Le 23 avril 2025, le Wall Street Journal a publié un article retentissant intitulé « Qui a peur de Renaud Camus ? », signé par l’historien britannique Dominic Green, qualifiant l’écrivain français de « plus grand penseur vivant dont personne n’a entendu parler ». Cette tribune intervient dans un contexte brûlant : l’interdiction de séjour de Renaud Camus au Royaume-Uni, où il devait donner une conférence. Cette décision des autorités britanniques, loin d’être un incident isolé, reflète une crise profonde de la démocratie en Europe, où la liberté d’expression et la diversité des idées sont de plus en plus menacées sous le poids des politiques migratoires et du conformisme idéologique.
Une interdiction qui révèle un malaise
Le 17 avril 2025, Renaud Camus annonçait sur X avoir été interdit d’entrée au Royaume-Uni, où il était attendu pour s’exprimer lors d’un événement organisé par le Homeland Party, un groupe nationaliste anti-immigration, et plus tard à l’Oxford Union. Selon un email du Home Office révélé par The Telegraph, sa présence n’était « pas considérée comme propice à l’intérêt public ». Cette décision s’inscrit dans un contexte où le Royaume-Uni, sous le gouvernement travailliste de Keir Starmer, est accusé de réprimer les voix dissidentes. Le scandale des réseaux de prostitution de jeunes filles blanches par des gangs majoritairement pakistanais, révélé après des décennies de silence, illustre l’aveuglement des élites britanniques. Selon un rapport de 2020 de l’Independent Inquiry into Child Sexual Abuse, plus de 19.000 victimes ont été identifiées entre 2004 et 2020 à Rotherham, Rochdale et ailleurs, souvent avec la complicité passive des autorités locales qui craignaient d’être taxées de racisme.
Ce refus d’affronter la réalité, motivé par la défense d’un modèle multiculturel idéalisé, est précisément ce que Camus dénonce. Dans un article de Hungarian Conservative (21 avril 2025), il critique une « hyperdémocratie » qui, sous couvert d’égalité, a produit une culture de l’effacement, où l’excellence et l’héritage culturel européen sont sacrifiés au profit d’un universalisme niveleur. Interdire Camus, c’est donc refuser de voir ce que des milliers de Britanniques constatent dans leur quotidien : une fracture sociale et culturelle que les politiques migratoires ont exacerbée.
La réaction des médias : entre silence et caricature
Les médias français ont globalement minimisé l’événement. Le Journal du Dimanche (18 avril 2025) a titré « Ils ne veulent pas que je parle », citant Camus, tandis que Le Parisien s’est contenté de poser la question : « Pourquoi l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus est interdit d’entrée au Royaume-Uni ? » Le Dauphiné Libéré qualifie ses thèses de « complotistes », un terme qui semble dépassé face à des réalités démographiques visibles – comme à Londres, où 12 quartiers appliquent officiellement la charia, selon des données de l’Institute for Strategic Dialogue (2024). Boulevard Voltaire note avec ironie que « Renaud Camus est interdit à Londres où les conférenciers islamistes sont bienvenus », soulignant une incohérence dans les priorités du gouvernement britannique.
Cette frilosité médiatique reflète une tendance plus large en Europe : la peur de confronter des idées dérangeantes. En France, Camus a été ostracisé depuis la publication de Le Grand Remplacement en 2011, où il décrit une substitution des populations européennes par des flux migratoires massifs, non comme un complot, mais comme un phénomène systémique lié à la mondialisation. Pourtant, les faits lui donnent raison : selon Eurostat (2024), les populations d’origine non européenne représentent désormais 15 % de la population de l’UE, contre 8 % en 2000, une évolution qui alimente des tensions sociales dans des pays comme la Suède ou l’Allemagne.

Le Wall Street Journal brise le silence
Dominic Green, dans le Wall Street Journal, offre un contrepoids audacieux à cette omerta. Il décrit Camus comme un penseur essentiel qui « démasque les ressorts de l’ordre établi ». Contrairement à la caricature qui en fait un conspirationniste, Green rappelle que Camus, ancien membre du Parti socialiste et ouvertement homosexuel, voit dans l’immigration de masse un produit du mondialisme et du capitalisme, qui réduisent les individus à des « rouages interchangeables ». Cette analyse résonne avec les critiques de penseurs comme Christopher Lasch, qui, dans La Révolte des élites (1995), dénonçait déjà la trahison des élites mondialisées face aux peuples enracinés.
