L’OTAN au bord du précipice : quand un amiral parle de « frappes préventives » contre la Russie

Les peuples européens au bord du précipice : quand l’OTAN parle de « frappes préventives » contre la Russie

Le 30 novembre 2025, l’amiral italien Giuseppe Cavo Dragone, président du Comité militaire de l’OTAN, a accordé une interview explosive au Financial Times. Face aux « menaces hybrides » russes (cyberattaques, sabotages de câbles sous-marins en Baltique, survols provocateurs), il a jugé qu’il fallait désormais « être plus agressif et proactif ». 

Et d’ajouter, sans détour : « une frappe préventive pourrait être considérée comme une action défensive ».

À Moscou, la réponse ne s’est pas fait attendre. Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a qualifié ces déclarations d’« extrêmement irresponsables » et d’« escalade délibérée », rappelant que ceux qui tiennent de tels propos doivent « mesurer les risques et les conséquences, y compris pour les membres de l’Alliance eux-mêmes ».

On croit rêver. Ou plutôt cauchemarder.

L’OTAN a été créée en 1949 pour une seule et unique raison : contenir l’Union soviétique et son Pacte de Varsovie. Ce Pacte a disparu en 1991. L’URSS aussi. Trente-quatre ans plus tard, l’Alliance atlantique n’a toujours pas digéré la fin de la Guerre froide. Pire : elle semble incapable de vivre sans ennemi héréditaire.

Comme un vampire qui a besoin de sang frais pour justifier son existence, elle s’est trouvé un nouveau rôle : traquer la « menace russe » partout, même là où elle n’existe que dans les fantasmes de beaucoup États membres.

Car il faut le rappeler avec force : l’OTAN est, par sa charte fondatrice (article 5), une alliance strictement défensive. Elle n’a jamais été conçue pour lancer des frappes préventives, encore moins sur une puissance nucléaire. Parler aujourd’hui de « frappes préventives » contre la Russie, c’est littéralement renverser la table du droit international et de la doctrine même de l’Alliance. C’est passer du bouclier à l’épée. C’est transformer une organisation censée protéger en machine de guerre offensive.

Et le timing est proprement hallucinant.

Depuis plusieurs semaines, les signaux d’un possible accord de paix en Ukraine se multiplient. L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les déclarations de plusieurs capitales européennes lassées de l’enlisement, les négociations discrètes sur les garanties de sécurité et les lignes de cessez-le-feu… Tout laissait penser que l’on s’acheminait, enfin, vers une sortie de crise. Et voilà qu’au moment précis où la paix redevient envisageable, un haut responsable de l’OTAN brandit la menace d’une guerre préventive contre Moscou.

Irresponsable ? Le mot est faible.

Cette sortie révèle surtout à quel point une bonne partie de l’Alliance est prisonnière d’une paranoïa auto-entretenue. Certains pays d’Europe centrale et orientale, la Pologne et les États baltes en tête, n’ont jamais vraiment digéré la fin du communisme. Là où la Hongrie d’Orban a su tourner la page et nouer des relations pragmatiques avec Moscou, Varsovie et Tallinn restent englués dans une lecture exclusivement hostile de la Russie, comme si le Rideau de fer n’était jamais tombé.

Cette psychose collective est devenue le moteur principal de l’OTAN post-Guerre froide : plus la paix menace, plus il faut inventer des menaces pour justifier budgets militaires, déploiements et élargissements.

L’Alliance atlantique est devenue une bureaucratie géante qui a besoin de conflit pour exister (Environ 10.000 à 15.000 peronnes y fonctionnent au sein des commandements permanents (comme le SHAPE à Mons, Belgique), incluant officiers, civils et support logistique. Cela augmente avec la « civilianisation » jusqu’à 40 % de civils d’ici 2027, le plus gros salaire, celui du Secrétaire général de l’OTAN étant estimé à 25.000 € net / mois + avantages ). Sans ennemi, elle perd sa raison d’être. Sans guerre, elle perd ses crédits. Sans peur, elle perd le contrôle narratif sur l’Europe.

En parlant de « frappes préventives », l’amiral Cavo Dragone ne fait pas que franchir une ligne rouge rhétorique. Il met en danger des centaines de millions d’Européens au moment précis où une issue diplomatique est à portée de main.

Il donne raison, malgré lui, à tous ceux qui, depuis trente ans, dénoncent l’OTAN comme une machine à fabriquer de l’escalade plutôt qu’à garantir la sécurité.

L’Europe n’a pas besoin d’un nouveau 1914 où des généraux, par orgueil ou par idéologie, ont poussé le continent dans l’abîme. Elle a besoin de responsables qui, pour une fois, choisissent la paix plutôt que la surenchère.

L’OTAN devait mourir avec le Pacte de Varsovie. Elle a survécu en se réinventant un ennemi. Aujourd’hui, elle risque de nous entrainer tous dans sa tombe.

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