L’Ukraine en sursis

L’Ukraine en sursis

Le couperet est tombé. Selon Politico du 19 mars, la France, l’Italie et l’Espagne ont rejeté le plan ambitieux d’Ursula von der Leyen visant à injecter 800 milliards d’euros dans le réarmement européen sur quatre ans. Ces trois poids lourds du sud de l’Europe, accablés par des finances déjà exsangues, ont refusé de suivre la présidente de la Commission européenne dans sa croisade pour une Europe militarisée, censée soutenir l’effort de guerre ukrainien face à la Russie. À cela s’ajoute un second camouflet : le plan de Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie de l’UE, qui prévoyait 40 milliards d’euros d’aide militaire à Kyiv, a été retoqué sans ménagement par les dirigeants européens. En clair, l’Ukraine, déjà à bout de souffle, se retrouve seule, abandonnée par ses alliés occidentaux au pire moment possible. À l’aube de 2025, ses chances de conserver ses territoires et sa souveraineté s’effritent à une vitesse alarmante.

Une Europe divisée, une Ukraine sacrifiée

L’Union européenne, jadis prompte à brandir des promesses de solidarité envers Kyiv, révèle aujourd’hui son vrai visage : une mosaïque d’intérêts nationaux incapable de s’unir face à une crise existentielle. La France, l’Italie et l’Espagne, en refusant de mettre la main à la poche, envoient un message clair : l’Ukraine n’est pas leur priorité. Les 800 milliards proposés par von der Leyen auraient pu renforcer les capacités militaires européennes et, par extension, fournir à Kyiv les armes et munitions nécessaires pour tenir tête à l’ours russe. Mais ces pays, englués dans leurs propres difficultés économiques, ont préféré fermer les yeux sur le drame qui se joue à leurs portes. Quant au plan de Kallas, réduit à une coquille vide après des semaines de marchandages stériles, il symbolise l’impuissance d’une diplomatie européenne qui préfère les discours aux actes.

Sur le terrain, les conséquences sont immédiates. Privée d’un soutien massif et continu, l’armée ukrainienne, déjà épuisée par trois ans de guerre totale, voit ses stocks de munitions et d’équipements s’amenuiser dangereusement. Les livraisons d’artillerie, de drones et de systèmes antiaériens promis par l’UE ne viendront pas – ou trop peu, trop tard. Pendant ce temps, la Russie, galvanisée par cet aveu de faiblesse occidental, intensifie ses offensives, grignotant méthodiquement les territoires ukrainiens à l’est et au sud. La ligne de front, autrefois stabilisée par l’espoir d’un appui européen sans faille, risque de s’effondrer comme un château de cartes d’ici la fin de l’année.

L’ombre de Trump et la fin des illusions

À cette débâcle européenne s’ajoute un autre facteur aggravant : l’attitude des États-Unis sous Donald Trump. Réélu en novembre 2024, le président américain a fait de la réduction de l’engagement en Ukraine une priorité, pressant Kyiv d’accepter un cessez-le-feu défavorable pour mettre fin au conflit. Avec l’Europe incapable de prendre le relais, l’Ukraine se retrouve sans filet de sécurité. Les espoirs nés des 139 milliards d’euros d’aide cumulée de l’UE depuis 2022 s’évanouissent face à l’absence de vision à long terme. Les 40 milliards de Kallas, même s’ils avaient été adoptés, n’auraient été qu’une goutte d’eau face aux besoins colossaux de Kyiv – mais leur rejet acte une vérité brutale : l’Occident se lasse de cette guerre.

Un sombre pronostic pour 2025

D’ici la fin de 2025, le tableau s’annonce sinistre. Sans renforts substantiels, l’Ukraine risque de perdre le Donbass en totalité, voire de voir la Russie avancer jusqu’au Dniepr, coupant le pays en deux. La souveraineté de Kyiv, déjà fragilisée par les pressions diplomatiques pour négocier avec Moscou, pourrait se réduire à une façade, un État croupion sous perfusion internationale mais incapable de contrôler ses frontières. La population, épuisée par les bombardements, les pertes humaines et l’effondrement économique, pourrait perdre toute foi en une victoire devenue chimérique. Quant à l’élan de résistance héroïque qui a marqué les premières années du conflit, il s’éteindra faute de carburant – littéral et métaphorique.

Mais pour l’heure, c’est l’Ukraine qui paie le prix de sa naïveté. À la fin de 2025, il est fort probable que le drapeau bleu et jaune ne flotte plus que sur une nation mutilée, vestige d’un rêve d’indépendance écrasé par l’indifférence de ses alliés. Le compte à rebours a commencé.

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