Green va plus loin : interdire Camus au Royaume-Uni est aussi « absurde » que d’empêcher un intellectuel comme Roger Scruton d’entrer aux États-Unis. C’est une atteinte directe à la liberté d’expression, une valeur fondatrice des démocraties européennes. Le Wall Street Journal souligne que si Camus est perçu comme un ennemi par l’État britannique, c’est parce que cet État est responsable du « désastre » qu’il dénonce : une immigration massive qui a engendré dépendance sociale, criminalité et luttes communautaires.
Une démocratie européenne en déliquescence
Cette censure n’est pas un phénomène isolé, mais le symptôme d’un déclin démocratique à l’échelle européenne. Au Royaume-Uni, la liberté d’expression est en crise : des cas comme celui de Lucy Connolly, condamnée à 31 mois de prison en 2024 pour un post sur X lié aux émeutes de Southport, ou l’enquête contre la chroniqueuse Allison Pearson pour un « incident de haine non criminel », montrent une dérive autoritaire. Le vice-président américain J.D. Vance avait déjà dénoncé en février 2025 les « atteintes à la liberté d’expression » sous Keir Starmer, qui s’était contenté de répondre qu’il était « très fier » de l’état des libertés au Royaume-Uni (The Telegraph, 19 avril 2025).
Ailleurs en Europe, la situation est tout aussi alarmante. En France, la loi sur la « sécurité globale » de 2020 et les restrictions sur les réseaux sociaux sous prétexte de lutte contre la désinformation ont réduit l’espace de débat public. En Allemagne, l’AfD, deuxième force politique aux élections de 2025 avec 21 % des voix, est régulièrement menacée d’interdiction, malgré son succès électoral (Deutsche Welle, 2025). En Suède, les Démocrates de Suède, qui dénoncent l’échec du multiculturalisme, sont marginalisés par les partis traditionnels, alors que la criminalité liée à l’immigration explose – Stockholm a enregistré 149 fusillades en 2024, selon Sveriges Radio. Partout, les élites semblent préférer la censure à la confrontation des idées, un choix qui érode les fondements démocratiques.
Mondialisation et fracture des sociétés
La pensée de Camus, comme le note Green, s’inscrit dans une critique de la mondialisation ultra-libérale, qui nie l’existence des peuples en transformant les individus en entités interchangeables. Cette vision trouve un écho dans les travaux de sociologues comme Zygmunt Bauman, qui, dans La Vie liquide (2000), décrivait une modernité où les liens sociaux et culturels sont dissous au profit d’une fluidité économique. En Europe, cette dissolution se traduit par une fracture : les élites mondialisées, retranchées dans leurs bulles, refusent de voir les conséquences sociales de leurs politiques – montée de la criminalité, ségrégation communautaire, et un racisme antiblanc que François Bousquet analyse dans Le Racisme antiblanc (2024) comme une réalité niée par les autorités.
Camus, en pointant ces dérives, devient un bouc émissaire. Mais sa censure révèle une vérité plus profonde : les démocraties européennes, incapables de répondre aux défis de la mondialisation et de l’immigration, préfèrent museler les voix critiques plutôt que d’affronter leurs échecs. Comme le conclut Green, « si la venue d’un intellectuel comme Renaud Camus est impossible au Royaume-Uni, c’est que la démocratie est morte dans ce pays ». Cette mort n’est pas propre à la Grande-Bretagne : elle gangrène l’ensemble de l’Europe, où la liberté d’expression, jadis pilier des sociétés ouvertes, cède la place à un autoritarisme déguisé en défense des « valeurs démocratiques ».
Vers une Europe post-démocratique ?
La censure de Renaud Camus est un signal d’alarme. En refusant le débat, les élites européennes non seulement trahissent leurs principes, mais accélèrent leur propre délégitimation. Les succès électoraux de partis comme l’AfD ou les Démocrates de Suède montrent que les peuples, eux, n’acceptent plus le silence imposé. Si cette dynamique se poursuit, l’Europe pourrait glisser vers une forme de post-démocratie, où des régimes autoritaires, masqués sous des institutions démocratiques vidées de leur substance, imposent une pensée unique. La fin de la démocratie, que Green diagnostique au Royaume-Uni, est en réalité un spectre qui plane sur tout le continent, menaçant de transformer l’idéal européen en un souvenir lointain.
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