Quand l’élite tue la nature pour s’amuser

Dans un monde où les discours sur l’écologie et la protection de la planète saturent les ondes, un scandale éclate au cœur de l’une des plus puissantes familles françaises : les Bouygues.

Olivier Bouygues, frère du PDG de TF1 Martin Bouygues, est au centre d’une affaire judiciaire explosive révélant des pratiques de chasse illégales et répugnantes sur son vaste domaine de Fontaine, en Sologne.

Cette « porno-chasse » – un terme qui désigne les massacres organisés d’animaux élevés en captivité pour le simple plaisir de tuer et d’impressionner des invités d’affaires – met en lumière une hypocrisie flagrante.

Tandis que les chaînes du groupe TF1 diffusent une doxa écologique vertueuse, prônant la préservation de la nature et la transition environnementale, les agissements privés de la famille révèlent un mépris total pour ces mêmes principes.

Qu’est-ce que la « porno-chasse » ? une pratique scandaleuse et répugnante

La « porno-chasse » n’est pas une chasse traditionnelle, respectueuse des équilibres naturels. C’est une forme extrême et perverse de divertissement réservé à l’élite, où des animaux – souvent des oiseaux et du gibier – sont élevés en masse dans des enclos pour être ensuite abattus par centaines lors de battues orchestrées. L’objectif ? S’amuser, épater la galerie et tisser des réseaux d’affaires dans un cadre luxueux. En Sologne, une région transformée en fief privé des ultra-riches, 30 grands propriétaires ont clôturé 500.000 hectares avec 4.000 km de grillages, bloquant la migration des espèces et transformant la nature en un terrain de jeu exclusif. Ces pratiques, loin d’être sportives, consistent à élever des animaux pour les tuer sans effort, dans un carnage gratuit qui n’a rien à voir avec la régulation des populations ou la tradition cynégétique française.

Ce qui rend cette chasse absolument répugnante, c’est précisément ce cycle vicieux : élever pour tuer. Des oiseaux protégés comme des hérons, des buses ou des cormorans sont nourris, soignés, puis massacrés pour le frisson éphémère d’une élite qui se complaît dans la domination absolue sur la vie. C’est une perversion de la nature, où l’animal n’est plus un être vivant mais un objet de consommation ludique. Des associations comme 30 Millions d’Amis ont porté plainte. Comment justifier moralement d’élever des créatures pour les abattre ensuite, non par nécessité, mais pour « s’amuser ou épater la galerie » ? Ce scandale n’est pas seulement illégal ; il est une insulte à toute éthique environnementale, révélant un sadisme déguisé en loisir aristocratique.

L’affaire Bouygues : des preuves accablantes et une enquête explosive

Le scandale a éclaté le 4 juin 2025, lorsque les autorités ont perquisitionné le domaine de 500 hectares d’Olivier Bouygues en Sologne. Les enquêteurs ont exhumé des fosses remplies de dizaines de carcasses d’oiseaux protégés : hérons, buses, cormorans, mais aussi du matériel destiné à leur sinistre besogne (pelleteuse pour enterrer les cadavres, pièges à machoires prohibés, des documents listant les espèces à éliminer…). Une destruction organisée d’espèces en danger, potentiellement passible de 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende. Olivier Bouygues a été placé en garde à vue le 9 juillet 2025, aux côtés de quatre autres personnes, dont des gestionnaires du domaine. Le procès est fixé à mars 2026 au tribunal correctionnel d’Orléans.

Cette affaire n’est pas isolée ; elle s’inscrit dans une série de scandales touchant les élites de la chasse en France. En 2023, des critiques similaires avaient émergé autour de pratiques excessives dans des domaines forestiers élitistes surnommés « Saint-Tropez-sous-Bois » . Mais chez Bouygues, l’ampleur est sidérante : des violations systématiques, signalées par un lanceur d’alerte interne, sur des années. Le groupe Bouygues nie toute implication directe, affirmant qu’il s’agit d’agissements personnels d’Olivier. Pourtant, cela pose question : comment une famille à la tête d’un empire médiatique peut-elle tolérer de tels actes en privé tout en se posant en défenseur public de l’environnement ?

