Depuis sa nomination en tant que secrétaire à la Santé et aux Services humains sous l’administration Trump, Robert F. Kennedy Jr. (RFK Jr.) s’est imposé comme une figure de rupture dans le paysage de la santé publique américaine. Avec une vision novatrice de la médecine, axée sur la prévention, la transparence et la lutte contre les conflits d’intérêts, il bouscule un système qu’il juge gangréné par l’influence de l’industrie pharmaceutique, communément appelée « Big Pharma ». Ses réformes ambitieuses, bien qu’applaudies par une partie significative de la population, lui valent de puissants ennemis. Mais qui est vraiment RFK Jr., et pourquoi suscite-t-il autant de controverses ?
Big Pharma : un historique de fraudes et de condamnations
Pour comprendre l’engagement de RFK Jr., il est crucial de se pencher sur les pratiques de l’industrie pharmaceutique, qui a accumulé des milliards de dollars en amendes et règlements judiciaires au fil des décennies. Selon un rapport de Public Citizen (2020), les grandes entreprises pharmaceutiques ont payé plus de 33 milliards de dollars en pénalités entre 1991 et 2015 pour des pratiques illégales, incluant la promotion frauduleuse de médicaments, la dissimulation d’effets secondaires et le versement de pots-de-vin à des professionnels de santé. Voici quelques exemples marquants :
- Purdue Pharma (2020) : Condamnée à payer 7,4 milliards de dollars pour son rôle dans la crise des opioïdes, accusée d’avoir minimisé les risques d’addiction de l’OxyContin.
- GlaxoSmithKline (2012) : Amende de 3 milliards de dollars pour avoir promu illégalement des médicaments comme Paxil et Wellbutrin pour des usages non approuvés, y compris auprès d’enfants.
- Pfizer (2009) : Règlement de 2,3 milliards de dollars pour la promotion frauduleuse de Bextra et d’autres médicaments, accompagnée de pots-de-vin à des médecins.
- Johnson & Johnson (2013) : Paiement de 2,2 milliards de dollars pour la promotion illégale de Risperdal, ciblant notamment des patients âgés atteints de démence.
Ces condamnations, bien documentées, illustrent un modèle récurrent de pratiques contraires à l’éthique, où les profits semblent primer sur la sécurité des patients. RFK Jr., avocat de longue date et militant pour la transparence, s’appuie sur ce passif pour justifier ses réformes. Comme il l’a déclaré sur X le 25 juin 2025 : « Malheureusement, tant d’associations médicales ont été capturées par les intérêts pharmaceutiques. »
Une vision innovante pour la santé publique
RFK Jr. ne se contente pas de critiquer Big Pharma ; il propose une refonte profonde du système de santé américain. Sa campagne Make America Healthy Again (MAHA) met l’accent sur la prévention des maladies chroniques, qui touchent aujourd’hui 60 % des enfants américains, contre seulement 2 % à l’époque de son oncle, le président John F. Kennedy. Parmi ses propositions phares :
- Réformer la FDA : RFK Jr. dénonce l’influence des « user fees » (frais payés par les laboratoires pharmaceutiques), qui représentent près de 46 % du budget de la FDA (3,3 milliards de dollars en 2024). Il souhaite réduire cette dépendance pour garantir l’indépendance de l’agence.
- Promouvoir les alternatives médicales : Il plaide pour un accès élargi aux thérapies non conventionnelles, comme les traitements à base de cellules souches, qu’il a lui-même expérimentés avec succès pour traiter une condition neurologique.
- Transparence radicale : Lors d’une audition au Sénat le 29 janvier 2025, il a promis une « transparence radicale » pour restaurer la confiance dans les agences de santé publique, une position saluée par de nombreux Américains sur X.
- Lutte contre les maladies chroniques : Il lie l’explosion des maladies comme le diabète ou l’obésité à l’inaction des régulateurs et à l’influence des industries agroalimentaire et pharmaceutique, prônant des politiques pour limiter les additifs alimentaires et promouvoir une alimentation saine.
Cette approche, qui combine prévention, critique des conflits d’intérêts et exploration de nouvelles voies thérapeutiques, est perçue comme révolutionnaire par ses partisans. Comme le relève beaucoup de comptes sur les réseaux sociaux : « Kennedy veut rendre sa santé à l’Amérique. On attend les mêmes en France ! »
Des ennemis puissants face aux réformes
Les réformes de RFK Jr., si elles sont audacieuses, dérangent. En s’attaquant à l’industrie pharmaceutique, qui génère des revenus annuels de plus de 500 milliards de dollars aux États-Unis (Industrie de l’armement : 300 à 350 milliards de dollars par an), il s’expose à une résistance farouche. Un article de POLITICO (24 avril 2025) note que Big Pharma, autrefois proche des républicains, se trouve déstabilisée par les critiques de Trump et de Kennedy, mais hésite à s’opposer ouvertement de peur de perdre des avantages législatifs.
Ses détracteurs, notamment dans les milieux médicaux et politiques, l’accusent de promouvoir des idées controversées, notamment sur les vaccins. Lors d’une audition au Sénat le 29 janvier 2025, la sénatrice Elizabeth Warren a critiqué ses liens financiers avec le cabinet Wisner Baum, qui poursuit Merck pour des allégations de fraude liées au vaccin contre le HPV (Gardasil). RFK Jr. a gagné 2,4 millions de dollars en frais de référence de ce cabinet, bien qu’il ait précisé que ces revenus ne concernaient pas des affaires vaccinales. En réponse, il a promis de céder tout paiement futur à son fils pour éviter les conflits d’intérêts, une décision saluée par certains comme un gage de bonne foi.
Les médias mainstream, souvent perçus comme alignés sur les intérêts pharmaceutiques, ont également intensifié leurs critiques. Pourtant, RFK Jr. rejette ces attaques, affirmant, comme il l’a dit le 10 mai 2025 sur X : « Faire confiance aux experts est la marque du totalitarisme. » Ses coupes dans les effectifs de la FDA et du NIH, bien que controversées, visent à éliminer ce qu’il appelle un « système corrompu » au profit de scientifiques indépendants.
Une révolution en marche ?
RFK Jr. incarne une rupture avec un système de santé qu’il juge orienté vers le profit au détriment des patients. Ses réformes, bien qu’elles divisent, répondent à un mécontentement profond face à un establishment perçu comme complice des abus de Big Pharma. Comme l’a souligné Calley Means, son conseiller, lors d’un podcast POLITICO (4 avril 2025), « les électeurs ont envoyé un message clair en soutenant Kennedy et Trump : le système de santé est sur la mauvaise voie. »
Face à des ennemis puissants, RFK Jr. mise sur la transparence et l’innovation pour transformer la santé publique. Si ses détracteurs le qualifient de dangereux, ses partisans voient en lui un visionnaire capable de rendre sa santé à l’Amérique. Une chose est sûre : son mandat ne laissera personne indifférent.
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