Le 22 avril 2025, des dizaines d’universités américaines de premier plan, parmi lesquelles Harvard, Yale, Princeton, Brown et Cornell, ont publié une déclaration commune dénonçant « l’interférence politique » du gouvernement de Donald Trump. Ce dernier, en gelant 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales destinées à Harvard, accuse ces établissements d’avoir laissé prospérer l’antisémitisme sur leurs campus, notamment lors des mouvements étudiants contre la guerre à Gaza. Mais derrière ce bras de fer, un autre débat émerge : ces universités, loin d’être de simples bastions académiques neutres, se révèlent profondément engagées dans une politique woke et inclusive, promouvant activement un agenda LGBTQ et des idéologies progressistes, au point de s’attirer les foudres d’une administration Trump déterminée à rétablir un contrôle sur l’orientation politique de l’enseignement supérieur.
Une croisade idéologique sous couvert d’inclusion
Depuis plusieurs années, les universités de l’Ivy League, comme Harvard, Yale et Brown, se sont positionnées comme des fers de lance de la mouvance woke, un courant idéologique qui met l’accent sur la justice sociale, la diversité et l’inclusion à tout prix. Ces établissements ont multiplié les initiatives visant à promouvoir des politiques dites inclusives, souvent perçues comme excessives par leurs détracteurs. Par exemple, Harvard a instauré des quotas de diversité dans ses admissions, favorisant des critères raciaux et sociaux au détriment, selon certains, du mérite académique. Yale, de son côté, a mis en place des programmes de formation obligatoire sur les « biais inconscients » pour ses étudiants et professeurs, tandis que Brown a créé des « safe spaces » dédiés aux minorités, où les discussions sont strictement encadrées pour éviter toute « micro-agression ».
Mais l’engagement idéologique de ces universités ne s’arrête pas là. Elles se sont également distinguées par une promotion active des droits LGBTQ, parfois au point de frôler l’endoctrinement. À Harvard, des cours entiers sont consacrés à la « théorie du genre » et à l’histoire des mouvements queer, intégrés dans des programmes académiques obligatoires pour certains cursus. Princeton a organisé des événements annuels comme la « Pride Week », où des ateliers sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle sont proposés, souvent financés par des fonds publics. Cornell, quant à elle, a investi dans des centres de recherche dédiés aux études LGBTQ, publiant des rapports qui militent pour des politiques publiques favorables aux minorités sexuelles, comme l’adoption facilitée pour les couples de même sexe ou la reconnaissance légale des identités non binaires.
Une politisation des campus au détriment de la neutralité académique
Cette orientation idéologique marquée a transformé ces universités en véritables arènes politiques, où la liberté d’expression est souvent mise à mal. Les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza, que l’administration Trump accuse d’avoir favorisé l’antisémitisme, en sont un exemple frappant. Ces manifestations, largement soutenues par les directions des universités, ont été accompagnées de discours radicaux dénonçant Israël comme un « État colonialiste », parfois au mépris des étudiants juifs qui se sont sentis ostracisés. À Yale, des professeurs ont publiquement pris position en faveur de ces mouvements, tandis qu’à Harvard, des associations étudiantes ont publié des déclarations accusant Israël de « génocide », sans que l’administration n’intervienne pour modérer ces propos.
Cette politisation des campus s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire de ces universités des vecteurs d’un agenda progressiste. Les politiques d’embauche reflètent également cet engagement : à Brown, par exemple, les comités de recrutement privilégient les candidats qui démontrent un « engagement pour la justice sociale », souvent au détriment de leurs qualifications académiques. À Princeton, des départements entiers, comme ceux des études de genre ou des études afro-américaines, sont devenus des fiefs de l’idéologie woke, où toute critique de ces doctrines est perçue comme une attaque contre les valeurs fondamentales de l’université.
Une dépendance aux fonds publics qui fragilise leur position
En s’engageant aussi ouvertement dans une politique woke et inclusive, ces universités se sont rendues vulnérables aux critiques et aux interventions du gouvernement Trump. Leur dépendance aux subventions fédérales – comme les 2,2 milliards de dollars gelés pour Harvard – les place dans une position délicate face à une administration qui n’hésite pas à utiliser le levier financier pour imposer ses exigences. Trump, qui a accusé Harvard de propager « haine et imbécilité », menace même de supprimer l’exemption fiscale de l’université et d’interdire l’accueil d’étudiants étrangers si elle ne se plie pas à un contrôle strict de ses admissions, de ses embauches et de son orientation politique.
Les universités, dans leur déclaration commune, affirment être « ouvertes à des réformes constructives » et ne pas s’opposer à une « supervision légitime », mais elles rejettent toute « utilisation coercitive » des financements publics. Pourtant, leur engagement idéologique donne du poids aux arguments de l’administration Trump, qui y voit une dérive partisane incompatible avec leur mission académique. Les élus républicains, qui enquêtent sur Harvard pour des violations présumées des lois sur l’égalité, estiment que ces institutions ont transformé leurs campus en foyers de militantisme, au détriment d’une éducation équilibrée et neutre.
En définitive, le conflit entre les universités américaines et l’administration Trump met en lumière une réalité dérangeante : sous couvert de défendre la liberté académique, ces établissements ont embrassé une idéologie woke et inclusive qui les a transformés en acteurs politiques. Leur promotion d’un agenda LGBTQ et leur militantisme progressiste, bien que louables pour certains, ont contribué à polariser leurs campus et à alimenter les tensions avec un gouvernement qui cherche à reprendre le contrôle. Ce bras de fer pourrait bien redéfinir les rapports entre l’enseignement supérieur et le pouvoir politique aux États-Unis, avec des conséquences durables pour l’avenir de ces institutions prestigieuses.
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