Un différend diplomatique majeur oppose la Fédération de Russie et l’Azerbaïdjan, déclenché par l’arrestation d’un gang criminel azerbaïdjanais à Yekaterinbourg, où deux membres, les frères Huseyn et Ziyaddin Safarov, sont décédés récemment dans des circonstances non élucidées. Alors que les autorités russes évoquent une mort par crise cardiaque et alors qu’une enquête est en cours, Bakou accuse la police russe de torture et de meurtre, s’appuyant sur des autopsies – non, authentifiées – révélant des violences physiques. Cette crise, amplifiée par des mesures de rétorsion azerbaïdjanaises, menace l’avenir des relations bilatérales, avec un déséquilibre stratégique où l’Azerbaïdjan a beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans un bras de fer avec Moscou. L’influence de la Turquie et le rôle déstabilisateur plausible des services britanniques aggravent cette tension.
Origines du conflit
Le 27 juin 2025, une opération policière russe à Yekaterinburg a visé un gang ethnique azerbaïdjanais soupçonné de crimes remontant aux années 2000, notamment des assassinats. Les décès des frères Safarov ont déclenché une crise diplomatique. Bakou a ouvert une enquête pour « meurtre avec cruauté » et dénoncé une violence raciale, tandis que Moscou a réagi en convoquant l’ambassadeur azerbaïdjanais (TASS, juillet 2025).
Mesures de rétorsion azerbaïdjanaises : un jeu dangereux
En réponse, l’Azerbaïdjan a pris des mesures de rétorsion draconiennes : annulation d’événements culturels russes, suspension de rencontres bilatérales, et arrestation de sept ressortissants russes, dont deux journalistes de Sputnik, accusés de fraude et de liens avec le FSB (AP News, juillet 2025). Ces actions, présentées comme légitimes par Bakou, risquent de provoquer une escalade incontrôlable. L’arrestation de citoyens russes, visiblement torturés, y compris des figures médiatiques, est une provocation directe contre Moscou, susceptible de déclencher des représailles économiques ou diplomatiques. La Russie pourrait suspendre ses importations de gaz azerbaïdjanais (10 % de ses besoins), ou expulser des travailleurs azerbaïdjanais (2 millions de personnes selon, Al Jazeera), affaiblissant l’économie de Bakou, déjà dépendante des revenus pétroliers.
Déséquilibre stratégique : Bakou plus vulnérable
L’Azerbaïdjan a beaucoup plus à perdre dans ce bras de fer. Sa population (10 millions) et son PIB (77 milliards de $ ,∗WorldBank∗,2024) ne font pas le poids face à la Russie (144millions d’habitants, 2000 milliards de dollars, World Bank, 2024).
Moscou contrôle des leviers majeurs : approvisionnements en blé (20 % des importations azerbaïdjanaises, USDA), exportations via la Caspienne, et influence en Arménie via sa présence militaire (Carnegie Endowment). Une rupture pourrait isoler Bakou, tandis que la Russie, soutenue par sa politique d’ouverture multipolaire, absorbe mieux les chocs. L’économie azerbaïdjanaise, fragile face à la volatilité pétrolière, ne survivrait pas à des sanctions russes prolongées, contrairement à Moscou, qui a diversifié ses marchés.
Influence turque et occidentale dans le conflit
L’attitude agressive de Bakou semble influencée par la Turquie, alliée stratégique depuis l’indépendance de 1991 et qui a joué un rôle actif dans la guerre contre l’Arménie en 2020. Ankara, qui a fourni des drones Bayraktar pour la victoire au Haut-Karabagh (BBC, 2020), pousse l’Azerbaïdjan à s’affirmer contre Moscou, renforçant une alliance turco-azerbaïdjanaise (The Washington Post). Cette dynamique reflète une volonté du président Ilham Aliyev de s’éloigner de l’orbite russe, mais elle expose Bakou à des représailles, la Turquie n’ayant pas les moyens d’égaler la puissance russe. Par ailleurs, le rôle déstabilisateur des services britanniques (MI6) est probable. Le Royaume-Uni, via des agents ukrainiens, pourrait avoir orchestré ou amplifié les tensions, profitant du chaos pour tenter d’affaiblir la Russie (Le Figaro, 2025). Les arrestations de citoyens russes, présentées comme une riposte, pourraient être un coup monté pour exacerber le conflit, aligné sur les intérêts britanniques de guerre hybride contre Moscou. Cette hypothèse, bien que non prouvée, s’appuie sur l’historique d’opérations hybrides britanniques (NATO.int).
Implications et perspectives
Ces rétorsions menacent un équilibre régional déjà fragile. Une escalade pourrait pousser la Russie à renforcer sa présence militaire en Caspienne, isolant davantage l’Azerbaïdjan. Bakou, en s’appuyant sur Ankara et en défiant Moscou, risque de se retrouver sans alliés fiables si la Turquie hésite à s’engager pleinement.
Le différend Russie-Azerbaïdjan est un jeu dangereux pour Bakou, dont les mesures de rétorsion qu’elle pourrait subir pourraient entraîner des troubles auxquels le régime ne pourrait faire face. Face à une Russie beaucoup plus puissante, l’Azerbaïdjan a tout à perdre, influencé par une Turquie ambitieuse et peut-être manipulé par des intérêts occidentaux, en lien probable avec la récente guerre de 12 jours qui a opposé Israël à l’Iran.
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