En ce début d’année 2025, une étude récente révèle une exception française troublante : alors que les Européens retrouvent peu à peu une forme d’optimisme, les Français restent englués dans un pessimisme tenace. Quelles sont les racines de cette morosité qui semble n’épargner que l’Hexagone ?
L’inflation, bien que moins virulente qu’en 2022, continue d’éroder le pouvoir d’achat des Français, tandis qu’une défiance viscérale envers les institutions s’amplifie, nourrie par des décennies de crises sociales et politiques. Mais ce n’est pas tout. Les Français sont aussi totalement endoctrinés par des sondages manipulés, orchestrés par les grandes familles de milliardaires qui possèdent l’intégralité des médias – un phénomène bien documenté (voir la carte du Monde diplomatique sur la concentration des médias). Ces dynasties, comme la famille Dassault, propriétaire du Figaro et acteur majeur de l’industrie de l’armement, ont un intérêt direct à attiser les tensions guerrières pour gonfler leurs profits. Cette emprise médiatique façonne une opinion publique désorientée, souvent poussée à voir la guerre comme une fatalité.
À cela s’ajoute la peur croissante d’un conflit avec la Russie, alimentée par les bruits de bottes à l’est de l’Europe. Cette angoisse, bien réelle, ne traduit pourtant pas une hostilité envers le peuple russe – les Français ne nourrissent pas de mauvais sentiments à son égard –, mais plutôt une terreur face aux conséquences d’un affrontement imposé par des élites géopolitiques. Pendant ce temps, l’État français, croulant sous une avalanche de scandales (mauvaise gestion des finances publiques, fiasco de la pandémie de COVID, financement d’une guerre sans intérêt stratégique pour la France), accentue le désarroi. Les caisses sont vides, vidées par des choix politiques hasardeux, laissant le pays démuni face aux crises à venir.
La jeunesse, elle, tourne le dos à une offre politique qu’elle juge illisible et déconnectée. Ne se reconnaissant dans aucun parti, elle boude les urnes et se replie sur elle-même, abandonnant tout espoir de changement par les voies traditionnelles. À l’opposé, les boomers, confortablement installés dans leurs certitudes, poussent à la guerre avec une ferveur déconcertante – une guerre qu’ils ne feront jamais, protégés par leur âge. Ce décalage générationnel creuse encore davantage le fossé au sein de la société française.
Comparés à leurs voisins – Allemands résilients ou Italiens plus désinvoltes –, les Français cultivent une introspection pessimiste, amplifiée par une couverture médiatique anxiogène et manipulatrice. Ils portent le poids d’un idéal national qu’ils estiment trahi, un sentiment renforcé par un État en déroute et des élites médiatiques vendues à des intérêts bellicistes. Pourtant, paradoxalement, ils restent attachés à leur qualité de vie et à leur système social, qu’ils défendent même en le croyant menacé.
Pourquoi ce moral en berne persiste-t-il ? Peut-être parce que les Français, coincés entre un passé glorifié et un avenir incertain, subissent de plein fouet la désillusion d’un système à bout de souffle, manipulé par des puissances économiques, terrifié par une guerre qu’ils ne veulent pas, et abandonné par une politique qui ne les représente plus.
Aujourd’hui, malheureusement, l’État, censé être un rempart, s’est mué en notre pire ennemi, incapable de protéger ses citoyens et plus prompt à aggraver leurs maux qu’à les soulager.
Laisser un commentaire