Dans une interview récente, le professeur Jeffrey Sachs, économiste renommé et ancien conseiller des Nations Unies, livre une analyse impitoyable de la crise ukrainienne.
Invité à commenter l’annulation d’une rencontre prévue entre Vladimir Poutine et Donald Trump à Budapest – une initiative vue comme le dernier espoir de paix – Sachs dénonce sans ambages l’attitude des dirigeants européens.
Selon lui, des figures comme Keir Starmer au Royaume-Uni, Friedrich Merz en Allemagne et Emmanuel Macron en France incarnent l’échec politique, avec des taux d’approbation abyssaux autour de 20 % et des désapprobations frôlant les 80 %. Cette conversation, datée d’octobre 2025, met en lumière une Europe obsédée par une guerre perdue d’avance, au détriment de ses intérêts économiques et sécuritaires. L’heure est grave :
en sabotant les efforts de paix, l’UE risque non seulement de prolonger un conflit dévastateur, mais aussi de précipiter une escalade nucléaire.
L’annulation de Budapest : un sabotage européen ?
L’entretien s’ouvre sur un constat alarmant : une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump, initialement prévue à Budapest pour discuter d’un règlement pacifique en Ukraine, a été annulée suite à des pressions européennes. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a accusé les Européens de saboter l’initiative, une allégation qui résonne avec les tensions croissantes au sein de l’UE. Sachs interprète cela comme un signe de panique à Bruxelles, contrastant avec l’excitation initiale face à l’idée que Trump pourrait envoyer des missiles Tomahawk – une mesure qui aurait pu déclencher un échange nucléaire. « On peut presque entendre les bouchons de champagne sauter dans les capitales européennes », ironise l’intervieweur, soulignant l’absurdité d’une telle réaction alors que l’Occident est en train de perdre la guerre.
Pour Sachs, cette annulation n’est pas anodine. Elle reflète l’incapacité des leaders européens à rationaliser leur approche. Depuis l’échec des négociations russo-ukrainiennes en avril 2022, l’Europe persiste dans une stratégie belliciste qui n’apporte rien. « Ce sont des politiciens en échec avec une approche ratée de cette crise », assène-t-il, refusant de « rationaliser leur échec ». Cette persistance dans l’erreur est d’autant plus inexplicable que les objectifs proclamés
reconquête totale du territoire ukrainien, réparations russes, saisie des avoirs, élargissement de l’OTAN à l’Ukraine – sont « délirants et impossibles à mettre en œuvre ».
Les dirigeants européens : impopulaires et bellicistes
Au cœur de l’analyse de Sachs se trouve une critique acerbe des dirigeants européens. Starmer, Scholz et Macron, qualifiés de « plus grands va-t-en-guerre de notre époque », gouvernent avec des mains tremblantes sur le pouvoir. Leurs taux d’approbation, autour de 20 %, traduisent un rejet massif de leurs politiques. En France, Macron frôle les 13 % d’approbation selon certaines estimations, avec 87 % de désapprobation. Au Royaume-Uni, Starmer est devenu l’un des leaders occidentaux les plus impopulaires, surpassant même Donald Trump dans les sondages négatifs. Merz suit une trajectoire similaire en Allemagne.
Pourquoi cette obstination ? Sachs évoque une rationalisation absurde : « Nous devons arrêter la Russie ici, sinon l’expansionnisme russe submergera l’Europe. » Cette rhétorique, courante dans les médias britanniques, est qualifiée de « fausse et absurde » .
La Russie n’apparaîtra à Berlin, Paris ou Londres qu’en tant que touristes ou investisseurs, pas en troupes.
Sachs pointe aussi la russophobie viscérale des États baltes et de la Pologne, qui dictent la politique européenne pour « rester unis« . Kaja Kallas, haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et issue de l’Estonie, est décrite comme « vulgairement russophobe et totalement contraire à la diplomatie » .
