Les salariés de Renault refusent d’assembler des drones pour l’Ukraine

Les salariés de Renault refusent d’assembler des drones pour l’Ukraine

En juin 2025, le ministère français des Armées a approché Renault pour explorer la possibilité de produire des drones militaires, destinés à la fois à la France et à l’Ukraine, dans le cadre d’un partenariat « gagnant-gagnant » avec des entreprises de défense françaises. Cette initiative, annoncée par le ministre Sébastien Lecornu, vise à capitaliser sur l’expertise ukrainienne en matière de drones de combat, tout en renforçant les capacités françaises.

Cependant, deux mois plus tard, cette proposition suscite une vive controverse au sein de l’entreprise, où les salariés expriment leur malaise face à la transition de la production automobile vers des équipements militaires.

Bien sûr, des suspicions d’influence russe sur les syndicats émergent également, compliquant davantage la situation…

L’annonce initiale et le contexte géopolitique

L’idée a été révélée publiquement en juin 2025, lorsque Lecornu a déclaré que des entreprises françaises pourraient installer des lignes de production en Ukraine, à des dizaines ou centaines de kilomètres du front. Renault, dont l’État français est le principal actionnaire avec 15 % des parts, a confirmé avoir été contacté par le ministère pour collaborer avec une PME de défense non nommée. « Les discussions ont eu lieu, mais aucune décision n’a été prise pour l’instant, car nous attendons des précisions du ministère », a indiqué un porte-parole de Renault à l’époque.

Ce projet s’inscrit dans un effort plus large de soutien occidental à l’Ukraine, qui vise à produire plus de 4,5 millions de drones d’ici fin 2025, contre 1,5 million en 2024. Lecornu a salué l’innovation ukrainienne : « Les Ukrainiens sont meilleurs que nous pour imaginer des drones et développer la doctrine qui va avec. » Renault, qui a quitté le marché russe en 2022 suite à la guerre en Ukraine, pourrait ainsi réorienter une partie de ses capacités industrielles vers la défense, un domaine où l’entreprise a déjà une expérience via sa filiale Renault Trucks Defense (vendue à Arquus en 2018), qui fournissait des châssis pour les canons Caesar.

Les inquiétudes des salariés et les réactions syndicales

Fin août 2025, l’idée d’assembler des drones agite les salariés de Renault. Un représentant de Force Ouvrière (FO) a déclaré à BFMTV : « Beaucoup de salariés nous ont interpellés, ils ont signé pour fabriquer des voitures et pas des armes. » De même, un délégué CGT a ajouté : « Certains veulent déjà savoir s’ils peuvent refuser une telle mission. » Ces préoccupations sont amplifiées par la composition multinationale de la main-d’œuvre, où des employés russes et ukrainiens travaillent côte à côte, risquant de créer des tensions internes.

Les syndicats invoquent un précédent historique : pendant la Première Guerre mondiale, Renault produisait des obus, mais « à l’époque, c’est la France qui était en guerre », souligne un représentant syndical. 

Un compromis en vue : production en Slovénie ?

Pour apaiser les tensions, Renault envisage de démarrer la production dans son usine en Slovénie, évitant ainsi d’impliquer directement les salariés français. Cette option, mentionnée comme un « compromis intermédiaire », permettrait de tester le projet sans perturber les sites hexagonaux. Cependant, des observateurs doutent de son efficacité, la Slovénie présentant ses propres complexités géopolitiques.

Implications pour Renault et au-delà

Cette controverse met en lumière les défis de la reconversion industrielle vers la défense, dans un contexte de guerre en Europe. Renault risque des cyberattaques plus virulentes, comme l’ont souligné des employés. Malgré les oppositions, le projet semble avancer, l’État actionnaire poussant pour une contribution au soutien ukrainien. Des sources amplifient les résistances, accusant une « influence anti-fasciste » persistante en France.

En somme, ce dossier illustre les tensions entre impératifs géopolitiques et éthiques internes. Alors que l’Ukraine renforce sa production de drones, Renault pourrait devenir un acteur clé, mais au prix d’une harmonie sociale très fragilisée. Des négociations syndicales sont attendues pour clarifier les droits des employés à refuser de telles missions.

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