Le retour fantasmé du service militaire : une manœuvre idéologique au service d’une Europe en marche vers le chaos

Le retour fantasmé du service militaire : une manœuvre idéologique au service d’une Europe en marche vers le chaos

Le 27 novembre 2025, depuis la base militaire de Varces-Allières-et-Risset en Isère, Emmanuel Macron a prononcé un discours solennel devant les soldats de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne. Devant un pupitre orné des drapeaux tricolore et européen, le président de la République a annoncé la création d’un « nouveau service national » de dix mois, « purement militaire » et volontaire, destiné à remplacer le Service National Universel (SNU) jugé inefficace. Ce dispositif, lancé progressivement dès l’été 2026 avec 3.000 volontaires et visant 50.000 par an d’ici 2035, est présenté comme une réponse aux « menaces croissantes » – un euphémisme pour désigner la Russie, la Chine et d’autres adversaires fantasmés.

Rémunéré à hauteur de 800 euros par mois, ce service cible principalement les jeunes de 18-19 ans, avec une formation initiale d’un mois suivie de neuf mois en unité opérationnelle sur le territoire national.

À première vue, cette mesure pourrait sembler pragmatique : renforcer les effectifs de l’armée française, qui compte aujourd’hui environ 200.000 actifs et 47.000 réservistes, face à un monde instable. Mais creusons un peu. Ce projet n’est rien d’autre qu’une opération purement idéologique, démagogique et opportuniste, qui dénature la fonction originelle d’un service militaire pour la subordonner à des ambitions géopolitiques délétères. Macron, qui n’a lui-même jamais porté l’uniforme – une absence qu’il compense par une rhétorique guerrière effrénée –, transforme un outil de cohésion nationale en machine de propagande au service d’une armée européenne chimérique et d’un sentiment d’insécurité artificiellement entretenu.

Pire, il s’agit d’une pré-mobilisation déguisée, un piège tendu à une jeunesse désemparée, qui coûtera cher à la Nation pour un rendement nul, tout en préparant le terrain à une conflagration européenne dont les Français ne veulent absolument pas.

Une idéologie au cœur d’un projet sans âme

L’ « esprit de défense » , ce concept historique et fondamental de la République française, est le premier sacrifié sur l’autel des ambitions macroniennes. Né des leçons de 1870 et forgé dans les tranchées de 1914-1918, cet esprit n’est pas une simple gymnastique militaire, mais une manifestation collective de la cohésion nationale face aux menaces polymorphes. Comme l’explique le ministère de l’Éducation nationale dans ses programmes, il repose sur une éducation civique dès l’école, intégrant la culture humaniste, les compétences sociales et l’autonomie citoyenne pour former des individus responsables, unis par un patriotisme ouvert qui défend des valeurs universelles au-delà des frontières. 

Historiquement, il s’agit de cette « force morale » qui, selon le général de Gaulle, unit l’Armée à la Nation, transcendant le strict domaine militaire pour englober la résilience sociale, économique et culturelle.

L’Institut Montaigne, dans une note récente, insiste sur son rôle essentiel : avant les armes et la dissuasion nucléaire, la première ligne de défense reste celle des citoyens et des entreprises prêts à un effort collectif, ancré dans un socle culturel partagé.

Or, le service annoncé par Macron ignore superbement cet esprit. Au lieu de promouvoir une éducation transversale à la citoyenneté – via les trinômes académiques ou les formations de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) –, il se réduit à une formation technique aux armes et à la discipline, limitée au territoire métropolitain et ultramarin. Pas de place pour la mémoire des conflits, la compréhension géopolitique ou le débat sur les valeurs républicaines. C’est une vision utilitariste, où la jeunesse est canalisée vers des besoins opérationnels immédiats, sans éveiller une conscience collective. Comme le soulignait un historien dans une conférence récente, l’esprit de défense passe par le « rassemblement des énergies » et la « préservation des valeurs » qui unissent la communauté nationale, non par une militarisation sélective qui divise plus qu’elle n’unit.

