Le plan de paix Trump saboté en 48 heures par les Européens

Le plan de paix Trump saboté en 48 heures par les Européens

Le plan de paix en 28 points présenté par Donald Trump à Genève semblait pourtant clair et pragmatique : concessions territoriales réciproques (reconnaissance de la Crimée, Louhansk et Donetsk comme russes, gel des lignes à Kherson et Zaporijjia, en échange d’un accès ukrainien au Dniepr et d’un corridor céréalier en mer Noire), neutralité constitutionnelle de l’Ukraine excluant l’OTAN, plafonnement de son armée à 600 000 hommes, amnistie totale pour crimes de guerre, et surtout un financement de la reconstruction via 100 milliards de dollars d’avoirs russes gelés (dont 50 % pour les États-Unis, l’Europe couvrant le reste avec 100 milliards supplémentaires). Un calendrier serré :

acceptation avant le 27 novembre, jour de Thanksgiving, ou retrait total du soutien américain :

armes, renseignement satellitaire crucial pour les frappes ukrainiennes, et aide financière. Pour la première fois depuis février 2022, Moscou s’était montré ouvert à la discussion, Vladimir Poutine qualifiant le document de « base pour un règlement définitif » tout en menaçant de continuer davantage si Kiev refusait.

Pour la première fois, Kiev, asphyxié par les scandales de corruption (des centaines de millions détournés par des proches de Zelensky, certains fuyant déjà le pays) et les revers militaires (pertes quotidiennes estimées à 1.000 hommes), laissait entendre qu’il pourrait « choisir entre sa dignité et son principal allié ». Volodymyr Zelensky, affaibli intérieurement, déclarait en ukrainien : « Je ne trahirai jamais. L’intérêt national ukrainien doit être pris en compte. Nous ne ferons pas de déclarations bruyantes. Nous travaillerons calmement avec l’Amérique et nos partenaires. » Un aveu : sans Washington, l’hiver ukrainien sera rude, sans missiles ATACMS ni renseignements pour les drones.

Et puis les Européens sont arrivés.

En moins de 48 heures, la coalition des « volontaires » – réunie à l’initiative d’Emmanuel Macron et Keir Starmer, avec Friedrich Merz en renfort – a torpillé le processus en déposant des contre-propositions délibérément inacceptables pour la Russie.

Élaboré par le trio E3 (France, Royaume-Uni, Allemagne), ce contre-plan en 24 points, fuité et analysé par des experts, réaffirme la souveraineté ukrainienne absolue, un accord de non-agression avec l’OTAN, et un dialogue Russie-OTAN post-paix. Parmi les points clés : extension de l’OTAN vers la Russie (Ukraine et Caucase), maintien des forces ukrainiennes à 800.000 hommes en temps de paix (contre 600.000 dans le plan Trump), reprise par Kiev de la centrale de Zaporijjia, du barrage de Kakhovka et de la presqu’île de Kinburn, libre passage sur le Dniepr, et discussions territoriales uniquement après un cessez-le-feu sur la ligne de front actuelle – sans retrait ukrainien du Donbass. Sanctions russes allégées progressivement, avec « rétablissement automatique » en cas de violation, et une architecture de sécurité européenne incluant tous les États de l’OSCE.

Autrement dit : transformer le plan Trump, qui partait du constat militaire sur le terrain (défaite ukrainienne évidente après trois ans de front à 1 300 km), en une victoire diplomatique pour Kiev que Moscou ne pourra évidemment jamais accepter.

Le Kremlin a immédiatement réagi via Dmitri Peskov : « Si Kiev et les pyromanes européens refusent de discuter sérieusement des propositions du président Trump, alors ce qui s’est passé à Koursk se reproduira inévitablement ailleurs. » Traduction : la guerre continuera, et plus dure, avec des avancées russes accélérées vers Odessa ou Kharkiv.

Washington, de son côté, n’a même pas haussé le ton. Un simple rappel laconique du secrétaire d’État Marco Rubio : « People are going to die » – les gens vont continuer à mourir. Pas besoin d’en dire plus : l’ultimatum tient toujours, et les Européens sont vus comme des « brouillons seulement », un brouillon à amender. Lors d’un appel avec Starmer, Trump a convenu qu’il fallait « travailler ensemble en ce moment critique », mais sans céder un pouce. À Genève, Rubio a salué des « énormes progrès » dimanche, mais un écart persiste : les Américains poussent pour un gel rapide, les Européens pour une « paix juste » avec souveraineté intacte.

Macron, depuis Johannesburg au G20, martèle : « Il ne peut y avoir de paix en Ukraine sans les Ukrainiens et le respect de leur souveraineté. » Starmer et Merz renchérissent dans une déclaration commune : « Soutien total et inchangé pour une paix durable et juste », saluant les « efforts américains » mais insistant sur un consensus OTAN et européen. Zelensky, coincé, remercie Macron par téléphone : « Merci pour l’échange, nos équipes à Genève travaillent pour des résultats concrets. »

Mais en privé, Kiev redoute la coupure américains : sans renseignement, les opérations s’effondrent.

Résultat : le plan de paix, qui représentait la première ouverture réaliste depuis les accords avortés d’Istanbul en avril 2022 (torpillés à l’époque par Boris Johnson pour prolonger le conflit), vient de prendre la même route que Minsk I et Minsk II – la poubelle diplomatique.

Les Européens, emmenés par Paris et Londres, ont choisi de faire exactement ce qu’ils reprochaient à Johnson il y a trois ans : jouer les prolongations pour éviter une paix qui ressemblerait à une défaite occidentale.

Sauf que cette fois, c’est Washington qui tient le robinet des armes et du renseignement, et Trump n’a aucune intention de payer indéfiniment pour une guerre qu’il considère perdue d’avance – 200 milliards de dollars déjà engloutis, pour rien.

En sabotant le plan en 48 heures, les Européens n’ont pas sauvé l’Ukraine. Ils ont surtout signé l’acte de divorce militaire avec les États-Unis et condamné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens supplémentaires à mourir pour une ligne Maginot qui n’existe plus sur aucune carte. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent et ironisent sur les « pyromanes européens » qui préfèrent l’escalade à la paix.

Jeudi soir, quand l’ultimatum américain expirera, on saura si l’Europe préfère la guerre éternelle à une paix humiliante. Pour l’instant, elle a choisi la première. Et elle est seule à la payer – avec les impôts des Français, des Allemands et des Britanniques, pendant que Trump pivote vers la Chine. Une leçon d’histoire : les « volontaires » d’aujourd’hui seront les isolés de demain.

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