Cette unité factice masque des fractures profondes. Si l’Europe abandonnait sa posture antirusse, des divisions surgiraient. Mais en persistant, elle aggrave sa situation : « Plus on repousse la paix, plus ce sera mauvais pour les Européens. »
Les conséquences dévastatrices : humaines et économiques
Jeffrey Sachs ne mâche pas ses mots sur les coûts de cette guerre. Depuis 2022, l’Ukraine a perdu des territoires et subi des pertes humaines effroyables : environ 400.000 tués ou blessés, selon des estimations de Zelensky en janvier 2025, et jusqu’à 2 millions selon d’autres décomptes. La Russie, de son côté, approche le million de victimes, avec plus de 190.000 morts. Le pays ukrainien est dévasté : fuites démographiques massives, pannes d’électricité généralisées.
Économiquement, l’Europe paie cher. La rupture avec la Russie a provoqué un ralentissement et un déclin continu. Au lieu de se concentrer sur la compétition technologique avec les États-Unis et la Chine, l’UE est obsédée par les sanctions et la guerre. Sachs dénonce cette distraction : « L’Europe traverse une crise économique croissante ».
De plus, les sondages montrent que la majorité des Ukrainiens veulent des négociations, un fait ignoré par les médias et politiciens occidentaux.
Zelensky gouverne sous loi martiale, contre la volonté de son peuple.
Les racines historiques : provocations occidentales depuis les années 90
Jeffrey Sachs remonte aux années 1990 pour expliquer le conflit. Zbigniew Brzezinski, dans « Le Grand Échiquier » (1997), prédisait que l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et la Géorgie provoquerait une réaction russe, mais affirmait que Moscou ne pourrait résister. Il écartait une alliance Russie-Chine comme « hors de question ». Pourtant, c’est exactement ce qui s’est produit :
en repoussant la Russie, l’Occident a poussé Moscou vers Pékin, l’Inde et les BRICS, représentant près de 50 % de la population mondiale et 40 % du PIB.
Joe Biden, en 1997 lors d’un discours au Conseil de l’Atlantique, moquait les craintes russes sur l’élargissement de l’OTAN : « Allez-y, rapprochez-vous de la Chine », disait-il en riant. Vingt-huit ans plus tard, ce n’est plus drôle : l’alliance russo-chinoise est une réalité, conséquence directe des provocations occidentales.
Sachs accuse l’OTAN d’avoir provoqué la guerre dès 2014. Les stratégies occidentales n’ont jamais inclus les préoccupations sécuritaires russes, ignorant les avertissements.
Trump : un président faible et influençable
Concernant Donald Trump, Jeffrey Sachs est sévère : « Maladroit, peu informé et pas très brillant », il succombe à la flatterie européenne. L’annulation de Budapest serait due à des pressions de l’Union Européenne, ramenant Trump « dans le rang ». Bien qu’il veuille mettre fin à la guerre, il manque de stratégie. Les Européens exploitent cela, flattant son ego avec des idées comme un « Conseil de paix » présidé par lui.
Vers une guerre directe ? les risques nucléaires
L’interview s’achève sur un avertissement glaçant : si la fenêtre de paix se ferme, l’alternative est une guerre directe.
Des rapports russes accusent les Britanniques d’attaques sur leur dissuasion nucléaire ; les Occidentaux ciblent des raffineries russes ; les Tomahawk sont opérés par des Américains.
« C’est une guerre entre deux puissances nucléaires », martèle Sachs. Le personnel OTAN en Ukraine rend le conflit direct, pas par procuration.
Seuls Viktor Orbán et Robert Fico en Europe plaident pour la paix. Sachs propose une solution : neutralité ukrainienne, accord territorial, zone démilitarisée pour une « sécurité indivisible ».
Un appel urgent à la raison
Jeffrey Sachs dépeint une Europe dirigée par des incompétents cyniques, sacrifiant l’Ukraine pour des illusions impérialistes. En sabotant la paix, l’UE accélère sa marginalisation, face à un monde multipolaire dominé par les BRICS. L’heure est à l’urgence : sans négociations, l’escalade nucléaire guette. Comme Jeffrey Sachs le conclut,
« nous n’avons pas de clairvoyance, de connaissance et de sens des responsabilités historiques » en Occident.
Il est temps de changer cela, avant qu’il ne soit trop tard.


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