Les installations nucléaires d’Israël devraient être placées sous le contrôle de l’AIEA

Les installations nucléaires d’Israël devraient être placées sous le contrôle de l’AIEA demande le Qatar

Les installations nucléaires d’Israël devraient être placées sous le contrôle de l’AIEA, estime le Qatar.

En mars 2025, le Qatar a appelé à placer les installations nucléaires israéliennes sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et à ce qu’Israël adhère au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en tant qu’État non doté d’armes nucléaires (L’Orient-Le-Jour). Cette déclaration, prononcée par Jassem Yacoub el-Hammadi lors d’une session du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, a souligné une incohérence dans l’application des normes internationales : tous les pays du Moyen-Orient, sauf Israël, sont signataires du TNP. Cette prise de position, bien que peu relayée, met en lumière les limites et biais structurels du rôle de l’AIEA dans la gestion des programmes nucléaires régionaux, notamment dans le contexte des tensions entre Israël et l’Iran.

Le contexte géopolitique et la résolution de juin 2025

Le 12 juin 2025, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a adopté une résolution critiquant l’Iran pour son manque de coopération, notamment pour ne pas avoir fourni d’explications crédibles sur des traces d’uranium détectées sur des sites non déclarés. Cette résolution, soutenue par 19 des 35 membres du Conseil, a été largement médiatisée, mais une nuance essentielle a souvent été omise : l’AIEA a réaffirmé son soutien à une solution diplomatique, encourageant les négociations entre les États-Unis et l’Iran pour répondre aux préoccupations internationales. Cette omission dans la couverture médiatique a permis à Israël de justifier des frappes militaires sur des sites nucléaires iraniens en invoquant une « menace imminente ». Ces frappes, survenues peu après, ont visé des installations comme Natanz et Ispahan, tout en incluant des assassinats ciblés de scientifiques et responsables iraniens, dans ce que certains médias ont décrit comme une « fenêtre d’opportunité » pour un projet de longue date.

Cette séquence d’événements soulève des questions sur l’impartialité de l’AIEA et les limites de son mandat, particulièrement dans un contexte où les programmes nucléaires d’Israël et de l’Iran sont traités de manière asymétrique.

Les limites du rôle de l’AIEA

  • Mandat restreint et dépendance des accords volontaires
    L’AIEA opère dans le cadre d’accords spécifiques avec chaque État. Les pays signataires du TNP, comme l’Iran, sont soumis à des « accords de garanties complets », qui imposent une déclaration de toutes les activités nucléaires et des inspections rigoureuses. En revanche, Israël, qui n’a pas signé le TNP, bénéficie d’un « accord spécifique à certains éléments », beaucoup moins contraignant, limitant les inspections de l’AIEA à des installations spécifiques et excluant toute supervision de son arsenal présumé. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), Israël posséderait environ 80 ogives nucléaires, mais l’absence de contrôle international empêche toute vérification indépendante.
  • Absence de pouvoir coercitif
    L’AIEA n’a pas d’autorité pour imposer des inspections ou des sanctions. Elle peut signaler des violations au Conseil de sécurité de l’ONU, mais les décisions finales dépendent des dynamiques politiques, souvent influencées par les veto des grandes puissances. Par exemple, les résolutions contre l’Iran ont été soutenues par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, tandis que les appels à inspecter les installations israéliennes, comme celui du Qatar, sont systématiquement ignorés ou bloqués par les alliés d’Israël.
  • Vulnérabilité aux pressions politiques
    Le rôle de l’AIEA est censé être technique et impartial, mais des critiques, notamment de l’Iran, pointent une politisation de ses actions. En mai 2025, l’Iran a dénoncé un rapport de l’AIEA comme « biaisé » et influencé par des pressions occidentales et israéliennes, accusant l’agence de s’appuyer sur des documents prétendument falsifiés fournis par Israël. Des posts sur X en juin 2025 reflètent ce sentiment, certains utilisateurs décrivant l’AIEA comme un « outil politique manipulé par les puissances occidentales et Israël » plutôt qu’un organisme neutre.

Les biais dans l’application des normes

  • Asymétrie dans le traitement des programmes nucléaires
    L’Iran fait l’objet d’une surveillance intense de l’AIEA, avec des rapports réguliers sur son stock d’uranium enrichi (408,6 kg à 60 % en mai 2025, selon l’AIEA) et des résolutions condamnant son manque de coopération. En revanche, Israël échappe à toute obligation similaire. Des voix sur X, comme celle de @LoAboutalib, déplorent que « l’AIEA est même interdite d’inspection des zones clés en Israël », soulignant une exception accordée à Israël en matière de droit international.
  • Influence des puissances occidentales
    La composition du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, où les pays occidentaux occupent une place prépondérante, renforce l’impression d’un deux poids, deux mesures. La résolution de juin 2025 contre l’Iran a été portée par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, tandis que les propositions visant Israël, comme celle du Qatar, n’ont jamais abouti à des mesures concrètes. Un utilisateur sur X (@Antoine_Herm) a affirmé que « l’assemblée générale de l’AIEA rejette perpétuellement tout contrôle contraignant des installations nucléaires israéliennes », reflétant une frustration partagée par certains acteurs régionaux.
  • Médiatisation sélective
    La couverture médiatique amplifie les biais en se concentrant sur les manquements de l’Iran tout en ignorant les appels à superviser le programme israélien. La résolution de juin 2025 contre l’Iran a dominé les gros titres, tandis que la proposition qatarie de mars 2025 est passée largement inaperçue. Cette disparité renforce la perception que l’AIEA sert les intérêts des puissances occidentales et d’Israël, au détriment d’une approche équilibrée.

Conséquences régionales et perspectives

Les frappes israéliennes de juin 2025 sur les installations iraniennes, justifiées par une « menace imminente » amplifiée par une lecture partielle de la résolution de l’AIEA, illustrent les dangers d’un système de supervision nucléaire biaisé. L’Iran a réagi en annonçant la construction d’une nouvelle installation d’enrichissement et en envisageant un retrait du TNP, signalant une escalade potentielle. Pendant ce temps, l’absence de contrôle sur le programme israélien alimente les tensions régionales, les pays arabes, comme le Qatar, dénonçant une iniquité dans l’application des normes internationales.

Pour surmonter ces limites et biais, plusieurs pistes pourraient être envisagées :

  • Renforcer l’universalité du TNP : Encourager tous les États, y compris Israël, à adhérer au TNP en tant qu’États non nucléaires, comme le propose le Qatar.
  • Réformer la gouvernance de l’AIEA : Réduire l’influence des grandes puissances sur les décisions du Conseil des gouverneurs pour garantir une approche plus impartiale.
  • Promouvoir une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient : Relancer les discussions sur une conférence régionale, bloquée depuis des années par des divergences entre Israël et les États arabes.

Le rôle de l’AIEA, bien que crucial pour la non-prolifération nucléaire, est entravé par des limites structurelles et des biais liés à son mandat, à sa dépendance aux pressions politiques et à une application inégale des normes. L’appel du Qatar à superviser les installations nucléaires israéliennes, bien que largement ignoré, met en lumière ces dysfonctionnements. Dans un contexte de tensions croissantes, illustrées par les frappes israéliennes sur des sites nucléaires iraniens en juin 2025, une réforme du cadre de supervision nucléaire s’impose pour garantir une approche équitable et réduire les risques d’escalade régionale.

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