L’hypocrisie écologique : la doxa verte de tf1 face aux agissements noirs

C’est ici que l’hypocrisie atteint son paroxysme. Le groupe TF1, détenu par la famille Bouygues, inonde ses antennes d’une doxa écologique omniprésente, martelant des messages sur la protection de la nature, la transition environnementale et la préservation des écosystèmes. Des programmes comme Green Heroes, un documentaire dédié aux initiatives vertes, ou Cap sur les oasis, qui explore les merveilles naturelles menacées, sont diffusés pour sensibiliser le public. Ushuaïa TV, chaîne du groupe, produit des films comme Planète glace ou Planète sable, célébrant la beauté fragile de la Terre et appelant à sa sauvegarde. TF1 INFO met en avant des « initiatives environnementales » locales et nationales, promouvant des actions concrètes pour l’écologie, comme la captation de carbone ou la lutte contre la pollution.

Le groupe se vante même d’une « société durable », affirmant participer à la protection de la planète via ses contenus. Des émissions comme C’est ma terre montrent des citoyens préservant l’eau, l’énergie et les ressources, tandis que C’est pour demain explore des solutions alimentaires durables. Même les enfants sont ciblés : lors de la Semaine européenne du développement durable, TFOU diffuse des spéciales sur la « protection de la nature ». Et que dire des récompenses ? En juin 2025, TF1 a été primé 11 fois aux Deauville Green Awards pour ses films responsables.

Pourtant, derrière cette façade verte, les Bouygues pratiquent l’exact opposé : destruction massive d’espèces protégées, enclosure de territoires naturels, et un mépris pour la biodiversité. Ironiquement, selon son CV officiel sur le site institutionnel du groupe, On peut lire qu’Olivier Bouygues serait « Conscient des enjeux environnementaux auxquels est confronté le Groupe », et « qu’il  a été à l’initiative de la création de la direction développement durable de Bouygues.« 

Cette doxa écologique n’est-elle qu’un vernis marketing ? Tandis que TF1 exhorte les Français à respecter les limites des forêts, océans et animaux, la famille Bouygues transforme la Sologne en zone de non-droit environnemental. L’Office français de la biodiversité (OFB), avec seulement sept agents pour surveiller cette vaste région, peine à contrer ces abus, soulignant l’impunité des puissants.

Le deux poids deux mesures scandaleux des grillages : tf1 condamne ce que bouygues pratique

L’hypocrisie culmine avec un article publié par TF1 Info en janvier 2025, intitulé « Les grillages, ces pièges mortels pour les animaux en France« , qui dénonce précisément les pratiques que la famille Bouygues applique sur ses domaines. Dans ce texte, TF1 alerte sur les dangers des clôtures en Sologne – avec ses 4.000 km de grillages – qui fragmentent les habitats, causent des morts atroces chez les cerfs, chevreuils et faons, et dégradent les forêts en favorisant la transmission de maladies. L’article critique les « parcs de chasse » des fédérations cynégétiques, soulignant un « conflit d’usage entre les propriétaires et la biodiversité », et appelle à une application stricte de la loi de février 2023 pour adapter ces barriers mortelles, sous peine de sanctions allant jusqu’à trois ans de prison et 350.000 euros d’amende. Pourtant, Olivier Bouygues, administrateur et copropriétaire du groupe Bouygues qui possède TF1, utilise ces mêmes grillages pour enfermer ses terrains de « porno-chasse », bloquant la migration des espèces et contribuant aux charniers d’oiseaux protégés découverts lors des perquisitions. Ce deux poids deux mesures est révoltant : comment une entreprise peut-elle prôner publiquement des principes écologiques qu’elle foule aux pieds en privé ? Cela révèle une élite qui impose des règles aux autres sans s’y soumettre, érodant toute crédibilité.

Un appel à la cohérence et à la justice

Ce scandale de la « porno-chasse » chez les Bouygues n’est pas seulement une affaire judiciaire ; c’est un symbole de l’hypocrisie des élites. Élever des animaux pour les massacrer ensuite, au nom du plaisir ou des affaires, est une abomination qui contredit tout ce que prône la doxa écologique diffusée par TF1. Comment croire à la sincérité de ces médias sur d’autres sujets, quand ils condamnent les grillages mortels tout en les utilisant pour leurs chasses privées ? 

Cette duplicité s’étend bien au-delà de l’environnement : comment accorder du crédit à leur doxa va-t-en-guerre contre la Russie, leur adoration pour l’OTAN et leur soif apparente de voir couler du sang humain, que distille leur chaîne de télévision à longueur de temps ? Alors que leur propre comportement révèle un mépris pour la vie, qu’elle soit animale ou potentiellement humaine ? Il est temps que les Français ouvrent les yeux et que le slogan ‘Vu à la télé » cesse de faire autant de victimes qui refusent de se heurter au réel pour ne pas bousculer leur esprit étriqué : bien sûr que les milliardaires n’investissent pas dans la presse pour vous informer, mais bien davantage pour faire avancer leur agenda morbide.