Dans un monde en pleine transformation numérique, les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) s’imposent comme une révolution monétaire majeure. Presque toutes les banques centrales du globe déploient actuellement ces versions programmables de nos monnaies nationales, capables de restreindre les achats, de limiter leur usage géographique, voire de désactiver totalement un compte. Présentées comme une avancée technologique, les CBDC risquent de devenir un outil de contrôle sans précédent sur nos libertés, orchestré par des élites financières mondiales.
Une révolution monétaire qui dégrade l’argent
Les CBDC sont des monnaies numériques émises directement par les banques centrales, permettant des transactions électroniques sans intermédiaires bancaires. Cependant, leur nature programmable soulève des inquiétudes majeures. Contrairement à l’argent traditionnel, elles peuvent être configurées pour interdire certains achats (par exemple, des biens jugés « non essentiels »), limiter leur usage à une zone géographique précise, ou encore être désactivées à distance par une autorité centrale. Certaines banques centrales envisagent même d’imposer une date d’expiration pour encourager les dépenses, érodant ainsi la fonction de réserve de valeur de l’argent.
L’argent est traditionnellement défini par quatre caractéristiques : la transportabilité, la divisibilité, l’acceptabilité générale et la capacité à conserver sa valeur. Avec les CBDC, deux de ces piliers fondamentaux s’effondrent. Si une autorité peut décider où et comment l’argent peut être utilisé, il perd son acceptabilité générale. De même, s’il peut être désactivé ou dévalué arbitrairement, il cesse d’être une réserve de valeur fiable. Cette transformation marque une dégradation profonde de la nature de l’argent, le transformant en un outil de contrôle plutôt qu’un vecteur de liberté économique.
L’origine des CBDC : un projet mondial orchestré par la BRI
L’impulsion derrière les CBDC provient de la Banque des règlements internationaux (BRI), souvent décrite comme la « banque centrale des banques centrales ». Basée à Bâle, en Suisse, la BRI, via son incubateur technologique, l’Innovation Hub, a joué un rôle clé dans le développement des CBDC dans presque tous les pays du monde, transcendant les clivages politiques et géopolitiques. Cet effort coordonné vise à centraliser le contrôle monétaire à une échelle inédite, remplaçant les monnaies physiques par des systèmes numériques entièrement traçables et programmables.
Le lien entre les CBDC et d’autres technologies numériques est évident. Le Bitcoin, lancé en 2008 par Satoshi Nakamoto (dont l’identité reste incertaine), a été le pionnier des registres décentralisés peer-to-peer, introduisant la notion de rareté numérique. Cette innovation a jeté les bases technologiques non seulement des cryptomonnaies, mais aussi des identités numériques et de la tokenisation des actifs à l’échelle mondiale. Cependant, contrairement au Bitcoin, qui est décentralisé et non contrôlé par une autorité étatique, les CBDC sont centralisées, offrant aux banques centrales un pouvoir absolu sur les transactions.
Identités numériques et tokenisation : les piliers d’un contrôle total
Les CBDC ne peuvent fonctionner efficacement sans un système d’identité numérique. Chaque portefeuille numérique programmable doit être lié à une identité biométrique vérifiée, un projet poussé par des initiatives comme ID2020, soutenue par la Fondation Bill & Melinda Gates sous l’égide des Nations Unies. Ces identités numériques, présentées comme un moyen d’intégrer les populations pauvres dans les systèmes bancaires, notamment via des programmes comme Aadhaar en Inde, sont en réalité un outil de surveillance massive. Aadhaar, lancé en 2016, est accusé d’avoir contribué à des décès par famine, les personnes sans numéro fonctionnel étant privées d’aides gouvernementales.
La tokenisation des actifs, qui vise à enregistrer numériquement tous les biens physiques et immatériels sur des registres mondiaux infalsifiables, complète ce système. Larry Fink, PDG de BlackRock, a récemment défendu cette vision, plaidant pour un registre universel et une identité numérique unique pour chaque individu. Ce projet, qui permettrait de suivre chaque personne et chaque actif, ressemble à une tentative de créer un appareil gouvernemental mondial décentralisé, où la fiscalité et le contrôle social seraient omniprésents.
Une atteinte directe aux libertés individuelles
Le déploiement des CBDC représente une mainmise sans précédent des banques centrales sur nos libertés. En supprimant l’anonymat des transactions – une caractéristique clé de l’argent liquide – et en permettant un contrôle granulaire sur l’usage de l’argent, ces monnaies numériques ouvrent la voie à une surveillance financière totale. Les gouvernements pourraient, par exemple, désactiver les comptes des dissidents ou limiter les dépenses des citoyens en fonction de critères arbitraires, comme le lieu géographique ou le type de biens achetés. Ce pouvoir de contrôle évoque les pires dystopies, où l’individu perd toute autonomie économique.
Les élites financières, soutenues par des institutions comme la BRI, semblent vouloir instaurer un militarisme économique, remplaçant les conflits armés par un contrôle numérique. En Allemagne, cette tendance est incarnée par des figures comme Friedrich Merz, probable futur chancelier, qui soutient un réarmement massif et la livraison de missiles à l’Ukraine, ainsi que par Ursula von der Leyen, qui, à la tête de la Commission européenne, promeut le plan Rearm Europ de 800 milliards d’euros. Ces initiatives, combinées aux CBDC, risquent de transformer l’Europe en un espace de contrôle militaro-financier, bien loin des idéaux de paix et de liberté.
Un avenir à réinventer
Face à cette menace, il est impératif que les peuples européens se mobilisent pour rejeter les CBDC et les identités numériques obligatoires. La mise en place de ces systèmes pourrait entraîner une réduction du commerce, un grippage des économies et l’émergence de marchés noirs, comme dans les régimes autoritaires du passé. Cependant, l’espoir n’est pas perdu. Des monnaies régionales, émises par des villes ou des entreprises privées, pourraient émerger comme alternatives, permettant de préserver la liberté d’échange. En s’impliquant au niveau local pour interdire ces systèmes, les citoyens peuvent encore empêcher un avenir de surveillance généralisée et construire un futur harmonieux, basé sur des relations pacifiques et le respect des exigences de sécurité de tous les acteurs du continent eurasiatique.
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