Cette dénaturation idéologique sert avant tout à justifier une dérive atlantiste et européenne.

Macron, fidèle à sa vision d’une « souveraineté européenne » , utilise ce service pour ancrer la France dans une Union qui, sous l’impulsion de figures comme Ursula von der Leyen, se militarise à marche forcée. La présidente de la Commission, lors de sa tournée des pays baltes et frontaliers de la Russie en août-septembre 2025, a visité des usines d’armement en Lettonie et en Bulgarie, inspecté des frontières fortifiées en Pologne et en Lituanie, et rencontré des troupes OTAN en Roumanie, incluant 2.000 soldats français. Elle y a qualifié Vladimir Poutine de « prédateur » et appelé à un « sentiment d’urgence » pour déployer des dizaines de milliers de soldats européens en Ukraine, avec des systèmes de commandement et de renseignement intégrés. Ce n’est pas de la diplomatie ; c’est un appel à l’escalade, aligné sur les discours des chefs d’état-major français successifs, qui entretiennent un narratif alarmiste sur une Russie expansionniste.

Démagogie et opportunisme : un écran de fumée pour les échecs intérieurs

Démagogique jusqu’à l’os, ce service flatte une jeunesse en quête de sens tout en masquant les carences flagrantes du pouvoir. Macron y voit une « soif d’engagement » chez les jeunes, prêts à « se lever pour la patrie » dans un « monde incertain« . Belle phrase, mais creuse. Le SNU, lancé en 2019 pour 600 millions d’euros annuels, n’a attiré que 20-30 % des appelés, critiqué pour son manque de mixité sociale et son format hybride civil-militaire. Au lieu d’en tirer les leçons – investir dans l’éducation, l’emploi ou la transition écologique –, le président opte pour un retour aux sources militaires, opportuniste callé pile avant les débats budgétaires de 2026. Avec un coût estimé à plus de 2 milliards d’euros d’ici 2035, financé par un budget défense en hausse de 40 % depuis 2017, cette mesure détourne des fonds qui pourraient pallier les urgences sociales : précarité juvénile (25 % de chômage chez les moins de 25 ans), explosion des loyers, effondrement du système hospitalier.

Opportuniste, oui, car elle surfe sur la peur. Les déclarations délirantes des chefs d’état-major des armées (CEMA) successifs – du général Thierry Burkhard en juillet 2025, alertant sur les « menaces périphériques » de la Russie, l’Iran et la Chine, à Fabien Mandon en novembre, appelant à « accepter de perdre ses enfants » pour restaurer une « force d’âme » face à un choc russe en 2030 – instillent un sentiment d’insécurité permanent. Ces propos, tenus devant les maires de France ou les commissions parlementaires, ne sont pas des analyses neutres :

ils préparent les esprits à des sacrifices humains et économiques, tout en justifiant des hausses d’impôts et des coupes ailleurs.

Fabien Mandon, ancien chef de cabinet militaire de Macron, n’hésite pas à évoquer une Russie « convaincue que les Européens sont faibles » , préparant une « confrontation » avec l’OTAN. Résultat ? Une population divisée, où 78 % des Français s’opposent à un engagement direct en Ukraine (sondage Ipsos, février 2025), mais où la rhétorique officielle impose un fatalisme guerrier.

Cette démagogie séduit deux profils distincts, tous deux promis à la déception. D’abord, les jeunes patriotes en mal d’aventures, attirés par l’uniforme et l’adrénaline, mais peu qualifiés pour les rigueurs d’une unité opérationnelle. Ensuite, les oisifs en année sabbatique, voyant dans ces 800 euros mensuels une bouffée d’air financier pour rompre la monotonie. Rémunération minimale (inférieure au SMIC pour un travail physique intense), hébergement spartiate, discipline inflexible : la réalité frappera vite. Des abandons massifs sont prévisibles, comme lors du SNU où 40 % des participants ont fui les contraintes. Le coût pour la Nation ? Pharaonique pour un résultat limité : 50.000 recrues en 2035 ne combleront pas les 10.000 postes vacants actuels de l’armée, et créeront un vivier hétérogène de « mobilisables prioritaires » :

une chair à canon légale en cas de « crise majeure » , comme l’autorise la clause parlementaire évoquée par Macron.

