LA PERFIDE ALBION
Avril 2022 : Boris Johnson, le bulldozer solitaire
Le 9 avril 2022, Boris Johnson atterrit à Kiev sans prévenir personne. Il marche dans les rues avec Zelensky, pose devant les caméras, prononce un discours tonitruant sur la « liberté » et la « résistance ».
Puis, en tête-à-tête, il livre le message qui va tout faire basculer :
« L’Occident ne signera jamais de garantie de sécurité avec Poutine. Ne signez rien. On va l’écraser sur le champ de bataille. »
Les négociations d’Istanbul (qui, malgré leurs failles, prévoyaient un cessez-le-feu rapide, la neutralité ukrainienne et le retrait russe du nord) s’effondrent dans les jours qui suivent.
David Arakhamia, chef de la délégation ukrainienne, le confirmera plus tard : « Boris Johnson est venu et nous a dit : on ne signe rien avec eux, on continue le combat. »
Boris a joué solo, en pleine lumière, avec sa gouaille habituelle. On l’a vu. On l’a haï. On l’a traité de criminel. Il a assumé.
Décembre 2025 : le quatuor Starmer – Macron – Merz – Zelensky
Trois ans et des centaines de milliers de morts plus tard, rebelote.
Cette fois, c’est un sommet à quatre, costards impeccables, drapeaux bien alignés, communiqué rédigé par des armées de conseillers en communication.
Le 8 décembre 2025, à Downing Street :
- Keir Starmer reçoit Volodymyr Zelensky.
- Emmanuel Macron et Friedrich Merz sont invités.
Ils passent deux heures en huis clos, puis posent ensemble pour la photo officielle.
Leur message, cette fois-ci, est poli, collectif et parfaitement assumé :
« Nous rejetons toute paix qui récompenserait l’agression russe. Nous travaillons à une contre-proposition qui garantisse la sécurité de l’Ukraine et le respect de son intégrité territoriale. »
Traduction : le plan Trump (reconnaissance de facto des annexions russes, limitation drastique de l’armée ukrainienne, élections sous pression) est inacceptable.
On (ils !) continue la guerre jusqu’à obtenir de meilleures conditions et gagner du temps pour notre propre agenda.
La même décision, deux emballages différents
- Boris l’a fait seul, avec brutalité, en regardant Zelensky dans les yeux.
- Les quatre autres le font à plusieurs, avec des sourires, des communiqués et des appels conférence à la Maison Blanche.
Le résultat est identique :
Refus d’une paix imparfaite mais salvatrice, choix délibéré de poursuivre le conflit pour des raisons géopolitiques, morales ou électorales (choisissez celle(s) qui vous arrange).
La seule différence, c’est le nombre de mains qui tiennent le couteau.
Et pendant qu’ils se félicitent de leur « unité » et de leur « fermeté », des soldats continuent de mourir dans le Donbass.
C’est la même politique : c’est juste passé de l’acte solitaire au crime organisé.


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