Rentrée parlementaire : vers un vote d’une motion de censure dès septembre ?

Rentrée parlementaire : vers un vote sur une motion de censure dès septembre ?

La rentrée parlementaire s’annonce explosive en France. Alors que le gouvernement de François Bayrou prépare un budget 2026 marqué par une austérité sévère, La France insoumise (LFI) a annoncé son intention de déposer une motion de censure dès le premier jour de la reprise des travaux à l’Assemblée nationale, prévue fin septembre 2025. Cette initiative vise à faire chuter le gouvernement et à bloquer l’adoption d’un plan budgétaire qualifié de « cure austéritaire » de près de 44 milliards d’euros, incluant des mesures controversées comme la suppression de deux jours fériés et un gel des dépenses de l’État pour 2026.

Le contexte politique : un gouvernement fragile face à l’opposition

Depuis la nomination de François Bayrou comme Premier ministre en début d’année, le paysage politique français reste instable. Le gouvernement, issu d’une coalition fragile, doit faire face à une Assemblée nationale divisée, où aucun groupe ne détient la majorité absolue. Les élections législatives de 2024 n’ont pas clarifié la situation, laissant planer le spectre de motions de censure récurrentes – la huitième depuis janvier 2025. Cette instabilité évoque les heures sombres de la IVe République (1946-1958), marquée par une vingtaine de gouvernements en douze ans, avec des crises ministérielles fréquentes dues à des coalitions instables et des votes de défiance. Comme sous la IVe, où l’absence de majorité claire entraînait une rotation rapide des exécutifs, la Ve République actuelle risque un « défilé des gouvernements » malgré une stabilité des politiques sous-jacentes, selon des historiens. Cependant, contrairement à la IVe, qui a accompli des réformes majeures malgré les crises, l’instabilité actuelle pourrait coûter cher aux entreprises et paralyser l’économie. LFI, fer de lance de l’opposition de gauche, accuse le gouvernement de poursuivre les politiques d’Emmanuel Macron, favorisant les « très riches » au détriment des classes populaires. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a déclaré sur RTL : « Le premier jour de la session parlementaire, les Insoumis déposeront une motion de censure avec l’objectif de faire chuter le gouvernement et donc d’empêcher ce plan Bayrou de voir le jour. » Manon Aubry, députée européenne LFI, a renchéri sur BFMTV : « Je crois que les Français ne peuvent plus attendre quand on voit l’ampleur des efforts qui sont demandés dans le cadre du budget de François Bayrou », dénonçant « la pire saignée sociale que notre pays a connu ces dix dernières années. »

D’autres voix de gauche, comme celles du Parti socialiste ou des écologistes, pourraient se joindre à cette initiative, bien que des divergences persistent au sein de l’ex-Nouveau Front Populaire. Du côté du Rassemblement national (RN), les appels se multiplient pour qu’il vote la motion, comme l’a exprimé Florian Philippot sur X : « Le RN doit dire IMMÉDIATEMENT qu’il la votera de façon SÛRE et certaine ! »

Cependant, le RN a souvent hésité par le passé, craignant d’être accusé de collusion avec la gauche radicale.

Une rentrée agitée : grèves et mobilisation populaire

Au-delà du Parlement, la contestation s’organise dans la rue. LFI appelle à une « censure populaire » en soutenant les mouvements sociaux, notamment l’appel à « tout bloquer » le 10 septembre 2025. Lancé sur les réseaux sociaux mi-juillet, cet appel à une grève générale et à un arrêt de consommation vise à paralyser le pays contre les mesures budgétaires. Ce mouvement se veut totalement apolitique et citoyen, émanant d’une mouvance hétéroclite inspirée des Gilets jaunes de 2018-2019, qui avait débuté comme une protestation spontanée contre les taxes sans affiliation partisane. Cependant, l’extrême gauche, notamment LFI et des figures comme Jean-Luc Mélenchon ou Mathilde Panot, semble opérer une récupération – ou « OPA sauvage » – pour la seconde fois, après avoir tenté de coopter les Gilets jaunes tardivement, ce qui avait divisé le mouvement originel. Plusieurs syndicats, comme SUD-Rail et Force ouvrière, ont déposé des préavis de grève à partir du 1er septembre, et une intersyndicale se réunit la semaine prochaine pour coordonner les actions.

Des perturbations majeures sont attendues dans les transports, les écoles et d’autres secteurs, évoquant l’ampleur des Gilets jaunes.

Manon Aubry a insisté : « Il faudra une mobilisation dans la rue, une pression populaire qui s’exerce sur ce gouvernement pour que chaque groupe politique prenne ensuite ses responsabilités et se positionne vis-à-vis de ce budget de malheur. » Le gouvernement, conscient du risque, anticipe une « mauvaise journée » le 10 septembre, selon des sources internes. Cette agitation sociale pourrait influencer les débats parlementaires, en renforçant la pression sur les députés hésitants.

Quelles chances pour la motion de censure ?

Le vote d’une motion de censure nécessite une majorité absolue de 289 voix à l’Assemblée. LFI, avec une soixantaine de députés, devra rallier d’autres forces. Des précédents existent : en février 2025, une motion contre Bayrou a été rejetée de justesse. Si le RN (environ 140 députés) s’abstient ou vote contre, la motion échouera probablement. Marine Le Pen a critiqué les mesures budgétaires, comme la confiscation des salaires des jours fériés supprimés, mais n’a pas encore clarifié sa position.

En cas de succès, le gouvernement démissionnerait, forçant Emmanuel Macron à nommer un nouveau Premier ministre ou à dissoudre l’Assemblée – un scénario risqué dans le climat actuel. LFI pousse pour une session extraordinaire dès septembre, mais le calendrier officiel reste fin septembre.

Cette rentrée 2025 pourrait marquer un tournant décisif pour la Ve République, entre instabilité parlementaire et contestation sociale. Les prochains jours diront si la motion de censure deviendra le catalyseur d’une crise majeure ou un simple coup d’éclat.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

NOUS CONCERNANT
NOUS CONCERNANT
MultiPol 360
À l’heure où tout semble s’effondrer dans les sociétés humaines et où ceux qui prônaient un Nouvel Ordre Mondial unipolaire découvrent avec rage que la majorité des peuples du monde n’acceptent plus la dictature occidentale, notre équipe a décidé de vous présenter ce monde en mutation en analysant les faits principaux qui sont soit occultés soit manipulés par les médias aux ordres. Nous couvrons l’essentiel de l’actualité française et internationale sans que vous perdiez votre temps à chercher parmi les milliers d’informations qui nous sont proposées chaque jour. Aujourd’hui, ceux qui veulent s’informer pour approcher la vérité et résister à la désinformation du Système ont un nouvel outil à leur disposition : Il s’appelle MultiPol360. Nous sommes heureux de le mettre à votre disposition. Bienvenue dans le monde multipolaire de demain !

NOS CONSEILS DE LECTURE

Vous y trouverez des conseils de lecture qui vous aideront à mieux comprendre les enjeux de la géopolitique et des interactions qui gouvernent notre monde.

SITES AMIS