Coût service militaire

Ce tableau, basé sur les échecs passés du SNU et les analyses de réservistes, illustre l’inefficacité flagrante. Au lieu d’un véritable esprit de défense, on fabrique une génération frustrée, exposée à des risques inutiles.

Une pré-mobilisation déguisée : le piège du gouvernement

Derrière le volontariat affiché, ce service est une pré-mobilisation camouflée, un piège tendu par un exécutif qui prépare la France à un conflit qu’il contribue à provoquer. La « Journée Défense et Citoyenneté » (JDC), repensée dès 2025 pour identifier les « compétences utiles » , deviendra un vivier de profils mobilisables en cas d’urgence. Macron insiste sur le caractère « exceptionnel » de l’obligation, mais l’histoire montre que les clauses d’exception deviennent la norme : rappelez-vous 1914 ou 1939, où des mobilisations « temporaires » ont englouti des générations.

Ce piège s’inscrit dans une préparation plus large de la population française – et européenne – à une guerre contre la Russie, la Chine et d’autres chimères. Depuis la guerre en Ukraine en 2022, les autorités déploient un discours récurrent pour ancrer l’idée d’un « engagement majeur de haute intensité » d’ici 2027-2030, parallèle à des attaques hybrides sur le sol national. Le général Mandon, devant les maires, a martelé : « La Russie ne s’arrêtera pas à l’Ukraine » et prépare une « confrontation pour 2030 » . Ces avertissements, relayés par une Revue nationale stratégique 2025 qui pointe les « liens resserrés » entre Russie, Chine, Iran et Corée du Nord, visent à légitimer un réarmement massif : 64 milliards d’euros pour la défense en 2030, doublant les efforts depuis 2017.

Côté infrastructures, les hôpitaux français sont discrètement mobilisés.

Une note confidentielle du ministère de la Santé datée du 18 juillet 2025 ordonne aux agences régionales de santé (ARS) de préparer, d’ici mars 2026, des centres médicaux spécialisés près des hubs de transport pour gérer jusqu’à 100 patients par jour pendant deux mois, ou 250 lors de pics de trois jours.

Ces unités, destinées à traiter des milliers de blessés – y compris étrangers –, compensent les limites du service de santé des armées face à une guerre de haute intensité. Critiqué pour son inefficacité post-Covid, ce système civil-militaire expose les soignants à des flux massifs, au mépris d’une opinion publique majoritairement pacifiste.

À l’échelle européenne, la donne est identique. Von der Leyen, dans son discours au Parlement européen du 26 novembre 2025, a averti contre tout « partage » de l’Ukraine, qui ouvrirait la porte à « de nouvelles guerres » , et plaidé pour des garanties de sécurité robustes, incluant un déploiement multinational sur le sol ukrainien. Son « plan de paix » américain-russe en 28 points, fuité récemment, est rejeté comme une capitulation : réduction de l’armée ukrainienne de moitié, absence de troupes étrangères pour la sécuriser post-conflit. L’Europe, dit-elle, doit « maintenir la pression sur la Russie » jusqu’à une « paix juste » , via un fonds de 150 milliards d’euros pour des achats d’armes conjoints et des revues biannuelles des investissements défense. Résultat ?

Une UE qui dépense plus de 100 milliards d’euros en aide à Kiev depuis 2022, tandis que ses citoyens subissent inflation et austérité.

