout en devenant le hub gazier russe via Nord Stream, a vu son rêve s’effondrer avec la guerre en Ukraine.
Aujourd’hui, elle sauve son industrie en s’affranchissant des règles européennes qu’elle a conçues pour son profit, laissant la France payer la facture d’une énergie chère et d’une compétitivité érodée.
La trahison des banques françaises : un financement complice du charbon allemand
Pire encore, des banques françaises participent activement à cette trahison géopolitique et écologique. BNP Paribas, Société Générale, BPCE et Crédit Agricole, malgré leurs engagements post-COP21 d’arrêter les financements du charbon thermique, injectent des milliards dans l’expansion des mines allemandes, comme celle de Hambach exploitée par RWE – le site le plus polluant d’Europe. En juillet 2024, elles ont participé à un prêt de 5 milliards d’euros à RWE, sans restrictions, finançant directement le charbon qui alimente les centrales allemandes. Ces institutions affichent des profits records (plus de 11 milliards d’euros pour BNP Paribas seul), tout en détruisant des villages entiers en Allemagne – 22 au total, dont Manheim, rasé pour extraire du charbon polluant qui traverse les frontières et sape les efforts français comme les zones à faibles émissions.
Cette hypocrisie s’inscrit dans une vassalisation énergétique : en finançant le charbon allemand, les banques françaises sabotent leur propre nucléaire décarboné, favorisant une dépendance européenne au gaz et au charbon. C’est une trahison qui profite à Berlin, au détriment de la souveraineté française et de l’environnement, avec des nuages toxiques affectant toute l’Europe.
L’alliance toxique Allemagne-UE : évincer la France de son leadership
Cette guerre énergétique n’est qu’un volet d’une alliance toxique entre l’Allemagne et l’UE pour évincer la France de son leadership européen. Comme nous l’expliquios déjà dans un précédent article, Berlin utilise l’UE comme outil de domination, avec Ursula von der Leyen en fer de lance. Le Green Deal de 2020 désindustrialise l’Europe, réduit les rendements agricoles et décourage les investissements, au profit exclusif de l’industrie exportatrice allemande. Sur le plan militaire, le projet SCAF (Système de Combat Aérien du Futur) illustre cette marginalisation : l’Allemagne impose des conditions draconiennes sur le partage des technologies françaises (issues du Rafale), menaçant de bloquer le projet et explorant des alternatives avec la Suède ou le Royaume-Uni pour exclure Paris.
Commercialement, Berlin pousse pour un « bazooka » protectionniste via l’Instrument Anti-Coercion (ACI) contre les États-Unis, justifié par la concurrence chinoise sur l’automobile allemande. Cela accélère la déindustrialisation européenne, avec des sanctions contre la Russie – amplifiées par l’UE – causant une balkanisation du commerce et des coûts énergétiques exorbitants. La France, avec son modèle protectionniste, est particulièrement touchée, aggravant son chaos politique et économique.
Le manque de combativité de Macron : une capitulation face à Berlin
Face à cette offensive, Emmanuel Macron brille par son absence. Au lieu de défendre les intérêts français, il annonce des commandes militaires fictives et promet à l’Ukraine des Rafales et 2 milliards d’euros, plaçant la France dans le viseur russe tout en ignorant le déficit abyssal du pays. Dans l’émission de TV Libertés, on s’étonne de voir Paris tolérer des conseillers allemands dans ses ministères de l’Écologie, comme l’a révélé Fabien Bouglé. Macron liquide les joyaux français – y compris un potentiel partage du bouclier nucléaire – sans contreparties, laissant l’Allemagne se refaire une santé énergétique avec la complicité de Bruxelles.
Ce manque de combativité est flagrant lors du sommet Choose France : des annonces mirobolantes (30 milliards d’euros) masquent une désindustrialisation rampante, avec plus de 5.000 emplois détruits dans les PME en 2023-2024. Macron accuse les Français d’être responsables de l’impasse, tout en cédant à Berlin sur l’énergie et la défense. C’est une capitulation qui contraste avec un sursaut gaulliste nécessaire : abandonner les projets piégés comme le SCAF et réaffirmer une diplomatie énergétique offensive.
Vers une résistance française ?
La décision allemande de reconsidérer sa politique énergétique n’est pas un ajustement technique, mais une victoire dans une guerre asymétrique contre la France. Avec l’UE comme allié toxique et des banques françaises complices, Berlin assoit sa domination au prix de notre souveraineté. Il est temps que la France sorte de cette servitude : investir dans le nucléaire, rejeter les subventions écologistes allemandes et exiger des contreparties. Avec une France reléguée au rôle de vassal, la liberté énergétique coûte moins cher que la servitude.


Laisser un commentaire