Le survivalisme : entre pratique sérieuse, dérives idéologiques et le ridicule manuel de survie de Macron

Le survivalisme : entre pratique sérieuse, dérives idéologiques et le ridicule manuel de Macron

Le survivalisme, souvent perçu comme une lubie d’illuminés ou une mode apocalyptique, est en réalité une démarche qui, dans son essence, repose sur une volonté pragmatique de se préparer à faire face à des crises majeures. Qu’il s’agisse de catastrophes naturelles, d’effondrements économiques ou de conflits, cette pratique attire de plus en plus d’adeptes en France et dans le monde. Pourtant, alors que le survivalisme gagne en crédibilité auprès de ceux qui anticipent les incertitudes de notre époque, le gouvernement français, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, a récemment tenté de s’approprier cette thématique avec un « manuel de survie » distribué à la population. Une initiative qui, loin de rassurer, oscille entre amateurisme et instrumentalisation politique, jetant une lumière crue sur les limites d’une approche étatique face à une philosophie bien plus complexe.

Le survivalisme : une réponse rationnelle à un monde incertain

Le survivalisme, tel que défini par des sites comme Mouton Résilient ou France Survivalisme, n’est pas une simple accumulation de boîtes de conserve ou une fascination pour les bunkers. C’est une démarche qui vise l’autonomie et la résilience, en s’appuyant sur des compétences concrètes : apprendre à cultiver son propre potager, purifier de l’eau, maîtriser les premiers secours ou encore savoir s’orienter en pleine nature. Des figures comme Piero San Giorgio ou David Manise, références dans le milieu, insistent sur cet aspect pratique et rationnel, loin des caricatures de survivalistes armés jusqu’aux dents attendant la fin du monde.

En France, le mouvement a pris de l’ampleur ces dernières années, porté par des crises successives – pandémie de Covid-19, tensions géopolitiques, dérèglement climatique. Comme le souligne Résilience Urbaine, il ne s’agit pas seulement de survie en milieu sauvage, mais aussi d’adaptation aux réalités urbaines : comment gérer une panne d’électricité prolongée ou une rupture d’approvisionnement ? Cette approche sérieuse s’appuie sur une communauté active, partageant savoir-faire et expériences via des forums, des stages ou des ouvrages spécialisés. Elle répond à une perte de confiance dans les institutions, perçues comme incapables de protéger efficacement les citoyens face aux aléas majeurs.

Les dérives du survivalisme : quand la peur devient idéologie

Malgré son sérieux, le survivalisme n’échappe pas à certaines dérives. Une frange minoritaire, souvent amplifiée par les médias, flirte avec des idéologies extrémistes, notamment d’extrême droite, en liant la préparation à la survie à une vision paranoïaque du monde, parfois marquée par une rhétorique xénophobe ou un rejet de l’autre, comme l’a exploré Marianne en 2021. Cette image a été alimentée par des faits divers marquants, comme l’affaire des Cévennes en 2021, où Valentin Marcone, décrit par le procureur de Nîmes, Eric Maurel, comme « un solitaire apte à survivre en milieu hostile », a commis un double meurtre. Le procureur a toutefois tenu à préciser qu’il n’était « pas un adepte de l’idéologie survivaliste, pas plus qu’un paramilitaire », suggérant que ses compétences relevaient davantage d’une aptitude personnelle que d’une adhésion à un mouvement radical. Ce type d’événement, bien que spectaculaire, contribue à une stigmatisation injuste, confondant souvent des cas isolés avec la majorité des survivalistes, tournés vers des préoccupations pratiques plutôt qu’idéologiques.

Cette politisation n’est pourtant pas inhérente au survivalisme, comme le note le sociologue Bertrand Vidal. Pour beaucoup, il s’agit avant tout d’une quête de sens dans un quotidien fragilisé par les crises économiques et écologiques. Cependant, ces excès rappellent que toute pratique, lorsqu’elle est poussée à l’extrême, peut devenir un terreau fertile pour des idéologies dangereuses. C’est là que le rôle de l’État pourrait être pertinent : encadrer sans diaboliser, informer sans manipuler. Mais c’est précisément sur ce point que le « manuel de survie » de Macron, dans le rôle de pompier pyromane, échoue lamentablement.

Le manuel de Macron : une parodie de survivalisme

Annoncé en mars 2025 par le gouvernement français, ce « manuel de survie » censé être distribué à tous les foyers avant l’été se voulait une réponse aux inquiétudes contemporaines – catastrophes naturelles, cyberattaques, voire conflits armés. Pourtant, loin d’incarner la rigueur du survivalisme authentique, il s’est rapidement transformé en objet de moquerie et de suspicion. Comme le souligne Charles Sannat dans son édito sur Insolentiae, conseiller aux Français de stocker « six litres d’eau, quelques boîtes de conserve et une lampe torche » face à une crise majeure relève d’un amateurisme risible. Que faire avec si peu en cas d’attaque nucléaire ou d’effondrement prolongé ? La réponse est évidente : pas grand-chose.

Pire encore, cette initiative semble davantage dictée par une stratégie politique que par une réelle volonté de préparation. Valeurs Actuelles rapporte les réactions de lecteurs dénonçant une « stratégie de la peur » visant à maintenir la population dans l’angoisse, tandis que Breizh-info y voit une tentative maladroite de Macron pour jouer les survivalistes à coups de millions, sans jamais adresser les causes profondes des vulnérabilités françaises – dépendance énergétique, désindustrialisation, affaiblissement militaire. Comparé aux brochures suédoises ou polonaises, qui détaillent avec sérieux des scénarios de guerre, le livret français apparaît comme une coquille vide, un gadget bureaucratique incapable de rivaliser avec les ressources des véritables survivalistes.

Une opportunité manquée

Le contraste est saisissant : d’un côté, une communauté survivaliste qui, malgré ses dérives, propose des solutions concrètes et réfléchies ; de l’autre, un gouvernement qui, sous prétexte de résilience, distribue un document aussi creux qu’anxiogène. Comme le note Juristique, cette opération s’inscrit dans une propagande macronienne plus large, visant à justifier un réarmement ou à détourner l’attention des échecs internes par une rhétorique catastrophiste. Mais loin de rassurer, elle ridiculise l’idée même de préparation, au point de faire dire à certains que ce manuel servira surtout à « allumer le feu » en cas de besoin.

En définitive, le survivalisme mérite mieux que cette caricature étatique. S’il incarne une réponse sérieuse aux défis de notre temps, il exige aussi une vigilance face à ses excès. Quant au manuel de Macron, il illustre parfaitement l’adage : « mieux vaut en rire qu’en pleurer ». Les Français, eux, feraient bien de se tourner vers les vrais experts – ceux qui, depuis des années, préparent sans fanfare ni millions ce que l’État ne saura jamais anticiper faute de volonté et d’agenda politique et idéologique.

One Comment

  1. Dorylée

    Macron ne connaît rien à rien. C’est un mauvais produit vendu par des camelots à des clients irréfléchis. Comme il veut être en haut de l’affiche, il s’est entouré de conseillers plus mauvais que lui afin qu’ils ne lui fassent pas d’ombre. Ses initiatives et ses décisions sont donc à son niveau. Quand il dit au général Pierre de Villiers  » je suis votre chef !  » le général réalise que c’est tellement vrai qu’il préfère démissionner. Aujourd’hui, Macron est notre chef mais nous ne pouvons pas démissionner. Pire, la majorité des clients irréfléchis l’on racheter. Y survivrons nous, malgré son manuel ?

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