En France, cette préparation s’articule autour de la Défense Opérationnelle du Territoire (DOT), réactivée pour gérer les menaces internes lors d’engagements OTAN externes. Intégrée à l’Organisation Interarmées de Défense Territoriale (OTIAD), elle protège les sites stratégiques – centrales nucléaires, infrastructures vitales – avec des gendarmes équipés d’armes d’assaut, véhicules blindés et vision nocturne, prêts à réprimer sabotages, cyberattaques ou émeutes. C’est un double front : guerre extérieure contre la Russie, contrôle intérieur pour étouffer l’opposition. Macron, maître en division – opposant classes sociales, partis politiques –, utilise l’article 16 de la Constitution ou le 49-3 pour contourner le Parlement, légitimant un pouvoir absolu au nom de la « crise » .

Ce n’est pas de la résilience ; c’est le spectre d’une dictature européenne, où la souveraineté nationale s’efface devant Bruxelles et l’OTAN.

Réactions et fractures : une jeunesse au pas, une Nation divisée

Les réactions à l’annonce de Macron confirment la fracture. À gauche, La France insoumise (LFI) dénonce un « projet pour la jeunesse » réduit à « mourir pour ses guerres » : Louis Boyard fustige l’absence de mesures sur l’école ou l’emploi, tandis que Manon Aubry y voit une « mise au pas » payée moins que le SMIC. Mathilde Panot propose une « conscription citoyenne » axée sur le climat, opposée à cette « volonté belliqueuse« . L’UNEF et la FAGE appellent à refuser cette « tentative de mise au pas« , soulignant que la jeunesse n’a pas besoin d’être « encadrée à marche forcée« . À droite, le Rassemblement national (RN) salue l’initiative mais critique l’échec du SNU, un « gâchis » qui a fait « perdre du temps aux Français« . Sébastien Chenu y voit du « bon sens« , mais doute de sa mise en œuvre.

Sur les réseaux, le tollé est viral : « Même contre un Twix, je ne me battrais pas pour la France de Macron« , ironise un utilisateur, tandis que des lycéens présents à la JDC confessent leur peur d’être la « future chair à canon » (Le Dauphiné Libéré). Les syndicats comme la CGT Isère alertent sur les « dérives militaristes » , plaidant pour des priorités sociales. À l’international, Reuters note un « volontariat modéré » face à la Russie, mais RFI souligne les divergences avec les États-Unis.

Cette polarisation n’est pas anodine : elle reflète une Nation qui s’oppose à l’envoi de troupes. En Bulgarie ou en Roumanie, 80 % rejettent une guerre contre la Russie ; en Pologne, malgré l’élitisme pro-OTAN, les craintes pour la paix dominent. Von der Leyen, huée lors de sa tournée (« Dégage, Nazie ! » en Bulgarie), incarne cette déconnexion : une élite qui impose le bellicisme contre une opinion publique épuisée par l’inflation et les coupes budgétaires.

Perspectives : Vers une Escalade Inévitable ?

En conclusion, ce service national n’est pas une réforme ; c’est un leurre idéologique qui, sous couvert de volontariat, prépare une mobilisation forcée et entretient une insécurité fabriquée.

En dénaturant l’esprit de défense – cette cohésion civique et morale forgée par l’Histoire –, Macron sacrifie la jeunesse à des ambitions géopolitiques stériles : une armée européenne illusoire, un alignement atlantiste forcené, une Europe qui, sous von der Leyen, appelle à la guerre aux portes de la Russie. Le coût humain et financier sera exorbitant pour un résultat médiocre, tandis que la France glisse vers un chaos orchestré – divisions internes, répression via la DOT, hôpitaux militarisés.

Face à cela, la réponse doit être collective : exiger un vrai débat parlementaire, restaurer l’esprit de défense par l’éducation et la diplomatie, non par les armes. Car, comme l’avertissait Thucydide il y a 2 500 ans, « qu’importe la taille des vaisseaux et des murailles si la volonté de défense du citoyen n’existe pas » .

Aujourd’hui, cette volonté est piétinée par un pouvoir qui préfère la peur à la paix. Il est temps de dire non à ce piège, avant qu’il ne se referme.

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